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Cela n'arrive pas qu'aux autres



Cela n'arrive pas qu'aux autres
Le chauffard n'avait que le permis de conduire... léger. Or, il conduisait un minibus!Ouadah est au volant d'un minibus trans- portant des voyageurs. Il est l'auteur d'un homicide involontaire et n'a, en guise de permis, que... léger... Samir R., son copain, se présente spontanément pour déclarer le malheur, car lui est qualifié pour conduire les bus. Il n'a que... 24 ans. Quels drames! Maître Ahmed Benaïcha joue son va-tout...Amusé mais grave dans le ton, le juge, gronde d'entrée les deux inculpés. Le premier est poursuivi pour fausses déclarations et le second pour homicide involontaire. Les deux dossiers sont séparés, procédures obligent. Nous apprenons par ailleurs que durant le sinistre, le bus était vide; point de témoins donc.Maître Benaïcha, serein, n'est pas O.-K. avec les «fausses déclarations», mais plutôt «faux témoignages», fait prévu et puni par l'article 233 du Code pénal. Il réclame donc justice en requalifiant les faits qui n'avaient pas eu lieu le 6 du mois, le défunt étant toujours dans le coma. Le receveur a voulu couvrir le jeune chauffeur en défaut de conduite permise.Pour l'homicide involontaire, il apparaît le jour de l'accident. Ouadah, receveur de bus de son état, avait l'habitude de prendre le volant du véhicule à l'insu du propriétaire du tacot. «Je n'allais pas loin avec lorsque le malheur a frappé», a-t-il sangloté sans conviction.Samir, lui, le chauffeur en titre, a du mal à supporter le désastre. Il est indirectement responsable de mort d'homme. Stupidité gratuite. Il s'agit de la mort d'un jeune de 19 ans! Maître Kamel Benhetit, pour la victime ne veut rien savoir. Il y a un responsable, c'est celui qui était assis à la place du conducteur. «Il y avait foule ce samedi entre El Harrach-Naïli (ex-Vincent Bomati). Le minibus était vide.Le receveur prend le volant sur au moins cinq km, pas 200 mètres comme l'a souligné le détenu», a dit l'avocat qui a remis des demandes écrites au président.Multipliant les interventions, le procureur, demande une peine de prison de six mois ferme, après avoir présenté ses condoléances à la famille de la victime et flétri le geste fou commis au volant.«Ce n'est plus voyage-transport rapide mais crime-rapide.» Maître Benaïcha, l'avocat du prévenu, sait à quoi s'en tenir. Il aborde le côté pénal du délit en rappelant qu'il s'agit d'un accident et il y en a eu des milliers sur nos routes, chemins vicinaux et voies rapides.Pour le dossier du jour, l'avocat attire l'attention du juge que tout se trouve dans le dossier mis en branle par la P. J. de la gendarmerie.Les demandes du procureur reposent sur l'excès de vitesse. «Mais aux Eucalyptus, on ne peut jamais rouler vite», a conclu le conseil.Verdict: une peine d'emprisonnement assortie du sursis, même si pour les non-initiés des audiences, un accident peut arriver à n'importe qui... surtout qu'à croire services de sécurité, 11 morts sont enregistrés par jour, soit près de 4000 décès/an!Un village disparaît tous les ans sur les routes et quelle que soit la nature de la prévention, les accidents sont le lot quotidien. Hélas.


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