Boumerdès

Ils étaient plus d'une centaine d'anciens rappelés de l'Armée nationale populaire (ANP) à protester, hier, devant le siège de la wilaya de Boumerdès.Ils dénoncent ce qu'ils qualifient de «hogra» et de «marginalisation», et réclament le versement des mensualités qu'ils n'ont pas perçues depuis le dépôt de leurs dossiers ainsi que des droits. Malgré un important dispositif policier qui les a repoussés à quelques dizaines de mètres du portail de la wilaya, les protestataires n'ont pas fait marche arrière.«Nous sommes 23 000 anciens rappelés de l'ANP au niveau national. Nos camarades des autres Régions militaires perçoivent leurs salaires, excepté nous, ceux du centre du pays, pourtant nous sommes les plus nombreux. Nous dénonçons cette pratique de deux poids, deux mesures. C'est de la marginalisation et de la hogra», disent des protestataires en colère. L'un d'entre eux a exprimé son ras-le-bol devant ses camarades et les passants : «Nous ouvrons droit à une retraite, et ce, depuis que l'armée nous a rappelés.C'est un droit qui doit être honoré. Nous ne demandons que l'application des lois. Nous sommes tous des Algériens, pourquoi alors cette ségrégation '» D'autres ont tenu à rappeler leurs sacrifices durant la décennie noire ainsi que leur déception à cause du sort qui leur est réservé : «A l'époque du terrorisme, nous étions aux premiers rangs pour défendre la patrie. Nous souffrons tous des séquelles physiques et psychologiques de cette macabre époque.Les terroristes repentis sont mieux considérés que nous.» Dans leur déclaration publique, les contestataires exigent du ministère de la Défense nationale de revoir tous les dossiers des rappelés «déclarés valides par les commissions d'expertise médicale». Ils revendiquent aussi une rencontre entre des représentants du MDN avec ceux des mobilisés pour mettre un terme à cette situation qui n'a que trop duré.