"Ce n'est que de la poudre aux yeux"

Cet amendement a été intéressant car il a démontré que "sur le plan du principe, il y avait moyen d'ouvrir un débat et de discuter (...)". Il l'a été aussi, estime-t-il, "par opposition à l'attitude du Premier ministre qui avait catégoriquement refusé tout dialogue".S'il salue l'intervention du président de la République qui a été à l'origine de l'amendement de la loi portant retraite à 32 ans, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a estimé, en revanche, que, dans le fond, "cette proposition n'était que de la poudre aux yeux". Lors d'un point de presse tenu hier, au lendemain du 7e congrès du syndicat, qui l'a reconduit pour un autre mandat à la tête de cette organisation, M. Merabet a expliqué que, pour lui, cette intervention était "une réaction au mouvement de protestation de la rue, de l'opinion publique et de la scène politique, qui a été imposé par l'intersyndicale autonome, à travers ses propositions, sa force de mobilisation durant la grève ou les sit-in des wilayas, régionaux et national". Mais, dit-il, cet amendement a été valorisé car il a démontré que "sur le plan du principe, il y avait moyen d'ouvrir un débat et de discuter (...)". Il l'a été aussi, estime-t-il, "par opposition à l'attitude du Premier ministre qui avait catégoriquement refusé tout dialogue. Idem pour le ministre du Travail, et même le président de la commission santé de l'APN a agi d'une manière pour le moins méprisante pour les médecins, les syndicalistes et les citoyens que nous sommes, en refusant de nous donner ce droit d'assister, dans la forme au moins", a indiqué le président du SNPSP. Et ce, avant d'ouvrir une parenthèse pour démentir les déclarations du président de cette commission, M. Melakhsou, selon lequel le syndicat aurait été invité et qu'il aurait récusé l'invitation.Tout compte fait, "la proposition d'amendement n'apporte rien, contrairement à ce que nous avions entendu dire au début, notamment le report de la validité de cette loi jusqu'en 2019. On s'est dit que c'est une bonne chance, mais en étudiant dans le fond cette proposition, on ne peut que constater que c'est de la poudre aux yeux", dira encore M. Merabet. Il a argué, en cela, par le nombre réduit des travailleurs qui bénéficient de la retraite jusqu'en 2019, ajoutant que limitée un ou deux ans, "la proposition reste insuffisante".Pour autant, la position de l'intersyndicale sera officialisée lors d'une rencontre demain 5 décembre, qui, après évaluation de la situation, aura à dresser un programme d'action, alors qu'"au SNPSP, on n'est pas satisfait de cet amendement". "Notre espoir s'est évaporé au niveau du Parlement", a-t-il dit.En réitérant aussi sa disponibilité au dialogue, il a affirmé que le syndicat qu'il représente n'est pas disposé à abandonner ses revendications, qui viennent d'être réitérées et réactualisées par le congrès, et a dénoncé l'immense retard accusé par le ministre de la Santé dans leur prise en charge. A. R.