Algérie - Jeux traditionnels et populaires

Ce jeu traditionnel est pratiqué pendant l’été El-matrag en voie de disparition à Chlef



Ce jeu traditionnel est pratiqué pendant l’été El-matrag en voie de disparition à Chlef
Pratiqué depuis de très longues années par nos aïeux dans des marchés populaires ou à l’occasion de fêtes familiales qui coïncident toujours avec la période estivale (mariages, circoncisions et autres célébrations, comme le retour d’un hadj des lieux saints) partout à travers le pays, le jeu traditionnel d’el-matrag (le bâton) fait intégralement partie de notre patrimoine historique et de notre identité nationale aussi. Cette activité, qui attirait beaucoup d’adeptes, risque de disparaître définitivement de la scène après avoir connu une profonde léthargie, compte tenu de certaines considérations.

Actuellement, elle est peu pratiquée à travers le pays. “C’est une activité à la fois culturelle, sportive et de loisir qui intéressait tout le monde et qui s’était rapidement propagée par le passé, contrairement à aujourd’hui, à travers la wilaya de Chlef et même dans d’autres régions du pays. Autrefois, cette activité se pratiquait dans des marchés hebdomadaires de fruits et légumes et aux bestiaux qui se tenaient dans des communes dans la plupart des cas rurales, par de nombreux pratiquants d’un certain âge. Mais c’est surtout lors des célébrations de fêtes de mariage ou de circoncision que cette activité se tenait en rassemblant énormément de pratiquants d’el-matrag qui venaient de plusieurs douars dans telle ou telle région pour exhiber publiquement leur suprématie, leur technique et leur manière de maîtriser la pratique du jeu”, diront les Djellaoui d’Ouled Farès, Hamidi de Heranefa et Hamzaoui de Bouzghaïa qui se souviennent toujours des rencontres entre différents villageois qui organisaient des séances de jeu lors des différentes fêtes familiales qui se tenaient çà et là dans leurs douars respectifs.

À travers cette même activité, les chefs de famille apprenaient à leurs enfants surtout la manière et l’art de se défendre. L’autre objectif du jeu à l’époque consistait également à attirer la foule dans le but de collecter quelques sous pour que certains des pratiquants puissent subsister et assurer ainsi la prise en charge financière de leurs familles respectives, compte tenu de la pauvreté qui sévissait presque partout dans le pays, particulièrement dans des zones rurales et éloignées. Mais avec le temps, d’après d’anciens pratiquants, le jeu en question commençait à se développer et à connaître une amélioration progressive à différents niveaux.

Et contrairement à son ancienne pratique et avant qu’il ne disparaisse presque définitivement de la scène, le jeu en question qui rassemblait alors, à chaque fois, de nombreux pratiquants de différents âges, se déroulait dans des salles et selon une certaine réglementation sous la houlette de plusieurs bénévoles, tous d’anciens m’targuia (on appelle ainsi les pratiquants de ce jeu) à travers le pays. De leur côté, les Djellaoui de Taougrit, Aïssa de Béni Bouateb et Hadji de Aïn Merane étaient à chaque fois entourés des doyens de chaque douar. Ce jeu se pratiquait anarchiquement dans des endroits qui ne lui sont nullement appropriés et sans aucune réglementation technique. “Pour faire justement de ce jeu une activité qui se respecte et réglementée, il faut la réhabiliter, la structurer et la réglementer pour qu’elle soit praticable sans aucun danger par tout le monde, y compris par nos jeunes générations.

Un travail technique colossal doit être régulièrement mené afin d’améliorer et d’élargir la pratique de cette activité qui fait partie de notre patrimoine historique à travers le pays”, expliquent nos interlocuteurs, estimant qu’“ensemble et en tant qu’anciens m’targuia, nous devons œuvrer tous inlassablement aujourd’hui afin de permettre à ce jeu de se développer et d’être pratiqué par tous et dans toutes communes de la wilaya”. Surtout que “cette discipline ne demande pas beaucoup de moyens matériels. Uniquement avec de gros et de petits bâtons, nous pouvons rendre à ce jeu tant adoré par nos ancêtres tout son éclat, d’autant plus que cela fait intégralement partie de notre patrimoine historique”, espèrent d’anciens pratiquants de ce jeu.




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