Algérie

Caméra angle opposé




Les prémices de la défaite G. W. Bush, objet de vives pressions, ne sait plus quel cheval enfourcher pour changer sa politique en Irak. Tantôt, il déclare triomphalement que le pays est en train de faire des progrès, et tantôt, il menace les voisins de l’ancienne Mésopotamie de sanctions, y compris le recours à la force. Ces gesticulations n’ont pas empêché la résistance de s’amplifier en Irak et le nombre de cercueils, recouverts de la bannière étoilée, d’augmenter. Avant les élections de mi-mandat, Bush et son équipe clamaient à qui voulaient bien les entendre que cette situation n’était que conjoncturelle et que tout indiquait que les actions «terroristes» verraient leur déclin tout de suite après. C’est ces propos qu’est en train de démentir la réalité du terrain. Et le retour des boys, par dizaines dans ces cercueils ou dans des avions médicalisés, est en train de tourner au cauchemar pour le président américain. A bout d’argument, et incapable de masquer plus longtemps son fiasco en Irak, Bush a fini par reconnaître, du bout des lèvres, ce que toute l’opinion internationale savait déjà: que l’Amérique a perdu la guerre et ouvert grandes, les portes à Al-Qaïda. Par ce constat, c’est tout le projet américain de démocratiser la région qui tombe à l’eau. Pis, cet échec laisse à penser que les Bâathistes reviendront au pouvoir avant que le dernier soldat américain n’ait quitté Baghdad; ce qui rappelle de bien pénibles souvenirs indochinois. Ce constat amer a conduit une commission mixte à présenter un rapport pour permettre à l’Amérique de s’en sortir sans trop perdre de ce qui lui reste de crédibilité. Pour cela, Bush a déclaré, lundi, que les pays voisins de l’Irak devaient apporter leur soutien au gouvernement Maliki, un appel implicite à l’adresse de la Syrie et de l’Iran. Ces pays qu’il a évoqués avec Rice et qu’il a décrits comme étant «des pays qui entourent l’Irak et dont la responsabilité est d’aider cette jeune démocratie irakienne à survivre». C’est, paradoxalement, là que réside la contradiction. Car en «visionnaire éclairé», Bush a envahi l’Irak sur un mensonge et contre l’avis de la communauté internationale sur laquelle il s’appuie pour condamner les pays qui dérangent la seule Amérique. Des pays comme la Syrie et l’Iran qu’il classe dans l’axe du mal et accuse de soutenir le terrorisme. Peut-on être tout cela, à la fois, être des régimes despotiques et sans démocratie et détenir la clé qui permet l’émergence de la démocratie dans un pays voisin? N’est-ce pas, là encore, un aveu de la défaite de Bush et de ses visions totalitaires sur un monde, un temps unipolaire, mais qui échappe à l’emprise de la logique née à Yalta et révisée à Malte?

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