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Bourses : La crise turque ravive l'aversion au risque



Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse, plombées à nouveau par les tensions diplomatiques et commerciales entre les Etats-Unis et la Turquie et par la chute de la livre turque qui favorisent les actifs refuges. À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,18% à 5.405,06 points. À Francfort, le Dax cède 0,43% et à Londres, le FTSE 0,48%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,44%, le FTSEurofirst 300 0,37% et le Stoxx 600 0,33%.
L'aversion au risque n'a pas épargné les marchés asiatiques: le Nikkei à Tokyo a perdu près de 2%, pénalisé par le renchérissemement du yen, en hausse 0,54%.La livre turque a momentanément réduit ses pertes après des annonces de la banque centrale de Turquie qui a dit qu'elle fournirait toute la liquidité nécessaire aux banques, ainsi qu'une réduction des coefficients de réserves obligatoires (RO) exprimés en livre et en devises.
Le ministre des Finances Berat Albayrak avait fait savoir un peu auparavant que la Turquie mettrait en oeuvre un plan d'action économique lundi à la suite de la chute de la monnaie nationale, qui a provoqué des secousses sur les marchés mondiaux.
Cette annonce intervient alors que le président Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé son opposition à une hausse des taux d'intérêt et a dénoncé un "complot contre la Turquie", appelant à nouveau ses partisans à soutenir la monnaie nationale.
Les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, tendue avec le placement en résidence surveillée d'un pasteur évangéliste américain soupçonné de terrorisme par Ankara, se sont aggravés avec l'annonce par Donald Trump du doublement des droits de douane sur l'acier et l'aluminium turcs.
La livre turque est tombée en début de séance à un nouveau plancher record à 7,24 pour un dollar et cède actuellement 6,84% à 6,825.
L'euro, de son côté, est tombé à un plus bas de 13 mois à 1,1363 dollar tandis que le billet vert, profitant de son statue de valeur refuge, grappille 1% face à un panier de devises de référence.
Le climat tendu pénalise également les monnaies émergentes: le rand sud-africain a par exemple touché un plus bas depuis début 2016 face au dollar.
"Dans un tel contexte, les gens vendent les devises de pays qui ont des réserves de change relativement faibles et une dette extérieure importante", commente Masafumi Yamamoto, responsable de la stratégie changes chez Mizuho Securities.

Bayer chute après un jugement contre Roundup
Le compartiment européen des banques recule de 0,84%, après avoir déjà cédé 1,9% vendredi sur des craintes d'exposition de certaines banques au marché turc.
Selon le Financial Times, la BCE serait particulièrement préoccupée par la BNP Paribas, UniCredit et la BBVA qui perdent entre 1% et 3%.
Avec le regain de tensions commerciales, le cours du cuivre cède 1,08%, celui de l'aluminium 0,9% et celui du nickel 2,28%, ce qui se traduit par un repli de 0,56% de l'indice Stoxx des ressources de base.
L'indice de la pharmacie enregistre la plus forte baisse sectorielle en Europe (-1,16%), sanctionné par la chute de 10,82% du groupe allemand Bayer à la suite d'une décision de la justice américaine défavorable à Monsanto et à son herbicide Roundup.
A noter que le titre Air France-KLM abandonne 4,89% au lendemain de l'avertissement du principal syndicat de pilotes d'Air France qui laisse présager une grève à la rentrée.
Sur le marché obligataire, l'aversion au risque fait monter le rendement de l'emprunt turc à 10 ans de 4,5 points de base à un plus haut historique. Son équivalent allemand est repassé sous 0,32% et le rendement des Treasuries à 10 ans est stable à 2,857%.
Les rendements italiens grimpent nettement: le rendement des obligations à deux ans prend 11 points de base à 1,290% et le dix ans gagne plus de 9 points de base sous le seuil de 3,1%
Le vice-président du Conseil, Luigi di Maio, a déclaré que l'Italie n'était pas exposée au risque d'une attaque sur les marchés financiers contredisant les propos tenus dimanche par le sous-secrétaire à la présidence du Conseil.
"Tous les spreads des obligations d'Etats périphériques s'écartent, ce qui reflète l'aversion au risque sur les marchés", a déclaré Martin van Vliet, chargé de la stratégie taux chez ING. "Les commentaires de Di Maio, qui font écho à la rhétorique de guerre économique en que nous avons entendue en Turquie, n'ont probablement pas aidé."
Sur le marché pétrolier, les cours sont stables: le Brent cote à hauteur de 72,7 dollars le baril et le brut léger américain autour de 67,6 dollars.

