Algérie - Pierre Claverie

Biographie de Pierre Claverie



Biographie de Pierre Claverie
Pierre Claverie est né le 8 mai 1938 dans le quartier populaire de Bab El-Oued à Alger (Algérie), dans une famille pied-noir présente dans ce pays depuis 4 générations. Il grandit dans une famille unie, catholique mais pas nécessairement pieuse, et s'engage notamment dans le scoutisme.

Après son baccalauréat, il gagne la métropole (Grenoble) pour poursuivre des études ; il découvre que la présence française en Algérie ne fait pas l'unanimité, et que le monde dans lequel il a grandi, ce qu'il appellera par la suite la "bulle coloniale", n'est pas un monde parfait... Il choisit la vie religieuse, et rejoint l'ordre dominicain : il entre au noviciat au couvent de Lille en 1958, puis fait ses études au Saulchoir (à Etiolles, en région parisienne), et c'est pendant ce temps qu'il assiste aux dernières années de la guerre d'Algérie. Il est ordonné prêtre en 1965. Il choisit de retourner en Algérie en 1967, non par nostalgie mais pour accompagner ce pays nouvellement indépendant qui cherche à se construire. Passionné, il apprend l'arabe et devient un excellent connaisseur de l'Islam. Il dirige à Alger, à partir de 1973, le Centre des Glycines, un institut d'études arabes et islamiques initialement conçu pour les religieux voulant vivre en Algérie, mais qui attire de nombreux Algériens musulmans désireux de mieux connaître leur culture et surtout apprendre l'arabe. Homme de dialogue, il participe à de nombreuses rencontres entre chrétiens et musulmans, non sans critiques parfois sur un dialogue interreligieux qui lui paraît trop souvent se payer de mot. Il est nommé évêque d'Oran le 21 mai 1981, succédant ainsi à Mgr Teissier, nommé à Alger.

Il avait une si parfaite connaissance de l'islam, que les gens d'Oran l'appelaient "l'évêque des musulmans", titre qui ne pouvait que ravir celui qui rêvait de bâtir un vrai dialogue entre les hommes, qu'ils soient chrétiens, musulmans ou athées.

A partir de 1992, quand la guerre civile éclate en Algérie, la petite Eglise catholique algérienne, composée largement de coopérants et de travailleurs étrangers, est menacée. En Europe, on lui conseille souvent d'abandonner les lieux. Pierre Claverie s'y oppose fermement : s'il n'a jamais pu obtenir la nationalité algérienne, il se considère comme un Algérien et refuse d'abandonner un peuple auquel son destin est indissolublement lié. Au long de la crise, il refuse également de se taire, et n'hésite pas à critiquer publiquement, quand cela lui paraît nécessaire, le Front islamique du Salut (FIS) ou le gouvernement algérien.

Le 26 mai 1996, est perpétré l'assassinat des moines de Tibhirine. Pierre Claverie sait qu'il est aussi menacé. Le 1er août 1996, il est assassiné ainsi que son chauffeur, un jeune algérien musulman : une bombe a détruit sa voiture devant la porte de l'évêché.

Sept personnes ont été condamnées à mort le 23 mars 1998 pour implication dans cet attentat.

Publications

Lettres et messages d'Algérie, aux éditions Khartala, par Mgr Pierre Claverie, où il dit sa souffrance de la "fracture algérienne" et son espérance d'une autre Algérie enfin réconciliée avec elle-même et avec son passé.

Petit traité de la rencontre et du dialogue, Editions du Cerf, 2004, 176 p.

Donner sa vie, six jours de retraite sur l’Eucharistie, Editions du Cerf, 2004, 120 p.

Je ne savais pas mon nom, Mémoires d'un religieux anonyme , Editions du Cerf, 2006, 184 p.

Il est tout de même permis d'être heureux, Lettres familiales 1967-1969 , Avant-propos et notes par Éric Gustavson, son beau-frère, avec le concours de sœur Anne-Catherine Meyer, o.p. – Préface par Jean-Jacques Pérennès, o.p., Editions du Cerf, 2003, 688 p

Cette contradiction continuellement vécue, Lettres familiales 1969 - 1975 , Avant-propos et notes par Éric Gustavson, son beau-frère, avec le concours de sœur Anne-Catherine Meyer, o.p. – Préface par Jean-Jacques Pérennès, o.p., Editions du Cerf, 2007, 800 p.



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