Algérie - Revue de Presse

Bouira : La robe d?Ahl Kseur primée



En décernant le premier prix de la plus belle robe kabyle à l?artisane Malika Kefil qui participait au concours ouvert à cet effet, du 5 au 10 de ce mois, la direction de la PME et de l?artisanat de Bouira faisait d?une pierre deux coups : elle récompensait le mérite d?une couturière dont le génie et le talent guident habilement et esthétiquement chaque coup de ciseaux ou d?aiguille dans ses moindres conceptions et confections, mais en même temps elle réhabilite une histoire lointaine, une légende, celle de cette authentique princesse Lala M?laoua, venue s?installer à Ahl Kseur avec son cousin Agada. En effet, autant qu?on peut raconter l?histoire d?une région avec des morceaux de tissu, une aiguille et une paire de ciseaux, la couturière d?Ahl Kseur a réussi au-delà de tout espoir à faire revivre l?époque à laquelle vivait cette princesse berbère et toute une tradition attachée à cette région grâce à sa robe d?Ahl Kseur. On peut, pour peu qu?on sache lire les hiéroglyphes, remonter fort loin le cours de l?histoire en observant les motifs imprimés sur le tissu de la robe kabyle propre à la région. On retrouve ici un objet en terre cuite, là un bijou... Cette profusion de motifs est pensée et ordonnée de manière harmonieuse et originale qui atteste d?une grande maîtrise des techniques de la couture et de la broderie ainsi que de la peinture sur soie. Quoi qu?il en soit, les mots étant incapables de rendre compte de cet ensemble harmonieux de motifs, de rubans et de couleurs, on peut se faire une idée assez précise des photos qui représentent ce costume féminin qui fut porté par la princesse berbère et que toutes les femmes de la région, et plus particulièrement les mariées et les fiancées, étrennent aujourd?hui en souvenir de M?laoua qui dut se donner la mort en se jetant du haut d?un mont à Ahl Kseur pour mettre fin aux persécutions de son père, roi des Aurès qui maudit son union avec un cousin Agada. La présence du noir dans les trois pièces de ce costume (Achambir ou ceinture), (Thamaâmar ou châle), (achouaou ou robe), qui ravit par le chatoiement de ses couleurs et de ses motifs et par son élégance, témoigne de la sympathie des femmes de la région pour le sort tragique que la princesse berbère, morte à la fleur de l?âge. Malika Kefil, qui a 17 ans d?expérience dans la couture, a déjà eu deux premiers prix, un à M?sila en 1997 et un autre à Bouira. Elle a formé quelque 800 stagiaires et a été deux fois l?invitée de la télévision, ses robes sont commandées de France et payées en euros. cette couturière, aujourd?hui parvenue au sommet de son art, avoue cependant tout devoir à son père et à sa mère qui se sont illustrés avant elle dans ce métier traditionnel. « Je me lance sur leurs traces dans ce métier en espérant réussir aussi bien qu?eux. » conclut-elle.





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