Valeurs à suivre
* AIR FRANCE - Le président du syndical national des pilotes de ligne (SNPL), plus important syndicat de pilotes d'Air France, a promis dimanche "quinze jours de grève" si la nouvelle direction de la compagnie aérienne refuse de reprendre les négociations sur les salaires à la rentrée.
* BAYER - Monsanto, dont le groupe allemand vient de finaliser l'acquisition, a été condamné vendredi à verser 289 millions de dollars (253 millions d'euros) à un jardinier qui accuse le Roundup, son herbicide à base de glyphosate, d'être la cause de son cancer. Le titre Bayer est indiqué en baisse de 5,5% dans les échanges avant-Bourse.
* SALZGITTER, le numéro deux allemand de la sidérurgie, a annoncé lundi que son bénéfice avant impôt avait presque doublé au premier semestre, grâce à la hausse des prix de l'acier. Le titre perd près de 3% dans les échanges d'avant-Bourse.
* AMADEUS. Le gestionnaire espagnol de réservations aériennes et d'enregistrement dans les aéroports a annoncé vendredi racheter la plateforme de réservation hôtelière en ligne TravelClick au fonds d'investissement Thomas Bravo, pour 1,52 milliard de dollars (1,33 milliard d'euros).
* TOTAL - Un responsable de la compagnie pétrolière nationale iranienne (NIOC) est revenu samedi soir sur ses propos rapportés plus tôt dans la journée par l'agence de presse iranienne Irna, selon laquelle la compagnie chinoise China National Petroleum Corp (CNPC) avait repris la part détenue par le pétrolier français dans le gisement gazier iranien de South Pars.

La place tokyoïte chute de près de 2%
La Bourse de Tokyo a fini en forte baisse lundi, gagnée par la fébrilité, à l'instar des autres places financières mondiales, devant la chute de la monnaie turque sur fond de crise diplomatique entre Ankara et Washington. A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a lâché 1,98% (-440,65 points) à 21.857,43 points, au plus bas depuis un mois, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu 2,13% (-36,66 points) à 1.683,50 points. Sur le marché des changes, la livre turque est tombée dans les premières heures en Asie à un nouveau plus bas historique face au dollar (7,2362 livres), avant de se reprendre un peu. Ce plongeon qui dure depuis plusieurs jours déstabilise les autres devises, avec notamment un renforcement du yen, valeur refuge: le dollar valait ainsi au moment de la clôture de la place tokyoïte 110,28 yens, contre 111,00 yens vendredi, et l'euro descendait à 125,62 yens, contre 127,20 yens, après avoir déjà nettement reflué auparavant. Ces mouvements sont défavorables à l'achat d'actions de groupes exportateurs japonais, d'autant que l'activité est plutôt faible sur la place nippone en ce début de semaine de congés traditionnels dans l'archipel. "La situation turque va probablement être le thème dominant de la semaine", ont commenté dans une note les analystes d'Okasan Online Securities. "Le +Turkey choc+, provoqué par de fortes baisses de la livre, alimente les craintes d'une contagion aux institutions financières en Europe", ont-ils souligné. La banque centrale de Turquie a annoncé lundi qu'elle prendrait "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la stabilité financière, alors que le président Recep Tayyip Erdogan accuse Washington d'avoir fomenté un "complot politique" contre son pays. Les tensions entre les deux nations, qui ont pris des sanctions réciproques contre des responsables gouvernementaux, sont notamment liées au sort d'un pasteur américain, Andrew Brunson, détenu par Ankara. "On ne voit pas comment les problèmes entre la Turquie et les Etats-Unis vont se résoudre", souligne Shoji Hirakawa, de l'institut de recherche Tokai Tokyo, cité par l'agence Bloomberg. "Les investisseurs s'inquiètent de la possibilité que cela devienne une crise financière européenne, avec pour corollaire un renforcement du yen", ajoute-t-il. Sur le front des valeurs, la couleur rouge a largement dominé, notamment dans le secteur bancaire: Mitsubishi UFJ Financial Group a décroché de 2,77% à 650,9 yens et Mizuho Financial Group de 1,28% à 192,5 yens. Même morosité dans l'automobile, où Toyota a cédé 2,10% à 6.805 yens et Honda 2,85% à 3.272 yens. Seul Suzuki, qui avait plongé la semaine dernière après la révélation d'une affaire de falsification des tests de contrôle de pollution de certains véhicules, a résisté à la débâcle, affichant un gain de 1,45% à 7.163 yens. Les titres technologiques ont aussi été délaissés, à l'image de Nintendo (-2,24% à 35.680 yens), Sony (-2,21% à 5.917 yens) ou encore des fabricants de composants Murata (-4,62% à 17.220 yens) et TDK (-5,24% à 10.650 yens).
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