Algérie - Revue de Presse

Blida Danger en la demeure



La Mitidja, objet de grandes convoitises des colons français au lendemain de la prise d'Alger, a suscité chez eux un engouement tel que les petits villages agricoles ont commencé à surgir ça et là à travers toute la plaine. Khémis El-Khechna, L'Arba, Bougara, Sidi-Moussa, Boufarik, Bouinan, Soumâa et encore la Chiffa et El-Affroun en se dirigeant ensuite vers Tipaza et ses villages, ont été créés à partir de 1880 pour permettre au début, à des colons français, espagnols et italiens essentiellement de s'établir près des grandes fermes afin d'y travailler et de fonder des familles. Pour ce faire, l'Etat français les avait aidés à construire des maisons et des commerces, auxquelles sont venus se greffer tout naturellement les établissements publics comme les écoles, les mairies, les tribunaux, etc.. Le style colonial typique est toujours présent dans ces villages qui sont restés tels quels, du moins pour leurs centres. En effet, les nouvelles constructions se sont greffées alentour et ces centres, qui étaient en fait les anciens villages coloniaux, sont restés sans changement. Après l'indépendance, des Algériens ont acquis ces demeures d'une manière ou d'une autre et y ont habité jusqu'à nos jours. Bien sûr, rien ne résiste au temps et à la vieillesse, et la plupart, par manque d'entretien et rongés par l'âge, ont vu leurs habitants les délaissant pour aller habiter ailleurs. Ces maisons sont restées fermées durant de longues années, se détériorant tous les jours un peu plus, surtout celles qui ont été désertées. leur statut étant encore ambigu, personne n'a songé à reconstruire à leur place ni à les consolider quand c'est possible. Et ce qui devait arriver arriva : les murs commencent par se lézarder, perdent petit à petit de leur solidité et tombent au moment où l'on s'y attend le moins. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé avant-hier à L'Arba quand, au beau milieu de la ville, un pan de mur est tombé dans un grand fracas, heureusement à un moment de la nuit où il n'y avait personne au-dessous. Car il faut noter que c'est une rue très passante, il y a un coiffeur qui est établi au rez-de-chaussée et un café qui est fermé depuis quelque temps pour une histoire d'héritage. C'est peu-être un avertissement lancé à tous les responsables pour prendre en charge ce côté de l'habitat et ceci très rapidement afin d'éviter le pire. D'ailleurs, dans la même ville, l'ancienne brigade de gendarmerie, située aussi en plein centre-ville est tombée en ruine depuis une dizaine d'année et est toujours ainsi, sans que personne ne lève le petit doigt pour enlever cette image hideuse, juste en face du siège de l'APC. Mais ceci n'est pas l'apanage de L'Arba, puisque dans tous les villages et même à Alger, des bâtiments entiers constituent une menace certaine aussi bien pour les habitants que pour les passants, et les exemples ne manquent pas, l'hôtel qui s'est effondré il y a quelques années est toujours présent dans les mémoires. C'est donc un travail de sensibilisation des propriétaires de ces vieilles maisons qui doit être entrepris par les responsables locaux, mais aussi une prise en charge efficiente et rapide qui s'impose, car il y a danger en la demeure et il faut agir avant d'être contraint de compter les dégâts.
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