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Ces bras qui manquent tant...



Ces bras qui manquent tant...
La main-d'oeuvre chinoise montre l'exempleRésultats des courses: l'Algérie se trouve avec un taux de chômage grandissant chaque année, de grands projets retardés par manque de main-d'oeuvre, et des milliers de travailleurs étrangers sur les chantiers algériens.Le manque cruel de main-d'oeuvre, notamment la main-d'oeuvre qualifiée, pose un réel problème dans une Algérie qui a décidé d'attaquer de front la relance économique à travers la réanimation de secteurs stratégiques tels que le bâtiment, l'agriculture et le tourisme. Devant l'immense volume de chantiers lancés dans différents domaines, comment arriver à solutionner ce casse-tête qui ne fait que se compliquer sur le terrain' D'autant plus qu'importer de la main-d'oeuvre de l'étranger ne peut être une solution durable. En outre, réconcilier les jeunes avec les métiers manuels relève de l'exploit, au même titre que rendre ces métiers plus attractifs repose uniquement sur l'honnêteté des employeurs.De leur côté les jeunes soutiennent que ces métiers (maçonnerie, plomberie, menuiserie, etc) ne sont pas pourvoyeurs de stabilité, et n'offrent que des contrats pour saisonniers, dépourvus de couverture sociale et de possibilité d'assurer une retraite. D'autant plus qu' il est plus facile pour eux de se faire de l'argent dans des petits boulots de l'informel, avec beaucoup moins de peine et d'efforts.C'est précisément à ce niveau que l'on se rend compte, que la majorité des jeunes a développé des habitudes et des mécanismes pour échapper au vrai travail, sans pour cela rester sans le sou. En réalité, aujourd'hui en Algérie tout le monde veut devenir patron, on s'improvise commerçant ou chef d'entreprise du jour au lendemain, puisque aujourd'hui cela est possible à travers les dispositifs d'aide à l'investissement. Pour leur part, les employeurs ne jouent pas le jeu, et essaient de tirer profit de la situation. Ils préfèrent réduire au maximum les frais et les charges, et ne cessent de renouveler leurs effectifs pour éviter l'attribution de contrats de travail, les différentes déclarations de sécurité sociale et les versements forfaitaires. Résultats des courses: l'Algérie se trouve avec un taux de chômage grandissant chaque année, de grands projets retardés par manque de main-d'oeuvre, et des milliers de travailleurs étrangers sur les chantiers algériens. Le plus inquiétant c'est que nos centres de formations au nombre dépassant les 1200, forment chaque année 600.000 stagiaire, or, sur le terrain, cette denrée tend à se raréfier de plus en plus, au point où on se demande où vont ces générations de stagiaires.Et ce malgré les différents collaborations établies entre le secteur de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et celui de l'entreprise. Il est clair que sur le terrain, les pouvoirs publics n'arrivent pas à opérer cette alchimie qui a pour but de transformer le produit des centres de formation en une valeur réelle sur le marché du travail, et précisément en matière de main-d'oeuvre.Il s'agit en particulier d'essayer d'adapter les formations aux besoins des entreprises. Pour ce faire, les entreprises doivent exprimer leurs besoins avec clarté, et fournir des possibilités de stages pour les jeunes diplômés des universités ou des centres de formation, afin de leur permettre de surmonter le premier obstacle qu'ils rencontrent dans le monde du travail, à savoir l'exigence de l'expérience. De plus, il va sans dire que le potentiel formant doit se recycler régulièrement pour rester en phase avec les évolutions du marché du travail, et notamment dans la conjoncture économique actuelle, où la transition économique entamée exige la revalorisation de l'effort et de la qualification de la main-d'oeuvre plus que jamais. A cela doit s'ajouter impérativement une attitude plus responsable et moins mercantile de la part des employeurs.En somme, devant un tel paradoxe, unir les efforts des différents acteurs de la scène économique ne suffira pas pour renverser cette tendance. Selon les observateurs, les solutions doivent également venir des employeurs eux-mêmes, à l'image du FCE, qui propose d'installer de mini centres de formation au niveau des grands chantiers, pour permettre aux jeunes de s'imprégner des nouvelles techniques utilisées sur le terrain.Mais en profondeur, il est indispensable de mettre en oeuvre une réelle synergie qui jouerait le role de passerelle entre le secteur de la formation professionnelle l'université et le monde de l'entrepreneuriat.A cet effet, il est utile de signaler que plusieurs tentatives et expériences sont en train de se mettre en place, telles que la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat, qui a eu le mérite de voir certaines tentatives réalisées en milieu universitaire. A l'image de cette étudiante en fin de cursus qui a eu le courage de lancer dans le monde l'entreprise avant de finir ses études: «J'ai lancé la création de mon entreprise de maintenance d'équipement médicaux, le temps que je termine ma dernière année, la société sera opérationnelle», nous confie-t-elle.


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