Algérie - CCTA : Collectif contre la cherté du transport en Algérie

CCTA : Non-disponibilité des billets d’avion entre l’Algérie et la France Une association dénonce l’immobilisme du gouvernement algérien



CCTA : Non-disponibilité des billets d’avion entre l’Algérie et la France Une association dénonce l’immobilisme du gouvernement algérien
Le Collectif contre la cherté du transport en Algérie (CCTA) a dénoncé ce vendredi 30 août la non-disponibilité des titres de transport et les prix excessifs pratiqués par les compagnies aériennes et maritimes assurant les liaisons entre l’Algérie et la France.
Plusieurs milliers de membres de la « diaspora partis en vacances en Algérie cet été » se trouvent, depuis le 20 août, dans l’impossibilité de rejoindre la France, affirme l’association dans un communiqué.

La majorité des vols à destination de la France affichent complet, depuis plus d’une semaine, jusqu’au 10 septembre. La situation est pire pour ce qui est du transport maritime entre l’Algérie et la France. Aucune place n’est disponible avant le 20 septembre (lire sur TSA). Le CCTA exprime « sa plus vive indignation et sa plus grande colère sur cette situation chaotique qui met dans la difficulté un grand nombre de salariés qui se voient dans l’impossibilité de reprendre leur travail avant le 11 septembre, et qui empêchera un très grand nombre d’élèves d’assister à la rentrée des classes ».

Pour cette association, les quatre principales compagnies de transport aérien (Air Algérie, Aigle Azur) et maritime (ENTMV et SNCM) reliant la France et l’Algérie sont « dans l’incapacité de répondre à la demande, en plus des tarifs des places qui ont atteints des records ». Ainsi, elle dénonce le « laxisme » des autorités algériennes qui « n’ont pas su gérer cette situation malgré nos nombreuses interpellations, courriers, lettres ouvertes relatives à la cherté du prix des billets d’avion et de bateau ».

Absence de concurrence

Le collectif évoque le problème de la concurrence pour expliquer la situation. Les voyageurs algériens sont otages des deux compagnies nationales de transport aérien (Air Algérie) et de transport maritime (ENTMV) qui bloquent le marché, mais sans proposer un service de qualité ou un prix acceptable, indique à TSA Salah Hadjab, responsable de la CCTA. « C’est comme au Souk El fellah (des années 1970). Il y a un produit, vous prenez ou vous laissez alors que la chose doit obéir à la règle de l’offre et de la demande », s’indigne-t-il.

Dans le transport aérien par exemple, Air Algérie a toujours le monopole mais « de façon implicite », poursuit-il. Outre ses « quelques pseudo-compagnies concurrentes, ses vrais concurrents comme Air France ou Air Italia sont bloqués par des accords bilatéraux limitant leurs marges de manœuvres et ne leur laissant pas la possibilité de proposer les prix qu’elles veulent », explique M. Hadjab. Pour lui, l’histoire de l’ouverture du marché de transport est semblable à celle de l’ouverture de l’audiovisuel en Algérie. « Les vrais concurrents dangereux, notamment les compagnies low cost comme Easy Jet, ne sont pas autorisés à desservir l’Algérie », dit-il.

Son collectif appelle aujourd’hui à l’ouverture effective du marché du transport à la concurrence, à la nécessité de revoir la gestion dans ce domaine et à la levée des blocages. « Il faut qu’ils (les responsables algériens, NDR) arrêtent de jouer sur le patriotisme. On est patriotes et on aime le pays mais ce n’est pas pour ça qu’on doit accepter qu’une compagnie nous ruine avec des prix très chers pour nous transporter dans de mauvaises conditions », conclut-il.

Et pour faire entendre sa voix, le CCTA organisera, le 21 septembre prochain, un rassemblement devant l’ambassade d’Algérie à Paris.

Pas d’ouverture de l’aérien au privé

L’absence de places dans les avions et les bateaux en partance pour la France ne semble pas inquiéter le gouvernement. Chaque année, à cette même période, les émigrés et les voyageurs vivent le même calvaire en raison du manque de places. Mais, le gouvernement continue de faire la sourde oreille et refuse toujours d’autoriser des compagnies aériennes privées à capitaux algériens, depuis le démantèlement du groupe Khalifa et la disparition de Khalifa Airways en 2004. « L’expérience Khalifa n’est pas encore traitée et tant qu’elle ne l’aura pas été, nous préférons attendre pour dépasser cette situation », avait expliqué Amar Tou, ministre des Transports, dans un entretien accordé à TSA (lire). Outre le scandale Khalifa, le gouvernement veut protéger Air Algérie, une compagnie incapable de faire face à la concurrence du privé.
Non-disponibilité des billets d’avion entre l’Algérie et la FranceUne association dénonce l’immobilisme du gouvernement algérien



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