Algérie

Blida Cher le cher mouton!



Contrairement à l'année dernière, le mouton commence, à une vingtaine de jours de l'Aïd El-Adha, à prendre des ailes. Les petits éleveurs ont déjà sorti leurs troupeaux, pas encore nombreux mais très visibles et les premiers acheteurs sillonnent les marchés à bestiaux ainsi que les abords des autoroutes à la recherche d'un beau bélier, surtout le moins cher possible. Mais il semble, que jusqu'à maintenant, très peu ont pu en acquérir, car les prix sont vraiment très élevés. Il suffit de se déplacer sur les lieux de vente pour s'en rendre compte. Un mouton moyen est proposé à pas moins de 17.000 DA, alors que le beau bélier haut sur pieds et avec des belles cornes ne coûte pas moins de 30.000 DA. Les autres se marchandent entre 20 et 25.000 DA, selon la taille, la laine et même les cornes. Et encore, nous ne sommes pas encore arrivés à la dernière semaine quand la fièvre du mouton atteint tout le monde, surtout les pères de jeunes enfants qui ne se taisent que lorsqu'ils les voient arriver avec un mouton meilleur que celui du voisin. Jusqu'à maintenant, ce sont surtout ceux qui essaient d'acheter moins cher que nous retrouvons sillonnant les points de vente. Mais d'un autre côté, les propriétaires de moutons ne veulent pas abaisser leurs prix car ils sont confiants qu'ils ne feront qu'augmenter. Nous nous sommes rapprochés de certains d'entre eux pour connaître les prix pratiqués et nous avons trouvé qu'ils étaient vraiment chers. En effet, un mouton qui ne devait pas peser plus d'une quinzaine de kilogrammes nous a été proposé à 22.000 DA, sans un centime de remise. A prendre ou à laisser. Le prix du kilo de viande reviendrait donc à près de 1.400 DA, ce qui est aberrant ! Questionné sur le pourquoi de ces prix fort élevés, la plupart affirment que les gros éleveurs ne veulent pas les abaisser, tranquillisés qu'ils sont par les fortes précipitations enregistrées ces derniers jours, ce qui garantit une nourriture pour le bétail abondante et pas chère. «D'ailleurs, allez vers Djelfa, Sidi-Aïssa ou une autre ville de l'intérieur du pays et vous verrez que le mouton coûte déjà trop cher chez les gros éleveurs», a affirmé l'un des vendeurs de moutons rencontrés sur le bas-côté d'une route dans la wilaya de Blida. Du côté des acheteurs, il y a les inconditionnels qui achètent le mouton de l'Aïd coûte que coûte pour les enfants se justifient-ils. Ceux-là, dans la plupart des cas de simples fonctionnaires, économisent durant toute l'année pour le fameux mouton. D'autres achètent le mouton pour l'apparat et le «m'as-tu vu», sans se soucier eux non plus du prix. Ces deux catégories contribuent à maintenir les prix élevés, malgré eux. Il reste les autres, ceux qui essaient d'en acheter s'ils le peuvent, comptant et recomptant leur maigre pécule, essayant d'amadouer les maquignons, se faisant flouer dans beaucoup de cas, retournant parfois bredouilles et malheureux. D'autres se contentent d'un bouc ou d'une brebis âgée, nettement moins chers. Et il y a encore une autre catégorie, ceux qui ne pensent même pas à en acheter, sachant pertinemment qu'ils n'ont pas cette somme et ne se permettent pas d'en rêver. Mais il reste encore vingt jours pour l'Aïd El-Kébir et tout est possible.



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