Boufarik

Toujours sujets tabous dans notre pays, les maladies sexuellement transmissibles doivent interpeller les consciences et ne pas être banalisées.En dépit des progrès et avancées scientifiques dans le domaine de la recherche médicale dans le monde, le sida et les infections sexuellement transmissibles demeurent en Algérie un sujet tabou. C'est dans ce contexte que l'hôpital de Boufarik a organisé, récemment, une Journée d'information et de sensibilisation contre le sida, tout en impliquant cette fois-ci l'association Aids d'Alger qui, avec son expérience sur le terrain, est venue pour expliquer à toute l'assistance présente cette pathologie qui ne cesse de s'accroître et inquiète encore plus les éminents chercheurs de la planète.Les chiffres concernant les sidéens et séropositifs sont largement en deçà de la réalité en Algérie, et ce, dans la mesure où le dépistage est très modestement appliqué. Les organisateurs de la journée en question ont donc voulu interpeller les consciences pour agir et développer la culture du dépistage. Pas moins de 9000 cas de séropositifs recensés à travers tous le pays sont suivis dans les structures de santé spécialisées.Le taux de morbidité et de mortalité est souvent déclaré avec précaution. Pendant que cette maladie sévit silencieusement, notamment chez la population jeune, la société semble tourner le dos à une réalité sombre et banalise le discours officiel. La stratégie nationale de lutte contre cette maladie révèle des résultats fabuleux sur le plan thérapeutique, expliquent les quelques intervenants.Des crédits budgétaires ont été débloqués et sept structures hospitalières ont été promues centres de référence pour la prise en charge des sidéens, entre autres l'hôpital de Boufarik. Grâce à la détermination des personnels médicaux et paramédicaux qui ont décidé de relever le défi, étant convaincus de la nécessité et de l'intérêt d'établir des passerelles diverses avec l'environnement, l'hôpital de Boufarik s'est engagé dans des actions d'information et d'éducation sanitaire.Il faut quand même signaler que cet établissement situé en plein centre de la ville de Boufarik «s'est métamorphosé depuis une année grâce à la volonté de son capital humain et le soutien précieux du ministère de la Santé», déclare le docteur Yousfi, qui a animé pour la circonstance une conférence-débat sur tout ce qui a trait au sida, et où l'assistance était en grande majorité des étudiants, futurs médecins. Une autre journée sera programmée dans le centre de la ville, tout en procédant à l'opération de dépistage, apprend-on.