Algérie - A la une

Bouira
Le quartier Zerouki, appelé communément Aïn Graoueche, sis à la sortie-est de la ville de Bouira, a vécu dans la matinée d'hier une scène surréaliste, où un jeune commerçant, âgé de 32 ans, a tenté de s'immoler par le feu.C'est vers 9h30 que le jeune est monté sur la toiture du marché couvert dudit quartier, a arraché ses vêtements et s'est aspergé d'essence, sous le regard ahuri des passants qui sont restés passifs. "Je suis victime d'une hogra ! Les autorités veulent me pousser à la mort. Eh bien, ils auront gagné. Seul Dieu vous jugera", a-t-il crié. Selon les services de sécurité, ce commerçant a squatté la chaussée réservée aux piétons et il a donc été chassé par les forces de l'ordre. En somme, rien d'anormal.D'ailleurs, après des négociations, le jeune commerçant reviendra à de meilleurs sentiments et décidera de renoncer à mettre fin à ses jours.Cependant et au-delà du fait divers dramatique qu'aurait pu engendrer cet acte irréfléchi, on apprendra que le mal est beaucoup plus profond. Cette tentative d'immolation n'est pas la conséquence du "harcèlement" des policiers, mais de la politique de la "sourde oreille" qui serait menée par le P/APC de Bouira. En effet, selon nombre de témoignages recueillis auprès des commerçants de ce quartier, le maire de Bouira refuserait de leur accorder des box au niveau du marché couvert, lequel, faut-il le souligner, est entièrement délabré. "Je ne blâme pas les policiers, ils ont fait leur travail ! Celui qui est responsable de ce drame n'est autre que le maire de Bouira. Il pousse les jeunes au suicide afin qu'ils se fassent entendre", accusera le frère aîné de la victime. Pour lui, le maire appliquerait la politique de "la terre brûlée" à l'encontre de ceux qui n'ont pas voté pour lui. "Le maire me l'a clairement signifié et je suis prêt à le défier. Il m'a dit : ?Tu n'as pas voté pour moi, donc tu n'auras rien.' Oui, je n'ai pas voté pour lui, mais il n'empêche que je suis un citoyen algérien qui paie ses impôts et qui n'aspire qu'à vivre en paix", indiquera-t-il. D'autres commerçants rencontrés sur les lieux soulignent que leurs locaux ne sont pas raccordés à l'électricité ni à l'eau courante. "Pour pouvoir travailler à l'aise, j'ai dû me raccorder à l'électricité de manière illégale. Je n'ai pas le choix !" Voulant en savoir plus sur le sujet, nous avons tenté de prendre langue avec le P/APC. En vain. Pour rappel, le 28 novembre dernier, un autre marchand ambulant avait tenté de s'immoler par le feu devant l'ex-gare routière de Bouira.RAMDANE B.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)