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Des multinationales ont pris possession de certains de nos biens économiques en reprenant de petites entreprises privées algériennesL'annonce a secoué certaines officines. Les entreprises publiques seront mieux protégées dans l'ouverture de leur capital. Le président de la République y veillera. Il vient d'apporter un plus à la Charte signée entre le gouvernement, le patronat et l'Ugta. Il suffit...
Les points sur les «i». En annonçant hier, à partir de Relizane où il était en visite, que «l'ouverture du capital des entreprises publiques relève des prérogatives du président de la République», le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, n'ignorait certainement pas que des réactions allaient suivre aussitôt. Ce qui ne manqua pas. Tous ceux qui pensaient que la Charte du partenariat sociétaire, signée le 23 décembre dernier par le gouvernement, le patronat et la Centrale syndicale Ugta, n'était qu'une privatisation sauvage des entreprises publiques, ont été à côté de la plaque. Certes, la Charte prévoit l'ouverture du capital de certaines des entreprises publiques, encore faut-il bien séparer le bon grain de l'ivraie.
L'esprit et la lettre de cette charte renvoient à un renforcement du tissu industriel et commercial de notre pays et non l'inverse. Il y a quelques années, au début du 3ème Millénaire, l'Algérie a déjà privatisé des entreprises publiques. Il y a eu du bon et du mauvais. Si cela a permis à certaines d'entre elles d'échapper à la faillite et de se développer grâce au sérieux et au management des acquéreurs privés, d'autres y ont laissé les quelques plumes qui leur restaient quand elles n'ont pas carrément disparu. On peut citer le cas de l'entreprise Mouzaïa qui a été cédée au groupe SIM et qui est aujourd'hui florissante. Avec non seulement la préservation des emplois comme exigés par le cahier des charges, mais des centaines de nouveaux emplois ont ainsi pu y être créés. D'autres entreprises n'ont pas eu cette chance d'être reprises par un privé opérant dans la même filière et doté du savoir-faire managérial nécessaire pour redresser l'entreprise publique cédée qui était moribonde. Car c'est de cela qu'il s'agit. On ne peut pas laisser des affairistes en tous genres faire main basse sur le patrimoine économique du pays. La grande difficulté pour leur barrer la route réside dans les garde-fous à installer. Que ce soit sur le plan juridique, économique et social, les prédateurs tentent de contourner, avec un art consommé, les meilleures dispositions de prévention. D'ailleurs, beaucoup de fortunes se sont faites sur cette «mise à profit» des textes réglementaires à portée limitée. Ceci étant dit, il est clair que des leçons ont été tirées des privatisations passées. Et si le président de la République s'implique personnellement dans le processus, il ne faut y voir qu'une charge supplémentaire de travail pour lui, mais une charge qui à toute sa raison d'être. Comme pour toutes les nominations par décret présidentiel. A aucun moment, son implication ne remet en cause le principe contenu dans la Charte de partenariat sociétaire.
On ne peut décemment pas continuer à laisser l'Etat gérer des entreprises de services comme celles du tourisme par exemple. En les confiant au secteur privé, avec toutes les précautions voulues, il pourra mieux se consacrer aux entreprises stratégiques qui, elles, ne sont pas et ne seront jamais concernées par une quelconque cession. Donc la précision apportée par Yousfi, ne devrait choquer que ceux qui nourrissaient des desseins inavouables et qui se voient écarter de facto par un ultime barrage et pas des moindres. Rappelons-nous que le président Bouteflika n'avait pas hésité à reconnaître, devant les cadres de la nation en 2009, avoir fait fausse route sur le plan économique. Dès lors comment pourrait-on être étonné qu'il ne refasse pas la même erreur' De plus il est dans son rôle de garant des intérêts supérieurs de l'Etat. N'est-ce pas lui qui, contre vents et marées, impose le 51/49%' Il s'agit de souveraineté nationale au cas où certains l'auraient oublié. Est-il également inutile de rappeler que des multinationales ont pris possession de certains de nos biens économiques en reprenant de petites entreprises privées algériennes'
Non, il n'est pas inutile, car les failles par lesquelles peuvent s'infiltrer des intrus, sont nombreuses et quelquefois invisibles à première vue. Certains ont voulu voir dans cette implication du chef de l'Etat un désaveu du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. C'est juste de l'enfantillage pour ne pas dire plus. Croire ainsi répandre l'idée d'une différence de vue entre les deux personnalités c'est méconnaître et l'un et l'autre. En définitive, le président de la République a voulu ainsi donner toutes ses chances à la charte et au partenariat public-privé. Sans aucun raté!


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