«Ce siècle sera celui de la victoire de la cause palestinienne»

«Il est honteux de traiter nos héros comme l'a été Yasser Arafat par certaines parties dans le monde arabe », s'est indigné l'ambassadeur de Palestine M. Louai Aïssa, lors d'une conférence hommage à celui qui fut prix Nobel de la paix, tenue hier au siège du journal El Moudjahid.L'histoire prendra le temps nécessaire pour pouvoir restituer l'importance du combat de celui qu'on appelait Abou Ammar, qui cerna avec précision l'ennemi et ses tactiques. Mais en définitive, l'on retiendra l'apport extraordinaire pour rallumer la flamme de l'espoir d'une révolution en Galilée.
Une révolution fière de clamer sa filiation d'avec la Révolution algérienne, prise comme modèle suprême de réussite d'un peuple en lutte pour sa liberté, et terre qui a accueilli la naissance de l'Autorité palestinienne un certain 15 novembre 1988.
Un virulent plaidoyer condamnant l'attitude américaine, dont il rappelle que le premier consulat a été établi à El Qods en 1844, signant ainsi le début de déni de droits de citoyenneté à tous ceux qui ne sont pas juifs dans la région, et aidant l'établissement d'un Etat dont la légitimité est celle d'un Etat sioniste raciste. « Nous ne nous soumettrons pas à une administration, ni à ses alliés, qui viole les accords internationaux, met la pression sur les Etats pour un retrait de leurs voix en faveur de la Palestine, s'acharne à nourrir la «fitna» au sein de la communauté arabe, etc?», a clamé l'ambassadeur.
Puis, il continue en évoquant l'Europe en crise, qui témoigne d'une ambivalence problématique, entre les positions d'un Parlement réfractaire à tout avantage aux Palestiniens, tandis que des Etats leur reconnaissent le droit de disposer d'eux-mêmes.
L'état des lieux qu'il établit n'épargne bien entendu pas les pays arabes en voie de normalisation de leurs relations avec l'entité sioniste colonialiste.
Enfin, au sein même de la société et des autorités palestiniennes, il regrette une situation très difficile, une société et une organisation politique tout aussi divisées, mais le temps semble être venu de resserrer les rangs pour qu'enfin arrive la victoire, espérée et attendue pour ce siècle, comme l'a été le siècle dernier pour le cas de l'Algérie.
Nedjma Merabet