L’histoire de Biskra s’est tissée au fil du temps à travers les vagues de conquérants qui s’y sont installés, chacun laissant une empreinte durable dans le paysage et la culture de cette ville, surnommée la reine des Zibans. Ces traces du passé, visibles dans ses vestiges, témoignent d’un héritage riche et glorieux.
La région d’El Kantara et ses trésors archéologiques
La wilaya de Biskra abrite plus de 200 sites archéologiques, couvrant diverses périodes historiques, ce qui en fait une destination touristique incontournable. Parmi ces lieux, on trouve le village de Dechra El Hamra (le village rouge) à El Kantara, érigé à l’époque romaine, ainsi que des ruines de forteresses romaines à Lioua. Le ksar de Lichana, vestige d’une architecture traditionnelle, s’ajoute à cette liste. Des mosquées historiques jalonnent également la région, comme celles de Sidi Ameur et Sidi Messaoud à Zeribet El Oued, Sidi Aïssa à Bouchagroune, et El Atiq, présentes à Tolga et Bordj Benazzouz. À Khenguet Sidi Nadji, la mosquée Sidi Lembarak, datant du XVIIe siècle, se distingue par son ancienneté et son architecture.
Les zaouïas, piliers spirituels et éducatifs
Le réseau des zaouïas de Biskra est vaste et joue un rôle essentiel dans la transmission du savoir religieux. La plus notable est la zaouïa Othmania de Tolga, fondée en 1780 par Sidi Ali Benamor. Ce lieu conserve une collection précieuse de manuscrits, régulièrement étudiés par des chercheurs et historiens. Elle accueille également une centaine d’étudiants venus de tout le pays pour y apprendre le Coran et les sciences de la charia. D’autres zaouïas importantes incluent la zaouïa Mokhtaria à Ouled Djellal, la zaouïa du cheikh Benazzouz, la zaouïa Khengui, et la zaouïa Kadiria de Biskra, toutes reconnues pour la qualité de leur enseignement religieux. Par ailleurs, des écoles coraniques anciennes, comme Ennassiria à Khenguet Sidi Nadji, inspirée du style de la mosquée Zitouna en Tunisie, ou encore El-Oukhouwa, enrichissent ce patrimoine éducatif.
Les mausolées, gardiens de la mémoire
Biskra est également marquée par plusieurs mausolées d’une grande valeur historique. Parmi eux, celui d’Oqba Ibn Nafaâ à Sidi Okba se distingue, aux côtés de ceux de Khaled Ben Sinan, Sidi Zarzour, et Abderrahmane El-Akhdari, figures vénérées dans la région.
La mosquée Sidi Okba, joyau du Maghreb
Située dans la commune de Sidi Okba, à une vingtaine de kilomètres de Biskra, la mosquée Sidi Okba, édifiée en 686, est considérée comme la plus ancienne du Maghreb. Elle fait partie d’un vaste complexe construit autour de la tombe d’Oqba Ibn Nafaâ, gouverneur d’Ifriqiya. Inspirée du style médinois, cette mosquée a été bâtie avec des matériaux simples : bois, troncs de palmiers, pierre, chaux et enduit. Son décor intérieur mêle métal, bois et céramique, rappelant la première mosquée de Médine. Agrandie vers 1025 sous le règne du souverain ziride Al-Mu‘izz ibn Bâdîs, elle a vu son mausolée embelli trois cent cinquante ans après l’inhumation d’Oqba. La chambre funéraire, carrée et surmontée d’une coupole, occupe l’angle sud-ouest du bâtiment, suivant un modèle architectural influencé par la bibliothèque de la Grande Mosquée de Kairouan.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 22/03/2025
Posté par : zibans
Ecrit par : Hichem BEKHTI