Algérie - A la une


Cheb Nacim
Musique n Ils sont nombreux à déplorer la tournure que prend actuellement la chanson raï. La nouvelle génération d'interprètes préfère s'illustrer dans la facilité et fait défaut à la créativité.En effet, selon les observateurs, le raï a perdu de son authenticité et tous regrettent que ce genre musical ait perdu de son caractère artistique, de son aspect créatif?: on fait dans la boîte à rythmes (un?instrument de musique?électronique simulant des morceaux de?batterie ou d' instruments de percussion. Des sons préprogrammés) et dans l'électronique (voix robotisée). «Le raï, tel qu'il est se fait aujourd'hui, est devenu plus commercial qu'artistique», regrette Cheb Nacim, chanteur ayant à son actif quatre albums et dont un cinquième est en préparation. Et de poursuivre?: «C'est juste un constat que je fais. Ce n'est pas à moi de juger, c'est au public de le faire.»Cheb Nacim vit à Londres (Angleterre), et c'est à l'étranger qu'il évolue musicalement. D'où la question?: comment vit-il son art?'«Très bien. Comme en Algérie, j'ai mon public. Il est composé d'Algériens, de Maghrébins et aussi d'Anglais», répond-il, et de renchérir?: «C'est dire que le raï a dépassé les frontières. Il est aimé et apprécié par un large public de plus en plus mixte. On l'écoute en boîte de nuit. Il y a même des DJ qui mixent sur des chansons raï. A l'étranger le raï est accueilli à bras ouvert. Il a une grande visibilité. Un écho favorable.»A une autre question, celle qui consiste à savoir si le public londonien est le même que celui de chez-nous, Cheb Nacim déclare?: «Pas vraiment. Il y a une grande différence et cette différence réside dans l'écart de générations.?Autrement dit, le public londonien est nostalgique, c'est public vieux, pour la plupart. Il est encore dans l'esprit raï de Bellemou, de Bouteldja ou encore de Benchenet. Tandis que le public algérien, qui est jeune, est beaucoup plus branché sur le raï de la nouvelle vague.»Actuellement, certains artistes font autrement le raï, expérimentent de nouvelles pratiques, à savoir la fusion, à l'exemple de «raï'nb» (du raï et du r&b), Cheb Nacim confie?: «J'avoue que l'idée m'a traversé l'esprit. Mais il se trouve que c'est difficile de s'investir dans ce genre de projet. Parce qu'il ne s'agit seulement pas de faire une fusion, mais de bien la faire et pas avec n'importe quel autre style de musique. C'est donc un travail qui nécessite du temps, je dirais même beaucoup de temps. Et aussi de la réflexion. Mais j'y pense toujours.»Cheb Nacim a évolué pendant trois ans au sein de l'association de musique andalouse El Mossilia, avant de se tourner vers la chanson raï.«Comme je suis originaire de l'Ouest et plus précisément, de Sidi Bel Abbès, j'ai donc pris une autre voie ?et voix?, celle du raï», dit-il, et d'ajouter?: «J'ai une préférence pour le raï. C'est un genre musical dans lequel je me sens à l'aise. Le raï m'inspire.»Cheb Nacim fait du raï sentimental. «Je suis de la lignée de Houari Benchenet, de Cheb Hasni ou encore de Cheb Nasro», dit-il, et de préciser?: «Mais ça m'arrive de faire du chaâbi. C'est dire que je ne m'enferme pas uniquement dans un seul genre musical. Mais je reviens à ce que je viens de dire à l'instant, j'ai un penchant pour le raï.»Il est à rappeler que Cheb Nacim s'est produit à l'occasion du Festival international de «L'été en musique à Alger», qui a eu lieu tous les week-ends du mois d'août.







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