Branle-bas de combat contre la fièvre aphteuse

Il n'est pas question que les éleveurs de la wilaya de Constantine subissent, encore une fois, les pertes enregistrées lors de l'épidémie de l'été 2014 qui avait sérieusement ébranlé la filière.Que ce soit à Béni Hmidène, Hamma-Bouziane, Messaoud-Boudjeriou ou encore à Aïn Abid, la vigilance est de rigueur. L'enjeu est de taille, car il s'agit de protéger les 51 000 bovins dont dispose la wilaya de Constantine des risques de propagation de la fièvre aphteuse.Des cas de cette pathologie tant redoutée ont été signalés la semaine passée aux portes de la wilaya, soit à Sétif et à Bordj Bou-Arréridj. Pour les responsables du secteur, jusqu'à lundi, aucun cas n'a été signalé à Constantine.La dernière grande opération de contrôle, effectuée vendredi dernier au marché à bestiaux de la wilaya, n'a pas donné de résultats positifs. Malgré cela, tous les services concernés, notamment ceux de l'agriculture et de la sécurité, sont placés en alerte. Aux professionnels qui pensent que le dispositif mis en place reste insuffisant, ces mêmes responsables expliquent qu'avant même l'apparition des nouveaux cas à Sétif, Bordj Bou- Arréridj, Médéa et Relizane, la prévention contre la fièvre aphteuse était en vigueur dans la wilaya de Constantine. Toujours selon nos interlocuteurs, dans les services agricoles, plus de 16 000 bêtes ont été déjà vaccinées. En plus, ces dernières heures, la wilaya vient de bénéficier d'un apport de plus de 40 000 doses, et une campagne de sensibilisation-vaccination, ciblant les plus importantes zones d'élevage, est menée actuellement par un dispositif incluant les vétérinaires et les techniciens des deux secteurs, public et privé. En plus de cet effort purement sanitaire, les frontières de la wilaya sont sous surveillance afin de faire face à tout risque de propagation de l'épidémie par le transport des bêtes.À Constantine, au moins trois raisons justifient ce branle-bas de combat. En premier, il y a la proximité géographique de Constantine avec les wilayas de Sétif et de Bordj Bou-Arréridj où des cas ont été déjà signalés ces derniers jours. Deuxièmement, Constantine a connu récemment un foyer de fièvre aphteuse qui remonte à moins de 8 mois, soit durant l'automne 2016. Et pour aussi bien les professionnels de la filière que pour les responsables du secteur, il n'est pas question que les éleveurs de la wilaya de Constantine subissent encore une fois les pertes enregistrées lors de l'épidémie de l'été 2014 qui avait sérieusement ébranlé la filière. Ce serait alors, et c'est la troisième raison d'inquiétude, une catastrophe socioéconomique pour le pays, car Constantine reste un leader national pour la filière lait de vache et fourrage avec un cheptel évalué à 51 000 têtes.Mourad KEZZAR