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BOUT DE TERRITOIRE ET PINCEE DE POUVOIR



BOUT DE TERRITOIRE ET PINCEE DE POUVOIR
Le manque de tact et la bureaucratie font toujours bon ménage dans le pays. Cette association peut être culture et état d'esprit et elle prolifère comme une pandémie. Quand elle est nourrie par la corruption elle produit d'énormes dégâts. Le premier est d'abord un feu torride qui ronge les tripes des plus vulnérables et des plus désarmés qui n'ont pas su ou qui n'ont pu s'intégrer dans le maléfique circuit des échanges de mauvais procédés.Le désarroi d'une veuve et d'un vieillard retraité qui se présentent devant un guichet pour retirer leurs ridicules fortunes et qui butent contre un ordinateur en panne et un préposé de la poste complice est un spectacle bouleversant. Il en dit long sur le malheur vécu par une tranche de la population et à lui seul il lève le voile sur ce qui est advenu du partage de l'espace public. Cette douleur-là qui ne peut s'effacer ni par la pudeur ni par la bonne éducation et elle est certainement le fatidique coup de poignard dans le dos d'un pays pourtant rompu aux plus hauts arcanes de la solidarité.Chacun monnaye son bout de territoire et chacun fructifie sa pincée de pouvoir. Les causes sont connues et la gouvernance a un mauvais dos. Dans la longue descente aux enfers, les petits acteurs ont fini par détenir l'autorité suprême. On comprend alors pourquoi les larmes sur les joues des infortunés se présentent souvent comme des laves de volcans se demandant si une meute de canidés n'a pas plus de noblesse qu'une société gangrénée.L'infantilisme latent d'un large pan de l'administration et d'un grand nombre de ceux qui sont payés pour servir leurs concitoyens a toutes les prémices annonciatrices d'un suicide. Se profile alors un paradoxe entre cet appel à l'extinction généralisée et la croyance qu'il est éternel chez celui qui a un bout de pouvoir. Il faut souhaiter que la manifestation de l'incivisme caractérisé ne soit que le tribut de l'incompétence. Il faut aussi espérer que le mépris affiché face à la veuve, au retraité et à l'administré ne reposerait pas sur une force génétique. Il faut surtout prier pour que le serpent ne se morde pas la queue. Car à trop cultiver le jeu pervers des mépris et des égoïsmes avec une inconscience indéfinie, on ne mesure pas à sa juste dimension l'invitation pour un enterrement faite à l'ensemble du pays.


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