Tlemcen - Mohammed El Maqqary

Biographie de Mohammed El Maqqary


Mohammed ben Mohammed ben Ahmed ben Abou Bekr ben Yahia ben Abderrahman El-Qorechy (1)
Il est plus connu sous le nom d'El-Maqqary ; ce mot s'écrit avec un fatha sur le mim et un techdid sur le qâf qui porte aussi un fatha: c'est ainsi qu'il est ponctué par Abderrahman Et-'Thâaleby dans son Traité ales sciences superéminentes; mais d'autres auteurs le ponctuent différemment, le prononçant avec fatha sur le mim et sokoun sur le qâf (Magry).
C'est le très docte imam, le profond érudit, le modèle à suivre, l'argument, l'homme illustre, le professeur vers qui on accourait de tous les pays, l'un des plus remarquables et des plus grands docteurs de la secte malékite, le cadi de la communauté de Fez. Dans l'original (Le Dibadj), Ibn Ferhoun fait le plus grand éloge d'El-Magqary (2) ; toutefois, nul ne trouvera mauvais que mous donnions ici quelques nouveaux détails biographiques. Voici donc ce que nous ajoutons : « Ibn EI- Khatib, dans son Histoire de Grenade, dit ce qui suit: « El-Maqqary se signala par son zèle, par son assiduité au travail, par sa mémoire, par son application, par ses lectures, par les notes qu'il prenait, enfin par la pureté de ses moeurs. Il s'appliqua avec le plus grand soin à l'étude de la langue arabe, à celle de la jurisprudence et à l'interprétation du Coran. Il savait par coeur les hadith et possédait l'histoire, la chronologie et tout ce qui concerne les humanités; il avait des connaissances plus que suffisantes touchant les principes fondamentaux de la religion et de la jurisprudence, la dialectique et la logique. Il écrivait en prose et en vers d'une manière parfaite ; il aimait à parler sur le soufisme, et il s'appliquait à l'enseigner. Il partit pour l'Orient afin de s'acquitter du devoir du pèlerinage, ce qui lui procura l'occasion de voir des hommes distingués par leur savoir, tels que Abou Haïyan (3), Chems-ed-Din El-Isbahany et Ibn Adlan(4); à La Mecque, il fit la connaissance d'Er-Ridha, imam de la Station d'Abraham; à _Damas, il rencontra Chems-ed-Din Ibn Qayim El-Djauziya Es-Sobky (5). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le droit et sur le soufisme. »
Le Prédicateur Ibn Merzouq l'aïeul, dit en parlant d'El-Maqqary: « Notre ami a été d'un mérite incontesté et d'un grand renom; il s'éleva au rang d'interprète et d'arbitre de la doctrine malékite ; après sa mort, sa mémoire a été célébrée par les éloges les plus pompeux et les prières les plus pieuses, qui, espérons-le, lui serviront au jour suprême de la résurrection. Ses bienfaits sont, en effet, connus des jurisconsultes et jouissent de la plus grande notoriété parmi les savants. »
Voici ce que nous apprend Abou'1-Ahbès El-Ouenchericy dans l'une de ses notes : Maqqara, nom qui s'écrit avec un fatha sur la lettre mim suivie d'un qaf affecté d'un techdid, est un village du Zab (6), province de l'Ifriqiya. Les ancétres d'El-Maggary habitèrent d'abord ce village, puis ils émigrèrent vers Tlemcen, où notre jurisconsulte vit le jour, fut élevé et s'instruisit. Il s'y livrait à l'enseignement, quand en 749 (inc. 1" avril 1348) il se rendit à Fez la bien gardée, avec le Commandeur des fidèles El-Motawakhil Abou Inan Faris (7). Ayant été nommé cadi dans cette capitale, il exerça Ses fonctions en se distinguant par son savoir et par ses oeuvres; sa conduite fut toujours trouvée digne d'éloges; il se comporta si bien dans l'accomplissement de ses devoirs envers Dieu, que jamais personne n'eut lieu de lui adresser un reproche quelconque. De retour d'une mission dont le sultan Abou Inan l'avait chargé en Andalousie, il mourut à Fez en 795 (inc. 17 nov. 1392), si je ne me trompe (8). Ses restes mortels furent transportés ensuite à Tlemcen, sa patrie. »
Voici ce qu'El-Maqqary dit lui-même de ses professeurs:

« Parmi les maîtres auprès desquels je me suis instruit à Tlemcen, je citerai : 1° les deux sommités scientifiques, les deux savants éminents, les deux fils de l'Imam; 2° le hafidh, professeur et muphti Abou Mouça Amran ben Mouça ben Youçof El-Mecheddaly (9); 3 la lampe aux lumières resplendissantes, dont peu s'en fallait que l'huile n'éclairât sans être mise en contact avec le feu, le professeur Ibrahim ben Hakim Es Salaouy (10); 4° le cadi Abou Abdallah ben Abd-en-Nour (11); 5" le plus savant des hommes vertueux et le plus vertueux des savants, celui qui récitait constamment le Livre révélé et ne cessait de se répandre en pleurs et en lamentations, Abou Mohammed El-Madjacy; 6° le chérif, le cadi, le professeur vers lequel on accourait de tous les pays, l'homme très âgé Abou Ali Hoceïn Es-Sebty (de Ceuta); 7° le cadi de la communauté, le secrétaire du sultan de Tlemcen, Abou Abdallah ben Mansour ben Hadiya El Qoréchy ; 8° le cadi Abou Abdallah Et-Temirny; 9° le cheikh Abou Abdallah ben EI-Hoceïn El-Barouny ; 10 Abou Amran Mouça El-Masrnoudy, plus connu sous