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Bordj Bou-Arréridj : sit-in du personnel de l'hôpital Bouzidi-Lakhdar



"Ce n'est pas avec les paroles que nous luttons contre un virus. Nous sommes les premiers sur le front, donc nous demandons en urgence du matériel pour nos malades et pour nous", ont scandé les protestataires.Ils étaient une centaine de travailleurs tous corps confondus à observer un sit-in à l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital Bouzidi-Lakhader de Bordj Bou-Arréridj pour dénoncer une situation qui a pris de l'ampleur devant le cumul des problèmes et la non-prise en charge des revendications professionnelles du personnel ainsi que l'absence d'un plan d'action contre le coronavirus."Nous n'avons ni masques, ni gel, ni tenues spéciales, ni médicaments, rien", dénoncent les soignants qui sont sortis hier matin pour lancer un appel de détresse. "Je suis fou de rage !
Il est invraisemblable d'avoir laissé les pratiquants sans matériel au départ, puis de devoir se protéger avec des masques chirurgicaux reconnus pour être des passoires. Même ces masques ne sont plus disponibles", dira un médecin de l'hôpital. "Là, nous arrivons au bout de nos capacités, de notre tolérance. Nous sommes en danger", dira une infirmière du service de réanimation.
Un autre soignant laisse sa colère s'exprimer : "Nous avons zéro équipement. J'ai dû quémander des masques à la pharmacie avec ma carte professionnelle. Je n'en ai rien obtenu." Pour ce médecin des urgences qui insiste sur le fait qu'il a réussi à avoir 4 bavettes "et encore, ce sont des masques chirurgicaux, pas des FFP2.
Jamais je n'avais connu une situation pareille", précise-t-il. "Ce n'est pas avec les paroles que nous luttons contre un virus. Nous sommes les premiers sur le front, donc nous demandons en urgence du matériel pour nos malades et pour nous", scandent les manifestants.
Liberté a recueilli dans d'autres structures sanitaires de la wilaya des témoignages de médecins et d'infirmières, en milieu hospitalier, stressés par l'absence de protection pour eux-mêmes et leurs patients, alors que le virus se propage à un rythme accéléré.
"Nous sommes en danger et nos familles aussi", dira ce jeune médecin. Pour les médecins privés, le problème est aussi présent. Mounir, un médecin généraliste, s'est débrouillé seul pour aménager son cabinet, "avec une salle d'attente séparée pour les patients présentant les symptômes d'un syndrome grippal".
"En plus du boulot, nous sommes constamment en train de faire le tour des pharmacies pour essayer de trouver des masques, des solutions hydroalcooliques", reprend ce médecin privé d'une commune rurale. "C'est stressant de travailler comme ça. Nous crions au secours... Nous manquons de moyens, et notre vie est en danger !"

Chabane BOUARISSA
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