« La question est à l?étude »
De nombreuses questions d?actualité ont été soulevées mardi par le président Bouteflika lors d?un entretien accordé au journal espagnol El Pais, en marge de la visite en Algérie du roi d?Espagne, Juan Carlos 1er. En plus de réitérer les positions « classiques » de l?Algérie vis-à-vis du conflit au Sahara occidental, du projet de la création d?une Opep du gaz, ou le nucléaire iranien, etc., Bouteflika a abordé en prenant le soin de faire l?économie des mots, de nombreux points de l?actualité nationale. Concernant le projet de la révision constitutionnelle, le président de la République surprend par sa répartie : « La question de la révision (?) dit-il, est à l?étude. » Etonnant, quand on sait que le projet de révision de la Constitution a été donné presque pour acquis. Sa tenue avait même été annoncée pour la fin de l?année 2006, avant que le gouvernement ne se ravise et fasse marche arrière sur son propre calendrier. Présentement, l?organisation du référendum, voulue par le président lui-même et soutenue par la coalition gouvernementale, n?est plus une priorité du cercle présidentiel, ce qui explique qu?elle est ainsi différée à une date ultérieure. Officiellement, l?on invoque pour expliquer ce retard la surcharge du calendrier électoral. Les propos de Bouteflika signifient-ils que la révision n?est plus à l?ordre du jour ? Difficile à dire. Mais en tout cas, le flou qu?entretient, volontairement, le président de la République sur cette « question » pourrait conforter cette thèse. Abordant la question du terrorisme, le président jugera « fantaisistes » les chiffres livrés par la presse traitant d?un nombre important de victimes en 2006. Ces chiffres font partie, selon lui, d?une « certaine propagande », même s?il considère qu?« un mort est toujours un mort de trop ». Pour démontrer la « réussite » du dispositif de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le président de la République invitera le journaliste d?El Pais à visiter le pays pour s?en rendre compte : « Il vous suffit de circuler dans le pays pour vous voir que la paix est une réalité. » « Même si, ajoute-t-il, des actes terroristes sont encore commis de temps en temps. » Il poussera plus loin encore son analyse en prétendant que la violence terroriste en Algérie n?a plus de matrice idéologique. Pour le président, « ces actes sont le fait du grand banditisme ». De la lutte antiterroriste, il dira qu?elle se poursuit « sans relâche ». Il dictera en termes sibyllins la condition que fait sienne l?Etat algérien pour apporter sa contribution à la lutte : « L?Algérie coopère avec tous les pays susceptibles de lui apporter une aide pour en finir avec ce fléau », répondra-t-il à une question portant sur un partenariat « stratégique » dans le domaine avec les Etats-Unis. A propos des menaces que ferait peser sur l?Europe le GSPC, Bouteflika se veut plus rassurant. Il invitera à ce titre les Européens alarmés par les nouvelles à faire la « part des choses », entre la « réalité » et la « propagande », et à restituer les choses dans leur « juste proportion ». « Les Européens, commente-t-il, le savent, eux qui sont très bien renseignés ».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/03/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Aziri M.
Source : www.elwatan.com