Les limites avérées d?un système
Moins d?un trimestre après avoir récupéré les prérogatives qu?exerçait le ministère de la Solidarité nationale sur l?emploi, le département du travail et de la sécurité sociale annonce un réaménagement global des dispositifs de création d?emplois. L?annonce faite jeudi dernier par le ministre du Travail, de l?Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, concerne les mécanismes de l?Agence nationale de soutien à l?emploi des jeunes (Ansej), de l?Agence nationale de gestion du micro-crédit (Angem) et enfin celui de la Caisse nationale d?assurance chômage (Cnac). Ces dispositifs connaîtront des réformes notamment sur les plans méthodologique et organisationnel, avons-nous appris auprès de sources proches du dossier. Avant d?arrêter le planning définitif des réformes, les pouvoirs publics accompliront une évaluation des différents systèmes. Le département de Louh planche dessus actuellement en menant des enquêtes à travers les 48 wilayas, ajoute nos sources. L?Ansej a, par exemple, entamé le recensement de ses carences. Cette agence a organisé des rencontres régionales pour identifier les obstacles qui entravent le bon fonctionnement du dispositif. Des recommandations ont sanctionné ces rencontres et serviront de plate-forme de proposition pour la configuration future de la formule. Entre autres suggestions, il est question de décentraliser le pouvoir décisionnel vers les antennes régionales. Aujourd?hui, faut-il le préciser, le jeune promoteur est contraint de patienter le retour de la décision à partir du siège central à Alger. Perte de temps et d?argent causée par une lente et longue chaîne de décision. Mais l?annonce « surprise » d?une salve de réformes est le signe évident que les dispositifs actuels s?essoufflent. Un système qui atteint ses limites au moment où les pouvoirs publics s?assignent l?objectif de créer 2 millions d?emplois d?ici 2009. Les dispositifs existants subissent, outre la bureaucratie administrative, le problème d?accès aux financements. Ils sont des milliers de porteurs de projets à voir leur aventure s?achever au pas des banques qui refusent de courir le risque malgré l?existence d?un fonds de garantie créé spécialement pour couvrir les risques d?insolvabilité ou de faillite. Excédé par tant d?hésitation, le ministre n?hésitera pas à conseiller à un jeune promoteur qui l?interpellait jeudi dernier d?ester en justice cet organisme. Par ailleurs, la priorité sera donnée aux jeunes qui créeront des activités dans les métiers tels l?électricité, la plomberie?La problématique du suivi se pose aussi avec acuité. Les milliers de jeunes occupés par les formules de préemploi sont abandonnés dès la consommation du contrat d?occupation généralement plafonné à six mois. Le Conseil national économique et social (Cnes) s?est intéressé de son côté aux dispositifs d?aide à la création d?emplois. Dans le dernier rapport sur le développement humain, les experts de cette institution avaient attiré l?attention des autorités sur les dysfonctionnements qui plombent ces systèmes et recommandent une batterie de correctifs. Il s?agit, à s?en remettre au document du Cnes, de la nécessité d?une gestion moins centralisée des dispositifs, d?une amélioration des modes d?organisation adoptés, de la création d?une intermédiation bancaire pour les dispositifs de création d?activités (Ansej, Angem et Cnac). A cela s?ajoute la mise en place d?un mécanisme externe de suivi et d?évaluation ainsi que la recherche d?une plus grande cohérence des dispositifs d?emploi.
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Posté Le : 26/08/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. Zentar
Source : www.elwatan.com