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C'est l'accalmie sur les étals



C'est l'accalmie sur les étals
Entre surconsommation des citoyens et spéculation des commerçants.Baisse des prix ou stabilité' C'est selon. La question reste toutefois posée. En effet, les commerçants en général parlent ces jours-ci de baisse des prix dans les marchés de fruits et légumes au détail, mais la ménagère quant à elle, estime plutôt qu'à peine si une certaine stabilité des prix est perceptible.Mais une stabilité par rapport à quelle période' Si elle est comparée à celle du début du mois sacré, le couffin reste et restera cher malgré la tendance baissière pour les lambdas qui sillonnent les marchés d'étal en étal quêtant une fluctuation quelconque à la baisse des victuailles pour remplir son fameux panier qu'il traîne, chaque jour que Dieu fait, comme un boulet de forçat au bagne. Il faut admettre que les prix des produits alimentaires sont en constante augmentation, depuis au moins deux ans si ce n'est plus, selon des échos avisés. D'aucuns, surtout les statisticiens, estiment que c'est dû à la surconsommation mais aussi, faut-il le nier, à une spéculation latente rodée par l'infaillible loi de l'offre et la demande. Cette année, les deux options semblent se compléter à souhait. Une augmentation possible de l'offre, par la multiplication des lieux de distribution, contribuerait sûrement à l'apaisement des prix qui ne cessent de flamber, malgré une offre abondante qui reste satisfaisante en quantités et variétés. Mais où sont donc les marchés de proximité promis à tort et à cri par les autorités locales' Ils auront certainement un impact favorable sur les prix et les clients, c'est la loi du marché qui les impose. Comme chaque année, le problème se repose de façon similaire ou presque. Durant cette période, le consommateur, tiré par le jeûne et les envies incontrôlables, dépense plus qu'il n'en a besoin. Sa consommation s'accroît de 17% pendant le Ramadhan, son couffin hebdomadaire revient aujourd'hui à plus de 1000 DA de plus, voire au-delà, que l'année dernière, période durant laquelle, rappelons-le, la presse n'a eu cesse de dénoncer cette spirale démesurée des prix. La surconsommation est indéniable et reconnue de façon coupable par tout un chacun. Cette augmentation frénétique des prix, constatée depuis le début du mois sacré, semble irréversible au vu de l'accroissement de la demande en cette période particulière où les excès nocturnes de toutes sortes font oublier les privations diurnes. Ces excès ont lieu en dépit des recommandations scientifiques de santé ou de religion, qui prônent l'équilibre dans les repas et la frugalité dans le choix des denrées, sans oublier les conseils de gestion du budget familial. Le peuple algérien serait-il devenu mineur à ce point pour avoir besoin de ces guides de la vie amplement répercutés par les médias' Il faut croire que si.Il est par ailleurs, regrettable que la Fédération algérienne des consommateurs reste impuissante devant une population affolée au comportement boulimique incontrôlable. Celle-ci s'adonne à un approvisionnement effréné, au bourrage des congélateurs en viandes rouge et blanche et autres denrées périssables. Ce «sport» perdure, hélas, toute l'année et partout dans le pays, comme si l'on allait affronter une famine généralisée! Suivra le gaspillage même si les Algériens consomment d'une manière générale peu de viande, de poisson ou de laitage. Aussi, «le mois de Ramadhan est-il considéré justement comme un mois de compensation...Il y a effectivement du gaspillage, mais en comparant avec les pays développés, il est moins important car il ne touche pas des produits à valeur élevée» a confié, récemment à un confrère, Nacer-Eddine Hamouda, économiste au Cread.La semaine dernière, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), qui se débat du reste dans des problèmes internes regrettables de représentation, a suggéré aux pouvoirs publics «un plafonnement» des marges bénéficiaires pour les produits alimentaires locaux. Cette limite est-elle possible et serait-elle conforme à la liberté du marché que préconisent les instances internationales financières et de commerce, dont les chartes ont été signées et approuvées par notre pays'


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