Algérie - A la une

Bouleversement du quotidien




Bouleversement du quotidien
Pour les Oranais, la peur de la hausse des prix hante les esprits comme un fantôme.«On se prépare tel qu'on peut! Une telle phrase a émané d'une retraitée ayant été remerciée pour les services de sa carrière en lui accordant une petite pension ne dépassant pas 15.000 DA/le mois. Elle résume tout le mal de ces hommes et femmes lancés dans une course effrénée à la dépense de toutes leurs petites économies en se préparant au mois sacré de Ramadhan. C'est donc parti. Les Oranais sont en course contre la montre. Tous les marchés sont, à moins de quelques jours du mois de jeûne, pris d'assaut.Plus d'un prend comme cible le marché populaire de la rue des Aurès (ex-La Bastille) en s'approvisionnant d'abord en aliments devait faire le bonheur de la cuisine ramadhanesque. «Les achats sont, ces jours-ci, bons à faire tant que les prix sont stables», dira la retraitée citant la pomme de terre qui est plafonnée à 60 DA/le kilo après que son prix a connu une hausse vertigineuse. Ce n'est là qu'un seul produit, populaire, dont la consommation est populaire, qui a connu un tant soit peu de la stabilité après la tempête de polémiques qui l'ont entourée suite à l'envolée de son prix récemment. Pour les Oranais, la peur de la hausse des prix hante les esprits comme un fantôme, notamment à l'approche des fêtes dont la célébration est incontournable. «Malgré cela, on ne verse pas dans le sacrilège, on doit honorer le Ramadhan en l'accomplissant dans tous ses détails», dira la retraitée expliquant que «les achats sont les premiers éléments à accomplir».Les dépenses sont multiples et variées, à commencer par le bourrage à l'avance du «stock de guerre» par tous les aliments de large consommation. Le Ramadhan est pour l'Oranais synonyme de sacrifices lambda, pour peu que la cuisine joue son rôle et la table garnie. Ce n'est pas tout. Si «l'ouverture» sur l'autre monde et d'autres coutumes bat son plein à la faveur des nouvelles mutations que connaît la société algérienne, le conformisme aux traditions ancestrales n'est pas non plus négligeable. Il s'agit particulièrement de ces règles à observer quelques jours avant l'arrivée du mois de jeûne. C'est ainsi que des milliers de familles se lancent dans des achats pour le renouvellement des ustensiles et autres instruments devant orner et la cuisine et la table du Ramadhan.Ce renouvellement est, chez plus d'une famille conformiste, suivi par celui de la peinture des habitations etc. Mais à quel prix si l'on tient compte de la chute brutale du pouvoir d'achat' Pour mieux cerner la problématique, des dizaines de familles se démènent tant bien que mal pour asseoir cet équilibre devant assouvir le désir de passer un Ramadhan dignement en répondant à tous ses besoins. La facture est à l'avance sentie douloureuse. Les femmes, la connaissant parfaitement, y vont pour hypothéquer leurs bijoux contre plusieurs liasses à rembourser selon un échéancier dont les règles sont imposées par la banque et paraphées par ces femmes venant demander ces «petits crédits de consommation». En somme, le Ramadhan est tellement sacré chez les Algériens que sa venue a toujours été la bienvenue.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)