le nom d'El-Bokhary (12); 11 le phénix des siècles, Abou Abdallah ben Fm Nedjjar; 12° le professeur de lecture coranique, le raoui par excellence, Abou Abdallah El-Miknacy (de Méquinez) (13); 13° Abou Abdallah Mohammed El-Qorêchy Ez-Zobeïdy Et-Tounsy (de Tunis) (14); 14° le guide dans la science des traditions et dans celle de la grammaire, Abou Mohammed Abd-el-Moheïmin EI-Hadhramy (15) ; 15° le jurisconsulte, le traditionniste, le savant versé dans la science des successions, Es-Satty ; 16° le professeur Er-Roundy (de Ronda, Espagne) (16) ; 17° le cadi Abou Abdallah El-Djezzouly (17) ; 18° le cadi Abou Ishaq ben Yahia (18) ; 19° et 20° les deux Frères germains Abou Abdallah Mohammed et Abou'l-Abhès Ahmed, fils de l'ami de Dieu, Mohammed ben Mohammed ben Merzouq El-Adjicy. »
Ahmed Baba fait à ce propos la rectification suivante : « Cet Abou'l-Abbés ben Merzouq, dit-il, est le père d'El-Khatib ben Merzouq l'Aïeul, et Abou Abdallah précité est son oncle paternel. Sachez-le bien! »; puis il ajoute : « Je reprends maintenant le récit d'El-Ouenchericy : « El-Maqqary eut aussi pour professeurs: le cheikh AbouZeid Abderrabnran ben Yagoub Es-Sanhadjy; I Abou Abdallah Mohammed ben Ibrahim El-Aboly Et-Tlemcény , l'homme qui, de son temps, voyagea le plus pour s'instruire dans les sciences métaphysiques, et qui était doué d'une intelligence pénétrante et d'une grande sûreté de jugement; Abou Abdallah El-Mosaffir (19); le cadi de Bougie, Mohammed, fils du cheikh Abou Youçof Yaqoub Ez-Zouawy, l'élite des savants d'Ifriqiya (20); Ahou Ali Hacèn ben Hacèn (21), le guide dans les sciences métaphysiques après Nacir-ed-Din (22); le prédicateur Abou'l-Abbès Ahmed ben Arnran EI-Bedjaouy (23). A Tunis, il suivit les cours des professeurs suivants: Ibn Abd-es-Salam ; El-Adjmy (24); Ibn Haroun (25) ; Ibn El-Djebbab (26) Ibn Salama (27), et le pieux cheikh Abou'l-Hacèn El -Montacir (28). Au Caire, il eut pour maîtres, outre les docteurs ci-dessus mentionnés, les savants dont les noms suivent: le pieux cheikh Abdallah El-Manoufy; Tadj-ed Din Et-Tebrizy et Khalil El-Mekky (28). En Syrie, Sadr-ed-Din El-Ghomary et Abou'l-Qacim ben Mohammed El-Yamany. A. Beït-ech-Chafi'y (29): Abou Tamtit; le cadi Chems- ed-Din ben Salim (30), le jurisconsulte Ibn Othman, etc. »
Tels sont, en résumé, les maîtres qu'El-Maqqary a lui-même cités.
Dans son Ihata (Histoire, de Grenade), Ibn El-Khatib s'est longuement étendu sur les notes et les poèmes d'El-Maggary. J'ai rapporté plus haut (dans l'original) une partie des unes et des autres ; qu'il me soit permis de citer maintenant quelques-unes des notes d'El-Maqqary dont je n'ai pas parlé précédemment (dans l'original, c'est-à-dire le neil et Ibtihadj). Voici donc ce que j'ajoute : El-Maqqary rapporte ce qui suit : « J'interrogeai Abou Mouça ben El-Imam, l'héritier de la science des jurisconsultes de Tlemcen, au sujet de l'habilitation des témoins, et je lui fis remarquer que la manière habituelle dont s'y prend l'enquêteur du cadi pour juger de leur aptitude physique, civile et religieuse, laquelle manière consiste à se baser sur l'état apparent des témoins, ne donne pas au témoignage le caractère de certitude qui doit lui servir de base, car il arrive fréquemment qu'on découvre plus tard que les témoins ainsi habilités ne remplissaient pas les conditions requises pour déposer. — Cette façon de procéder, répondit Abou Mouça, est le seul moyen qui permette d'arriver, le plus souvent à connaître l'état des témoins. Si on imposait à l'enquêteur l'obligation d'en employer d'autres, ce serait pour lui une charge difficile et il ne pourrait presque jamais arriver à connaître cet état ; d'où il résulterait qu'un grand nombre d'affaires litigieuses resteraient en suspens. Alors, pourquoi, répliquai-je, l'enquêteur ne commencerait-il pas par noter que les témoins lui paraissent remplir, avant de déposer, toutes les conditions de capacité physique, civile et religieuse, requises pour témoigner, et ne déclarerait-il pas qu'il sera irresponsable de tout cas de récusation qui pourra être constaté plus tard dans l'état du témoin ? c'est, ajouta-t-il, parce que celte manière de procéder rendrait. Suspecte la déposition du témoin. D'ailleurs, le principe sur lequel repose le témoignage n'est point la certitude absolue et incontestable au point de vue du fait., mais plutôt la croyance nette et intime du témoin qu'il n'y a ni erreur, ni mensonge, ni fausseté dans ce qu'il avance (31). Or, comme il est difficile ou impossible d'acquérir la certitude absolue, il est nécessaire, pour conserver à la déposition tout son éclat, de la recevoir selon le procédé qui ne va pas à l'encontre de son principe, et de se baser, en cela, conformément à l'usage, sur l'expression du témoignage. Au surplus, ce dont il faut tenir compte en pareil cas, c'est l'apparence, attendu qu'il est difficile, sinon impossible d'acquérir la certitude » (32).
