Algérie - Revue de Presse


Une mission pour convaincre les Européens Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, tentera, aujourd’hui, à Vienne de convaincre les clients européens qui empêchent, pour le moment, Sonatrach de vendre son gaz et son pétrole directement en Europe. Le ministre, qui doit participer à la 4e réunion ministérielle sur le dialogue énergétique entre l’Union européenne et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), doit intervenir à l’ouverture de la réunion en sa qualité de vice-président de l’OPEP, et aura des entretiens avec de «hauts responsables européens». La qualité des hauts responsables européens n’a pas été précisée mais il s’agirait vraisemblablement de ministres en charge des questions énergétiques. La réunion sera consacrée à l’évolution récente des politiques énergétiques et les développements du marché pétrolier, ainsi qu’aux «perspectives d’activités conjointes» entre l’UE et l’OPEP. L’Algérie et la Russie sont les principaux fournisseurs de gaz de l’UE, avec respectivement 60 et 160 milliards de m3 par an, soit 11% et 24% de la consommation européenne.L’Algérie avait assuré, fin avril, l’UE de sa fiabilité en matière d’approvisionnement énergétique et avait réclamé un plus grand accès au marché européen pour les sociétés algériennes. «Nous refusons cette forme de partenariat conçue dans la seule importation de produits européens. L’Algérie a aussi le droit d’appliquer, sur le plan économique, une préférence nationale comme le font les partenaires européens», a indiqué dernièrement un haut responsable algérien qui a ajouté que «cette position n’est pas uniquement celle du gouvernement, mais également celle de l’ensemble de la population algérienne». Les Européens et principalement les pays locomotives, la France, l’Allemagne et l’Italie ne cachent pas ces derniers temps leur appréhension, voire une peur certaine sur un possible cartel gazier algéro-russe étendu à l’Iran. Pas un jour ne passe sans qu’un haut responsable n’évoque cette éventualité et ses retombées négatives sur leur sécurité énergétique. Les médias européens et américains se délectent à agiter les menaces qui pèsent sur l’approvisionnement en énergie. Résultat: le climat médiatique, mais aussi politique, qui entoure les problèmes de la sécurité énergétique, apparaît tendu. Le dernier déplacement en Algérie du ministre russe de l’Industrie et de l’Energie, Viktor Khristenko, -ce qui n’a pas manqué de susciter de graves préoccupations en Occident- en est un bon exemple de cette phobie naissante de l’autre côté de la Méditerranée. Selon le document signé entre les deux pays, cette coopération sera limitée, dans un premier temps, à des travaux de prospection géologique conjoints. Gazprom aspire à pénétrer, grâce à l’assistance de Sonatrach, les marchés de l’Europe du Sud (Espagne, Portugal et sud de l’Italie) qu’elle vise particulièrement depuis quelques années. En retour, Gazprom qui est très présent dans la partie Nord de l’Europe promet à Sonatrach des débouchés dans cette partie de l’Europe où les positions de Gazprom sont traditionnellement fortes. Selon un spécialiste russe, les deux parties ont convenu «d’opérations de troc», car Gazprom pourrait «desservir les contrats de Sonatrach dans le nord tout en recevant en échange la même quantité d’hydrocarbures pour ses fournitures dans le sud». Des arrangements au niveau du marketing et des prix «sont donc inévitables», ajoute encore ce spécialiste. La Russie et l’Algérie disposent d’un réseau de gazoducs et de transports par mer qui embrasse pratiquement toute l’Europe. L’Algérie assure à elle seule plus de 10% de ses besoins en gaz naturel. Les deux pays contrôlent donc jusqu’à 40% du marché du gaz européen. Mais si les Algériens ravitaillent essentiellement les régions méditerranéennes, la Russie alimente, elle, le Nord de l’Europe. En effet, tout comme Moscou, Alger ne cache pas son intérêt dans des pays tiers. Aussi, les Américains et les Européens voient d’un mauvais œil «toute percée d’une compagnie provenant d’un pays en développement», cette percée étant «considérée par Washington et Bruxelles comme une menace pour les intérêts des pays industrialisés dans telle ou telle région du globe». Said Farhi
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