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Charte pour la paix et la réconciliation


Charte pour la paix et la réconciliation
La présidente de l'organisation des victimes du terrorisme, Fatima Zohra Flici a appelé lors de la rencontre régionale, organisée à la Munatec par le bureau exécutif d'Oran, à unifier les rangs au sein de son organisation pour dépasser les problèmes de leadership qui risquent d'affaiblir leur mouvement. Elle a également plaidé pour un statut particulier pour les victimes du terrorisme et pour l'abrogation de l'article 26 de la charte nationale pour la paix et la réconciliation. Reconnaissant clairement que des conflits internes gangrènent actuellement cette organisation, Mme Flici impute cette situation à certains responsables au niveau de l'ONVT qui « ne sont pas conscients », dira-t-elle « du danger qui guette l'organisation avec ces conflits qui ne doivent pas persister parce qu'on a d'autres choses à faire que de nous chamailler entre nous ». Elle a annoncé qu'elle est prête à passer le flambeau à une personne qui soit capable de gérer l'organisation en déclarant, « je suis prête à céder ma place sans quitter l'organisation. Je reste toujours militante de la cause des victimes du terrorisme quel que soit le poste que j'occuperai au sein de l'ONVT ».Sa présence à cette rencontre s'est voulue également un rappel à l'ordre adressé à des responsables à tous les niveaux sur la situation des victimes du terrorisme. « Je suis venue à cette rencontre pour qu'on puisse mettre les points sur les « i » concernant la situation des victimes du terrorisme ». « Nous demandons, souligne-t-elle, un statut particulier, une revendication qui date de 1995, dans le seul but de protéger les victimes du terrorisme vu tout ce qui se passe sur la scène politique. Un statut qui nous permettra d'assurer l'avenir de nos enfants ». Pour la présidente de l'ONVT, la vigilance est de mise face aux gens qui considèrent « que les victimes du terrorisme n'ont pas lieu d'être après la charte pour la paix et la réconciliation. « C'est la raison pour laquelle je dis aux militants de rester éveillés. C'est très grave ce qui se passe. Jusqu'à aujourd'hui, la plaie est encore ouverte chez ces enfants orphelins qui occupent des hauts postes de responsabilités pour certains d'entre eux ».Evoquant la charte pour la paix et la réconciliation, Mme Flici regrette que «des responsables, du plus haut niveau ou au niveau des communes n'ont pas bien compris cette charte. Nous avons été confrontés à des gens qui nous demandent de ramener le statut parce que la charte dit seulement qu'il y a eu une tragédie et les victimes n'existent plus. Je considère que c'est inconscient de dire ça. Ces gens ont vite oublié ». Interrogée sur l'article 26 de cette charte, la présidente de l'ONVT explique que « l'article 26 stipule qu'il ne faut pas qu'il y ait des provocations de part et d'autre. Mais les provocations ne viennent pas de nous mais des autres. On est là et on existe. Ils ne vont pas nous enterrer. Il y a des choses qu'on ne peut pas oublier ». Elle enchaine, « on est pour l'abrogation de cet article parce qu'il touche un peu à notre dignité. S'attaquant à des chaines de télévision privées qui diffusent des témoignages de personnes responsables de la tragédie, Mme Flici, a lancé, « lorsqu'ils passent dans les chaines de télévisions privées et ils reconnaissent leur crime, quelle réaction ils attendent des victimes du terrorisme. La loi est là, il faut l'appliquer. Il y a des gens qu'il faut rappeler à l'ordre », dira-t-elle.Pas de prise en charge psychologique pour les orphelinsConcernant la prise en charge psychologique des orphelins de la tragédie, Mme Flici affirme qu'il n'y a pas eu de prise en charge adéquate pour ces enfants. « Depuis 95 qu'on parle de prise en charge psychologique. Il y a eu juste cette prise en charge lors des massacres mais les psychologues n'ont pas été formés, ils ont agi sur le terrain comme ils ont pu à Ami Moussa, Bentalha, Rais. Mais, il n'y a pas eu un résultat conséquent concernant cette assistance psychologique ». Sur le travail de cette organisation sur ce plan, la présidente de l'ONVT a souligné qu' « au sein de l'organisation, nous n'avons pas les moyens de prendre en charge les orphelins et de faire le suivi. A Alger, je reçois les personnes de toutes les wilayas pour une thérapie de groupe. Cela nous a beaucoup aidés. Mais pour faire les statistiques au niveau national, c'est impossible. Il n'y a pas de moyens, ni aide, ni des centres de prise en charge. Dans les grandes villes, nous avons des problèmes. La prise en charge de ces enfants n'a pas été à la hauteur. Il y a des orphelins qui se droguent, des orphelins qui sont dans les prisons. En fait, Il y a deux catégories. Des enfants qui ont fait des études et réussi à l'université et des enfants qui ont sombré dans la délinquance. Certains se sont retrouvés en prison et d'autres dans le milieu de la drogue. Ils sont très nombreux à travers le territoire national et surtout dans les quartiers populaires. Pour leur prise en charge, nous avons des problèmes avec les mères qui ne veulent pas reconnaitre que leurs enfants ont des problèmes avec la drogue ou la justice. Des mentalités qu'on n'arrive pas à surpasser ».


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