CAMPAGNE ÉLECTORALE à ANNABA

Depuis hier à minuit, on peut dire que les dés sont jetés. Chaque parti politique ou tête de liste des candidats indépendants engagés dans la course électorale a eu droit au chapitre. C'est-à-dire présenter ce qu'il estime être bon en termes de gestion du quotidien des citoyens.A Annaba, chacun y est allé de ses arguments pour s'attirer les bonnes grâces des électeurs. Il en a été ainsi jour après jour à Annaba depuis le lancement des premiers rendez-vous électoraux.
Dire que la capitale de l'Edough a changé ses habitudes serait faire trop d'honneur aux animateurs des meetings. A l'image du secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN) Djamel Ould Abbès, qui a voulu montrer qu'il est en bonne position pour remporter la course électorale locale.
En fait, Ould-Abbès s'est apparemment emmêlé les pinceaux. C'est à la salle de spectacle Azzedine-Medjoubi, où les organisateurs du meeting ont été contraints de racler dans le fond du tiroir des militants pour la remplir. Et pourtant, ses cadres locaux à l'image des têtes de liste APW et APC Annaba, respectivement Nacer Hamoud et Farid Merabet, ont tenté de ratisser large en allant battre la campagne dans les communes et agglomérations éloignées de la wilaya. Celles-là mêmes que les élus APW/APC ignoraient dans leurs annonces du développement local tant en Assemblée populaire de wilaya que communale.
Plus discret, son frère ennemi du Rassemblement national démocratique semble compter beaucoup plus sur le poids de son chef Ahmed Ouyahia, locataire actuel du Premier ministère, pour rafler la mise.
Lors des meetings suivis avec attention par les représentants de la presse locale, pas une seule fois l'on a entendu un des représentants de partis politiques élus, y compris ceux des deux Chambres du Parlement, poser la problématique des bilans des mandats écoulés ou du moins celui qui vient de s'achever.
Lors des rencontres, des voix se sont élevées pour demander des comptes. Pas une seule fois, elles ont eu une quelconque réponse. Il a fallu attendre le meeting du Front des forces socialistes, pour que l'on aborde cette perspective. «Dorénavant, tous les six mois, nos élus locaux s'ils sont choisis par les citoyens, iront à la rencontre des populations pour entendre, enregistrer et solutionner leurs problèmes. La mission d'un P/APC est à l'extérieur et non dans un bureau de la commune», a martelé Abdelmalek Bouchafa, ancien premier secrétaire du FFS.
C'était ce dernier samedi lors du meeting qu'il a animé aux côtés de son homologue et député de Annaba Saddek Slimani. L'intervenant paraissait avoir bien préparé son intervention. Telle est, en tout cas, l'impression de plusieurs participants à l'image de ce jeune étudiant. Interrogé sur sa présence à ce meeting, il a indiqué : «J'ai assisté à de nombreux rassemblements du genre. C'est l'un des rares qui a posé des problématiques en étroite relation avec le quotidien des populations.»
Cette problématique est abordée dans le consensus national auquel appelle le FFS. C'est ce qui est souligné dans le programme de campagne de ce parti en termes de développement local : «Construire solidairement une meilleure qualité de vie locale, humaniser les rapport sociaux et améliorer les performances en matière d'hygiène, de santé publique, de transport, d'éducation, de culture, d'accès aux infrastructures. Åœuvrer à une convergence des luttes en faveur d'un développement durable dans la solidarité entre environnement naturel et environnement humain». «Le seul souhait des Algériens est de voir le pays sortir de la crise actuelle dont ils supportent difficilement le poids. Et ça ne se fera qu'avec l'engagement d'élus sincères et intègres qui œuvrent pour l'intérêt général et non pour le leur propre», a estimé un vieux Bènois.