Algérie

Blida L'eau dans tous ses états


L'eau, source de vie et de richesse, se raréfie et pourrait devenir rare dans un proche avenir, si les gouvernants ne prennent pas à temps les décisions qui conviennent, surtout dans les pays en développement situés sur la rive sud de la Méditerranée et dont l'Algérie fait partie. Cette vérité a fait que nos chercheurs se penchent sur ce problème vital et essaient de trouver les palliatifs à un manque d'eau douce qui se fera sentir très bientôt. Et l'université Saad Dahlab a choisi la date du 11 mars, à quelques jours de la Journée mondiale de l'eau, célébrée le 20 mars de chaque année, pour organiser la deuxième journée scientifique sur le traitement et la réutilisation de l'eau, qui a vu la participation d'un large panel de spécialistes en la matière, aussi bien algériens qu'étrangers. En effet, et vu l'énorme quantité des eaux usées domestiques et industrielles qui est déversée dans la nature, il est devenu impératif de trouver le moyen le plus sûr pour la traiter, et ceci pour deux raisons essentielles : éviter la contamination de l'environnement et récupérer l'eau, pour la réutiliser au moins pour l'agriculture, qui en est grande consommatrice. Pour le traitement des eaux usées, les nanotechnologies semblent présenter une solution radicale car, en réduisant la taille des matériaux comme le carbone, l'oxyde de titane ou le fer au-dessous de 100 nanomètres, les études ont prouvé que leur caractéristiques changeaient beaucoup et leurs spécifités physico-chimiques se trouvent déculpées, ce qui augmente bien entendu leur capacité de traitement des eaux. Mais il reste que cette technologie nouvelle n'est pas la seule, puisqu'il en existe beaucoup d'autres, comme l'utilisation du charbon obtenu à partir des noyaux de dattes pour l'absorption des polluants organiques, ou encore le traitement Fenton ou photo-Fenton hétérogènes qui permet de détruire les particules polluantes des rejets aqueux industriels, qui sont récalcitrants à un traitement conventionnel. Toujours pour faire face aux manque attendu d'eau potable, les scientifiques préconisent le dessalement de l'eau de mer et des eaux saumâtres par osmose inverse, en rappelant le lancement de près de quinze stations de dessalement de ce genre en Algérie, qui permettront la fourniture de plus de 2 millions de mètres cubes d'eau douce par jour, d'ici 2012. D'ailleurs, la station du Hamma à Alger et que vient d'inaugurer le président de la République à la fin du mois de février 2008 renseigne à plus d'un titre sur l'intérêt porté par les pouvoirs publics, pour augmenter la dotation en eau par habitant qui est plus faible en Algérie que pour la plupart des pays du monde. En effet, il a été établi que les ressources en eau vont d'une extrême pauvreté arrivant à moins de 100 m3/habitant/an à une surabondance dépassant les 1.000 m3/an/habitant, alors qu'elle n'est que de 59 m3/an/habitant en Algérie. Cette donne alarmante doit inciter tout le monde à s'investir pour la récupération de toutes les eaux et éviter sa déperdition, car il en va de la vie de tout le pays. Outre donc le traitement et la réutilisation des eaux usées domestiques en industrielles, une très grande quantité d'eau part à la mer, sans qu'elle soit retenue ou utilisée, à cause de l'envasement inquiétant des barrages. En effet, le taux d'envasement annuel a été évalué à 45 millions de mètres cubes, ce qui a donné un important cumul de vase dans les 57 barrages que compte l'Algérie. D'ailleurs, la durée de vie de certains de ces barrages peut arriver à 365 années, mais pour d'autres, cette durée de vie pourrait être ramenée à 60 ans si des mesures radicales ne sont pas prises rapidement pour leur entretien. En outre, même les nouveaux barrages n'ont pas échappé à ce phénomène, puisque 9 d'entre eux sont exposés à un envasement accéléré. D'un autre côté, les spécialistes tirent la sonnette d'alarme contre l'abandon des stations d'épuration des eaux usées dont près de 80 % se trouvent à l'arrêt. Ces stations, si elles venaient à être remises en marche, contribueraient beaucoup à la récupération des eaux usées et leur réutilisation en agriculture et éviter ainsi la contamination des nappes souterraines et la déperdition des terres arables. Il convient donc que tous les citoyens se sentent concernés par la préservation de nos ressources en eau, et éviter les déperditions en utilisant l'eau de manière rationnelle aussi bien pour les besoins domestiques, agricoles ou industriels.
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