Autre note d'El-Magqary. — « J'assistais, dit il, à une conférence du très docte Abou Zeid Ibn El-Imam, à Tlemcen. II discutait le point de savoir s'il est. Licite de s'asseoir sur des nattes en feuilles de palmier (non recouvertes). « D'après les paroles d'Anés (33) rapportées par la tradition, lui dit le professeur Ibn EI-Hakim (34), ce serait défendu; voici, en effet, ces paroles : « Je me levai, dit Anès, pour aller chercher une natte nous appartenant, qui était devenue toute noire parce qu'elle était restée longtemps recouverte. » — Je ne vous accorde point, répondit Abou Zeid, que le hadith signifie qu'il ne faut s'asseoir sur les nattes en feuilles de palmier qu'après les avoir recouvertes, car il se peut que la natte dont il est question dans le hadith ait été recouverte, sans que pour cela les autres l'aient été nécessairement. Puis il cita un hadith où il est dit de recouvrir les nattes. Cet homme (Abou Zeid) avait une mémoire prodigieuse. Je dis alors au professeur Ibn Hakim : « La plupart des auteurs professent une opinion opposée à la vôtre ; il faut donc s'en tenir à la leur jusqu'à ce que le contraire soit prouvé par des textes clairs et précis, vu que, dans le Sahih d'El-Bokhary et dans d'autres ouvrages, on rapporte des hadith d'après lesquels il est permis de s'asseoir sur des nattes en feuilles de palmier, non recouvertes. »
Antre note d'El-Magqary. — En l'année 701 (inc.4 août 1304) (35), j'assistai à la cérémonie de la station d'Arafat. (36), qui eut lieu un vendredi (37). Deux jours avant, c'est-à-dire le 7 de Dhou'l-hidjja, le prédicateur avait fait à la mosquée de La Mecque, en présence des pèlerins, un sermon dans lequel il avait dit : « C'est la centième fois que le jour de votre station à Arafat tombera un vendredi depuis le vendredi où l'Envoyé de Dieu fit cette station pendant le pèlerinage d'adieu qui eut lieu à la fin de la dixième année de l'hégire (38). » Cette annonce s'était répandue dans le public et avait fait grand bruit, Les Mecquois savaient cela, disaient-ils, par la tradition qu'ils s'étaient transmise de génération en génération. Au surplus, Dieu sait le mieux ce qu'il en est. Ils prétendent que le vendredi revient régulièrement aux mêmes dates de l'année, tous les cinq ans, ce qui est en contradiction avec ce qui précède ; mais un grand nombre d'entre eux nient cette régularité et affirment que le vendredi ne retombe aux mêmes dates qu'an bout d'une période beaucoup plus longue ; c'est une chose que j'avoue ignorer.
Anecdote. — Voici ce qu'El Maqqary tenait de la bouche d'Abou Abdallah El-Aboly, le professeur vers lequel, à son époque, on accourait de tous les pays, et qu'il citait comme un trait de sagacité : « Je me trouvais, dit El-Aboly, chez Abou'I-Qacim ben Mohammed Es Sanhadjy (39), lorsque celui-ci reçut de la part du cadi Abou'I-Haddjadj Youçof ben Ali Et-Tartouchy (de Tortosa, Espagne), un billet ainsi conçu : « Les bonnes choses (khirat) que renferme ce billet sont données a profusion. Ce que je vous demande, c'est. de me dire exactement quel est le mot qui résulte de la fausse lecture d'un mot lu à rebours dans ce billet. » Comme il m'eut prié de lui dire quel était le mot de l'énigme, je lui répondis : « C'est le mot narandj. » Le mot narandj (orange) est, en effet, la corruption du mot tarikh qui est lui-méme le mot khirat lu à rebours (40).
Autre anecdote. — Je, me trouvais, dit El-Maqqary, chez El Aboly, à Tlemcen, lorsque nous vîmes entrer Abou Abdallah El-Maleqy (de Malaga), tanneur qui exerçait la médecine empirique. Dans le cours de la conversation, celui-ci nous proposa de résoudre l'énigme suivante: Pourriez-vous, dit-il, me trouver dans cette chambre un ami noble et bien élevé, qui, lorsqu'il compose un livre, exprime clairement ce qu'il veut dire. » Nous écrivîmes cette énigme et nous nous mîmes à en chercher la solution. Le cheikh El Aboly se prit alors 'à regarder dans le vague et à se creuser la cervelle. Comme nous ne devinions pas assez vite, Abou Abdallah El-Maleqy nous dit : « Jetez-vous votre langue aux chiens? — Attendez encore un instant, lui répondîmes-nous. » Au bout d'un moment, je finis par trouver le premier la solution et je dis : « C'est le fût de mon nez » (41).
