Algérie

CAPITAINE OMAR SAÂDA



Un rapport d?enquête travesti Traîné devant les tribunaux par sa tutelle, obligé d?observer une grève de la faim pour revendiquer l?authenticité de son témoignage, consigné dans un ouvrage paru en 2002 sous le titre La déchéance administrative, le capitaine Omar Saâda, officier de la Protection civile aura vécu le calvaire pour avoir dénoncé la corruption qui gangrène l?institution à laquelle il appartient. Directeur de la Protection civile de la wilaya d?Illizi jusqu?en 2001, cet officier a eu à constater un certain nombre d?anomalies, n?hésitant pas à les dénoncer malgré les pressions qu?il subira de la part de ceux dont les intérêts se trouvaient menacés et en dépit du mutisme et de l?indifférence affichés par sa tutelle. Pourtant, un certain 23 mai 2001, une commission d?enquête est enfin diligentée par le directeur général de la Protection civile, le colonel Lahbiri, afin de constater la véracité des malversations et autres harcèlements qui ont poussé le capitaine Saâda à déposer sa démission. Le rapport d?enquête adressé sous pli confidentiel au DG par le président de la commission, qui n?est autre que l?avocat de l?institution, confirme enfin les faits dénoncés par le capitaine Saâda et qui feront, une année plus tard, l?objet de son livre. « Détournement et dilapidation des deniers publics par le prédécesseur de Omar Saâda au poste de directeur de la Protection civile de la wilaya d?iIllizi, infractions qui constituent des crimes économiques contre l?Etat algérien », conclut le rapport de la commission d?enquête qui fait état également de l?esprit tribal qui a sous-tendu toutes les affaires douteuses de l?ancien responsable avec ses alliés et complices et des difficultés du nouveau directeur à redresser la barre. Le 5 septembre 2001, le directeur général de la Protection civile écrit pourtant au ministre de l?Intérieur et des Collectivités locales pour lui proposer de mettre fin aux fonctions du capitaine Omar Saâda en prétextant son bilan négatif. Ne se contentant pas de cela, le responsable ira même jusqu?à s?appuyer sur le rapport de la commission d?enquête sus-citée mais en faisant endosser au capitaine Saâda la responsabilité de la mauvaise gestion, pendant que les vrais coupables continuaient, eux, de jouir de leur impunité !



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