Autre anecdote.— Voici, dit El-Maqqary, ce que, pendant mon séjour à Damas, un des professeurs de cette ville, le nommé About'-Qacirn ben Mohammed El Yamany, m'a rapporté : C'est, dit celui-ci, au couvent de Khalil (Abraham) (42) qu'un pieux cheikh me raconta ceci : « Un Maghribin descendit chez moi et tomba malade. Voyant que sa maladie traînait en longueur, je priai Dieu de le faire mourir ou de lui accorder la santé pour mettre un terme à mes ennuis et à ses souffrances. A la suite de cela, je vis en songe le Prophète qui me dit : Fais-lui manger du couscousoun », en prononçant ce dernier mot avec un noun. Je lui préparai donc un plat de couscous qui lui rendit aussitôt la santé. » Abou'l-Qacim disait : « Le Prophète a prononcé ce mot avec un noun contrairement aux autres personnes qui le prononcent en retranchant cette lettre; et je ne le prononcerai jamais autrement, que l'Envoyé de Dieu. »
El-Maqqary fait à ce propos la remarque suivante : « Ce procédé est employé en médecine. Comme le couscous est, en effet, le mets dont se nourrissent habituellement les Maghribins, et dont ils sont friands malgré le fréquent usage qu'ils en font, il se peut que, dans le cas dont il s'agit, le réveil de l'appétit ait rendu le malade à la santé. Au surplus, Dieu et son Envoyé savent mieux que personne ce qu'il en est. »
Autre anecdote. — EI-Maggary dit: « Le cadi, l'homme poli et bien élevé, Abou Abdallah Mohammed ben Abd-er- Rezzaq El-Djezzouly, m’a raconté le fait suivant qu'il tenait de la bouche mème du cheikh d'élite Abou Abdallah ben Qatral : « Un jour, dit celui-ci, j'entendis un Juif discourir sur ces paroles traditionnelles du Prophète : «Que le vinaigre est un bon condiment! » Il niait que le vinaigre fût tel que le rapporte ce hadith, et se mit à attaquer ouvertement l'authenticité de cette tradition. Ses paroles arrivèrent aux oreilles d'un savant qui conseilla au sultan d'interdire aux Juifs l'usage du vinaigre et de les mettre dans l'impossibilité de s'en procurer pendant un an. Le sultan écouta ce conseil et les Juifs furent atteints d'éléphantiasis avant même que l'année se fût écoulée. »
Autre anecdote. — El-Maqqary dit : « Mon ami, le jeûneur Abdallah ben Abd-el Haqq m'a raconté l'anecdote suivante qu'il tenait d'Abou Abdallah ben Qatral : « Je me trouvais, dit celuici, à Médine la lumineuse, lorsqu'un jour je vis se diriger de mon côté un chi'ite (43) tenant à la main un morceau de charbon avec lequel il traça, sur un mur qui se trouvait là, les mots : suivants : Que celui qui croit que Dieu est son créateur n'aime ni Abou Bekir, ni Omar. Lorsqu'il fut parti, je me sentis subitement inspiré et doué d'une présence d'esprit que je ne possédais pas à un tel degré auparavant. Je courus aussitôt vers le mur, et, après avoir substitué les mots n'insulte aux mots n'aime, je retournai m'asseoir à ma place. Un moment après, le chi'ite revint et, trouvant l'inscription telle que je l'avais corrigée, il se mit à regarder à droite et à gauche comme pour chercher celui qui avait fait celte correction. Ne me soupçonnant pas et fatigué de chercher, il finit par se retirer. »
Autre anecdote. — El-Maqqary dit : « J'ai ouï dire à l'imam EIAboly qu'Abou Abdallah Mohammed ben Rachid (44) lui avait raconté ceci : « Me trouvant à Tlemcen, j'entendis le prédicateur Mohammed ben Abd-er-Rahim ben Abou'!-A'ich EI-khazradji (45) prononcer les paroles suivantes : « Celui qui obéit à Dieu et à son Envoyé suit le droit chemin », en plaçant un kesra sous le chin du dernier verbe. Les talebs désapprouvèrent cette prononciation, mais le prédicateur maintint son expression. Après mon départ de Tlemcen, poursuivant mon, voyage, je m'arrêtai à Ceuta et allai faire une visite au professeur Abou'I Hacèn ben Abou'r-Rabi' qui., entre autres compliments qu'il me fit à l'occasion de mon arrivée, me dit : « Puisses-tu suivre le droit chemin, ô Ibn Rachid! », en prononçant aussi le verbe avec un kesra sous le chin. Puis il ajouta aussitôt : « Le verbe (rachada) peut également se prononcer rachida ; l'une et l'autre de ces expressions sont également correctes ; du reste, Yaqoub les cite dans son livre intitulé : Correction du langage » (46).
El-Magqary fait à ce propos la remarque suivante: « Ceci est un prodige opéré par ces deux hommes (Mohammed ben Ab-er-Rahim ben Abou’l- Aich et Abou'l- Hacén ben Abou'r-Rabi'). »
Autre anecdote. — El.Maggary dit : « Voici ce que j'ai entendu raconter par El-Bermouny : « Le cheikh Abou Amran El-Masmoudy enseignait les hadith d'El-Bokhary, et, un de ses amis, ceux de Moslim. On les surnommait à cause de cela : le premier, El-Bokhary, et, le second, Moslim. Or, il arriva qu'un jour ils furent appelés tous deux en témoignage devant un cadi. 'Comme celui-ci invitait la partie contre laquelle ils déposaient à faire valoir ses moyens de défense contre leurs allégations « Comment ! s'écria Abou Amran, en s'adressant au cadi, vous permettriez qu'elle fit valoir ses moyens de défense contre El-Bokhary et Moslim! » Le cadi rie de cette boutade et réconcilia les plaideurs. »,
Autre anecdote. El-Maqqary rapporte l'anecdote suivante au sujet de l'habileté merveilleuse d'Abou Abdallah El-Kermany (47) dans l'art d'expliquer les songes : « Celui-ci, dit-il, avait été jeté en prison avec d'autres habitants de Tlemcen, par Abou Yaqoub Youçof ben Abd-el-Haqq, alors que ce prince assiégeait cette ville. Parmi les prisonniers se trouvait le chirurgien Abou Djemâa Ali qui avait fait le rêve suivant : Il lui avait semblé se trouver près d'une roue hydraulique qui tournait et dont les godets déversaient leur eau dans une auge placée au centre de la roue ; il se dirigea vers cette auge pour boire et puisa de l'eau ; mais s'étant aperçu que celle-ci contenait des excréments et du sang, il la rejeta et en puisa une nouvelle provision qui, comme la première, était souillée des mêmes matières. Enfin, après avoir recommencé trois ou quatre fois la même opération sans plus de succès, il se rendit auprès d'une vasque qui se trouvait près de là et se désaltéra. Puis il se réveilla en plein jour. Comme il eut raconté son songe à Abou Abdallah El-Kermany, celui-ci lui dit: « Si ton rêve dit vrai, nous ne tarderons pas à sortir de cette prison. — Comment cela ? demanda Abou Djemâa.- La roue, répondit EI-Kermany, c'est le temps, et l'auge, le sultan. Toi, chirurgien, tu introduiras ta main clans les entrailles du sultan et tu la retireras souillée d'excréments et de sang. Cela est indiscutable. » Eu effet, le lendemain, de grand matin, on vint appeler Abou Djemâa Ali. Celui-ci sortit et trouva le sultan qui avait été percé d'un coup de poignard. Il introduisit sa main dans les entrailles du blessé et la retira souillée d'excréments et de sang. Après avoir cousu la blessure, il sortit de chez le sultan et vit une vasque avec l'eau de laquelle il se lava la main et se désaltéra. Quant au sultan, il ne tarda pas à mourir et tous les prisonniers furent rendus à la liberté » .
El-Maqqary rapporte ceci : « El-Aboly a dit : « La multiplicité des livres a gâté la science, mais c'est la construction des collèges qui a consommé sa ruine. et comment voulez-vous que la Science puisse se faire rendre justice par les écrivains et les architectes 1 » Il en est ainsi qu'il l'a dit, tuais il serait trop long de développer sa thèse. » Ahmed Baba ajoute : « Cette thèse a déjà été exposée dans la biographie d'El-Aboly. Au lecteur de la consulter » .
Autre anecdote. — El-Maqqary dit : « Un étudiant demanda à notre professeur El-Aboly : « L'antonomase est-elle permise ? — Dis: « Zeïd existe », lui répondit EI-Aboly. L'étudiant obéit. — Quant à moi, répliqua El-Aboly, je n'ajouterai plus rien. — L'étudiant comprit qu'il avait dit une naïveté et rougit de honte » (48).
Utile observation d'El Maqqary. — J'assistais, dit-il, à une conférence de Chems-ed-Din Ben Qaïym El Djouziya, chef de la communauté des hanbalites à Damas, quand un homme l'interrogea sur ces paroles du Prophète : « La mort de trois enfants constituera pour leurs père et mère un voile qui les protégera contre le feu de l'Enfer. » —Comment en serait- il ainsi, lui demanda cet homme, si les parents de ces enfants commettaient dans la suite un crime énorme ? — La perte des enfants, répondit le cheikh, est un voile, mais le crime le déchire ; or, un voile ne protège qu'autant qu'il n'est pas déchiré ; si donc il vient à être déchiré, il ne protège plus. Ne voyez vous pas, en effet que le prophète a dit : « Le jeûne est un voile (qui protège contre le feu de l’enfer) tant qu'il n'est pas déchiré. »
Ahmed Baba fait la remarque suivante : « Cet homme était l'un des disciples les plus éminents de Taqy-ed.Din ben Taïmiya. »
Note d'El-Magqary. — Le sultan, dit-il, m'adressa la question suivante : « Lorsqu'un individu invité à prêter serment, pour nier la demande élevée contre lui, ne conforme pas sa réponse à toute l'étendue de l'expression du demandeur (49), mais nie sommairement et catégoriquement cet individu doit-il ou, ne doit-il pas recommencer son serment ? » Je lui répondis, contrairement à l'avis des jurisconsultes présents, que ce serment devait être recommencé. Ceux-ci, en effet, avaient prétendu qu'il était valable, attendu que la partie qui l'avait prêté avait fait plus qu'on ne lui avait imposé, car, en niant l'ensemble de la demande, elle avait nécessairement nié les détails contenus dans cet ensemble. J'ajoutai, pour appuyer mon opinion, que le serment prêté par celui qui doute des faits pour lesquels il jure est un serment dit ghamous. Ibn 1'uunès (50) dit, en effet : « Le Ghamous est un serment fait avec préméditation de mentir et sans certitude. » Or, il n'est pas douteux que le serment ghamous est interdit, et que cette interdiction prouve sa non-validité. De plus, dans les actes judiciaires, le mot ghamous s'applique à tout ce qui ne porte pas un signe caractéristique, constant et invariable; donc; le serinent dont il s'agit, ne portant aucun signe caractéristique (de certitude), doit être recommencé.
« Cette question se rattache à la suivante, qui est un sujet de controverse parmi les légistes: Lorsqu'une vierge est autorisée par le cadi à ne pas répondre quand celui-ci lui demandera si elle consent à prendre' un tel pour époux, et qu'elle répond (affirmativement) malgré cette autorisation, doit-on regarder sa réponse comme recevable? La recevabilité de la réponse est ici plus facile à expliquer, car, ici, le principe exige que la vierge réponde ; ce n'est, en effet, que par tolérance et par égard pour la timidité et la pudeur de la vierge que la loi n'exigé pas qu'elle s'exprime en paroles (51). Si vous m'objectiez que le serment niant catégoriquement l'ensemble de la demande est celui qui, en principe, doit être exigé, et qu'on ne doit tenir compte du serment niant le détail de cette demande que lorsqu'il est impossible d'avoir recours au premier, je vous répondrais que dans ce cas il n'y a pas tolérance comme pour le silence de la vierge. »
Autre note d'El-Maggary. — Un jour, dit-il, un fakir me demanda la raison du peu de chance des musulmans du fait de leurs rois qui ne s'emploient pas à les bien administrer, à les diriger dans la bonne voie et à lus porter à la pratique du bien, mais rie songent qu'à jouir des biens de ce monde, sans se soucier de ce qui les attend dans l'autre, ce qui fait qu'ils ne veillent ni aux intérêts des fidèles, ni à ceux de leurs sujets tributaires, et qu'ils ne respectent ni letn•s serments, ni leur honneur. Voici la réponse que je lui fis : Cela vient., dis-je, de ce que notre loi ne reconnait point les rois ; mais, avant nous, la royauté était légitime et fondée sur la loi divine. En effet, Dieu a dit à la louange des enfants d'Israël : « Et il vous a donné des rois (Cor., sour. V, 23). ,) 11 n'a pas dit cela en parlant de notre nation, mais il nous a donné des califes ou lieutenants. Dieu le Très-
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Haut a dit : « Dieu a promis, à ceux qui auront cru parmi vous et fait le bien, de les constituer lieutenants (ou califes) dans ce pays (sour. XXIV, 54). » Et ailleurs leur prophète leur dit : « Dieu a choisi Ta/out (Saül) pour être votre roi (sour. II, 2-18). » Dans un autre passage, Salomon dit : « Seigneur, pardonne-moi mes fautes et accorde-moi une royauté, etc. (sour. XXXVIII, 34). » Dieu accorda donc des rois aux Hébreux, mais dans notre loi il ne nous a accordé que des califes. En effet, Abou Bekr fut calife ou lieutenant de l'apôtre de Dieu; et bien qu'il ne l'eût point désigné expressément sous cette qualification, tout le monde comprit qu'il en était ainsi, et l'on convint de lui donner ce nom ; ensuite Abou Bekr désigna Omar pour son successeur, de telle sorte que celui-ci, héritant de ce titre connue d'autres héritent d, père en fils de celui de roi, exerça les fonctions du califat, qui consistent à surveiller et à gouverner, et c'est avec ce titre de calife qu'il exerça le pouvoir tant qu'il vécut. Ensuite, les gens du Conseil (52) arrêtèrent leur choix sur Othman pour le califat. Le renoncement d'Omar au choix de son successeur, pour laisser ce soin au Conseil, est une preuve que le califat n'est pas une royauté. Après la mort d'Othman, Ali fut désigné pour exercer le pouvoir, parce qu'il ne restait plus personne qui y eût autant de titres, et il fut proclamé calife par ceux qui mirent le droit au-dessus de la passion et préférèrent les biens de l'autre vie aux plaisirs de ce monde. Il en fut de même de l'élection d'El-llacèn (son fils), qui eut pour successeur Moawia, le premier qui transforma le califat en royauté et la rudesse en douceur. Après ces changements dans les conditions du califat, Dieu, qui est avant tout indulgent et miséricordieux, rendit cette dignité héréditaire. Puis le califat ayant ainsi dévié de l'esprit de son institution, aucun roi n'en remplit désormais les fonctions avec droiture. Ne voyez-vous pas qu'Omar ben Abd-el-Aziz (53) fut calife dans le vrai sens du mot et nulle-ment roi `l Soleïman (ben Abd-el-Malik) (54) l'avait, en effet, choisi pour son successeur à l'exclusion de ses propres frères, ayant eu vue dans cet acte l'inléret iuèmne des musulmans, car il ne voulait pas que ses frères s'emparassent du pouvoir, de son vivant ou après sa mort, sachant que tout le monde était porté vers Omar ben Abd-el-Aziz. A l'exception des califes, nul n'a jamais conduit les hommes dans le chemin de la droiture, et pour ce qui est des rois, ils sont tels que je l'ai dit, sauf quelques natures d'élite. »
Autre anecdote. — On raconte de lui le trait suivant : Il était admis en qualité de conférencier aux réunions scientifiques qui se tenaient à la cour d'Abou Inan le mérinide. Quand le mezouar ou prévôt des chérifs de Fez entrait dans la salle de ces réu-nions, le sultan ainsi que toutes les personnes présentes se levaient pour lui faire honneur ; il n'y avait que le cheikh El-Maqqary qui ne voulut point se lever avec tout le monde. Le mezouar se formalisa d'un pareil procédé et s'en plaignit au sultan qui lui dit : « Cet homme est un nouveau venu ; laissons le tranquille jusqu'à ce qu'il s'en aille. » Or, un jour, le mezouar étant entré comme de coutume, le sultan et les assistants se levèrent. Alors le mezouar tournant les yeux vers l'.I-Maqqary : « Homme de loi, lui dit-il, pourquoi ne vous levez-vous pas comme le l'ail, le sultan lui-alunie, et comme font Ions ceux (lui
' assistent à ces réunions, et cela pour honorer nia dignité et nia noblesse Y Et qui ries-volis pour que vous osiez ne pas vous lever devant moi 1 » Sur ce, le cheikh, le regardant, lui répondit : « Ma noblesse est confirmée par la science que je propage et elle ne souffre aucun doute. Quant à la vôtre, elle est douteuse ; qui est-ce qui pourra nous en garantir l'authenticité puisque l'origine de la noblesse remonte à plus de 700 ans ? Si nous étions absolument certains de l'authenticité de votre noblesse, nous vous mettrions à la place de celui-ci, ajouta-t-il. en désignant le sultan, et nous vous assiérions sur sou trône. » A ces paroles, le mezouar, n'ayant rien à répliquer, prit le parti
de se taire.
« A propos du motif qu'il allégua pour justifier la conduite qu'il avait tenue dans celte circonstance, en disant que la noblesse est aujourd'hui douteuse, voici ce que dit le cheikh Abou Abdallah ben El-Azraq (55): « C'est dans le mémo sens qu'il faut prendre cet autre trait que l'on raconte de lui : Il lisait, devant le sultan Abou Iran et en présence des grands jurisconsultes de Fez et des notables de ce corps savant, le Sahib, de Mosliui. Quand il fut arrivé aux traditions oit il est dit que les imams (les califes) doivent être issus de la tribu de Qore'ich, les assistants se dirent entre eux : « Si le cheikh affirme que les imams doivent, être issus de la tribu de Qoreïch et qu'il le déclare ouvertement, il enllanrurera de colère le coeur dii sultan, et, s'il cèle la vérité, il commettra un péché. » 'l'ont le fuonile s'attendait tr le voir tom-ber dans l'une ou l'autre faute. Lorsqu'ensuite le cheikh fut arrivé aux dites traditions, il dit, en présence du sultan : « L'avis de la plupart des docteurs, c'est qu'il n'y a que trois imams qui soient sortis de la tribu de Qore'fch; les autres sont des usurpateurs. Puis, tournant ses regards du côté du sultan, il s'écria : « Sire, soyez sans inquiétude ; aujourd'hui la généalogie de ceux qui se prétendent Qoréïchites est douteuse. Quant à vous, vous êtes digne des honneurs du califat, car, gerce à Dieu, vous réunissez dans votre personne plusieurs des conditions que réclame
cette haute dignité. »
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« Lorsqu'après la conférence, le cheikh se fut retiré chez lui, le sultan lui envoya en cadeau la somme de mille dinars. Le môme cadi Abou Abdallah heu El-Azraq dit à ce propos: « Ce que je puis ajouter ici, c'est qu'il résulte du prétexte invoqué par le cheikh que les égards que le sultan témoigne à un homme à qui la science tient lieu de noblesse prouvent que ce sultan est apte à faire respecter les commandements de Dieu. On raconte d'un certain potentat qu'il humilia et dédaigna un savant, et honora une autre personne moins digne que lui, et que Dieu, pour le punir, le dépouilla de son empire qui fut dévolu à ses enfants. »
Quant aux notes d'El-1Maqgary, à ses anecdotes, à ses saillies, il serait impossible de les rapporter toutes. Contentez vous de celles que nous venons de citer.
On lui doit un grand nombre d'ouvrages, entre autres :
10 Un traité des règles fondamentales, comprenant 1,200 règles.
About-Abbès El-Ouem;lrericy dit : « C'est un livre plein d'érudition et d'observations utiles. Personne avant El-Maqqary n'avait fait un pareil ouvrage, attendu qu'il ne pourrait étre pro-duit que par un savant rompu à toutes les difficultés » ;
2° Un traité des vérités de la vie spirituelle et des liens qui unis-sent l'homme à Dieu (60), sur le soufisme ; cet ouvrage admirable est rempli de fines allégories; il se trouve, à Tlemcen, entre les mains de tout le inonde, et il est cité par le cheikh EI-Ouenchericy; à quoi je dois ajouter qu'il a été commenté par l'imam Zerrouq ;
3^ Un livre intitulé : Traité des cadeaux et des fruits nouveaux, comble de là bonté et de la grâce, cité également par El-Ouenchericy;
40 Un compendium de l'ouvrage connu sous le titre d'El-Mohassal, non achevé;
5" Commentaire du Djomal (Soururaire) d'El-Iihounedjy, également inachevé;
60 Un livre qui a pour titre cette maxime : Qui aime agit avec douceur. II traite de diverses sciences et confient des Iraditions morales, telles que celles qui se lisent dans le Chihab (61)e clans La lampe des bien dirigés, par Ibn El-Arahy (62) ;
7° Un traité des maximes générales de la jurisprudence et des articles de cette science, ouvrage de la plus grande utilité;
8° Traité des bases et des principes du droit ;
9' Traité des termes techniques et des mots simples. El-Ouenchericy dit à propos de ce dernier ouvrage: « Abou Mohammed Abd-el-Khaliq m'a montré un exemplaire de ce livre; je l'ai supplié de m'en laisser prendre une copie, mais il s'y est refusé » ;
10 Livre des connaissances qu'il tact toujours avoir présentes à l'esprit ou livre des réparties, ouvrage qui abonde en renseigne ments utiles, en anecdotes, en allégories et en citations. El-puenchericy dit en parlant de l'auteur : « Le cheikh de nos cheikhs, le professeur accompli, l'habile connaisseur Abou Abdallah ben Merzouq El-Hafid a donné la biographie complète d'Fl-Magqary dans un livre qu'il a intitulé : Pleine lumière pour faire connaître le jurisconsulte El-Magqary. »
Il a eu pour disciples plusieurs hommes illustres, entre autres l'imam Ech-Chatiby (63), Ibn FI Khatib Es-Selmany, Ibn Khaldoun, le secrétaire d'Etat Abdallah ben Zemrok (64), Abou Mohammed Abdallah ben Djozay (65), le hafidh Ibn Allaf (66) et autres (67).

Notes

1 Voyez sa biographie dans Complément de l'Histoire des Beni-Zeïyan, p. 211 et suiv. ; c'est l'oncle paternel d'Ahmed El Maqqary, l'auteur de Nefh et tib.
2 Voyez le Dibadj, p. 259.
3 Athir eddin Abou Haïyan Mohammed ben Youçof El-Andaloucy, de la tribu berbère de Nafza, surnommé El-Djaïyany, parce que ses ancêtres étaient originaires de la ville espagnole de Jaen, naquit à Grenade en novembre 1256 de J.-C.
On lui doit un certain nombre d'ouvrages, entre autres :
El-Bakr et-mokit fi't-tefsir (L'Océan environnant), qui est un commentaire fort étendu sur le Coran il le commença l'an de l'hégire 710 (inc. 31 mai 1310), âgé de 57 ans ;
2° En-Nahr (la Rivière), qui est le commentaire du précédent ; 3Tohfal et adib lima f'l-Qoran min el gharib (Cadeau offert au lettré ou Des choses les plus curieuses du Coran).
Il mourut au Caire, en Safar 745 (juillet 1345 de J. C.).
La Bibliothèque d'Alger possède, sous le n° 761, un ouvrage d'Abou Haïyan, intitulé : Minhadj es-salikc fi1'-kalam 'ala'l-faqih Ibn Malik (La voie à suivre pour celui qui veut parler du jurisconsulte Ibn Malik).
Cf. Ez-Zerkéchy (Chronique des Almohades et des Hafcides), p. 115 de la traduction de M. Fagnan.
4 Chems eddin Ibn Adlan tlorissait au Caire dans la première moitié de notre XIV siècle. Ibn Batouta (tome I, p. 91) le cite parmi les savants qui se trouvaient au Caire lorsqu'il arriva dans cette ville, et dit que c'était te principal personnage de la secte chaféïle.
5 Chems eddin Mohammed ben Abou Bekr, plus connu sous le nom d'Ibn Quaïym el-Djauziya (le Fils de l'administrateur de la Médersa El-Dauziya), naquit à Damas en 1292 de J.-C. Disciple préféré du cadi Taqy eddin Ibn Téïmiya, il participa aux tribulations de son maitre et fut, comme lui, emprisonné au Caire. On lui doit une trentaine d'ouvrages, entre autres, Asma et Coran el kerim (Les noms du noble Coran). Il mourut le 17 septembre 1350.
6 Le Zab (plur. Ziban), divisé en Cherguy(de l'Est) et en Gharby (de l'Ouest), est une région d'oasis au sud de la province de Constanline. Le Hodna et le Bellezma en font partie. La ville principale du Zab oriental est Tobna, ancienne Tubuna.
7 Le sultan mérinide Abou Inan, fils d'Abou'l Hacén, régna de juillet 1348 à fin novembre 1358.
8 D'après Abderrahman Ibn Khaldoun, El-Maqqary serait mort en 758 (inc. 25 décembre 1356). Voyez Neil el ibtihadj, p. 251, ligne 7. Ibn Ferhoun (Dibadj, p. 259, ligne 4 d'en bas) dit également, d'après Ibn el Khatib es-Selmany, qu'il mourut en 758.
9 Abou Mouça 'Amran ben Mouça El-Mecheddaly était natif de Bougie, mais il se fixa à demeure à Tlemcen. Il mourut l'an 745 de l'hégire (inc. 15 mai 1344). Voyez sa biographie, dans Neïl elibtihadj, p. 208, et dans Complément de l'Histoire des Beni-Zeïyan, p, 76, 77. Cf. Et-Tenessy, Histoire des Beni-Zeïyan, traduction de l'abbé Bargès, p. 47 et 156; Abbé Bargès, Tlemcen, ancienne capitale du royaume de ce nom, p. 332.
10 Le Neïl el-ibtihadj porte : Ibrahim ben Hakem es-Salaouy
11 Abou Abdallah Mohammed ben Abdallah ben Abd en-Nour en-Nedroumy (de Nedroma) fut successivement cadi de Fez, cadi de l'armée d'Abou'l-Hacèn le mérinide, et cadi de Tlemcen. Il mourut de la peste à Tunis, l'an 749 (inc. 1 avril 1348). Voyez sa biographie dans Neïl et iblihadj, p. 240.
12 Abou `Amran Mouça ben Yamouïmen ben Baker ben Yacin ben Alem ben Ziri El-Hassany El-Haskoury, plus connu sous le nom d'El-Bokhary, habitait Fez. Il savait par coeur le Livre de Sibaoueïhi.Voyez sa biographie dans Djedhoual el-igtibas, p. 231
13 C'est Abou Abdallah Mohammed ben Ali ben Abou Rommana El-Miknacy, dont la biographie se trouve dans Neïl el-ibtihadj, p. 249.
14 Abou Abdallah Mohammed ben Hacen (ou Hoceïn) El-Qoréchy ,ez-Zobéïdy était un homme distingué de Tunis. En l'année 725 (1325 de J.-C.), le sultan de Tunis, Abou Yahia, l'envoya, en qualité d'ambassadeur, auprès du sultan de Tlemcen. C'est dans cette ville qu'Ibn Batouta le rencontra, et c'est avec lui qu'il se rendit à Tunis. Ibn Batouta dit qu'Abou Abdallah ben Hocein mourut en 740 (inc. 9 juillet 1339). Voyez sa biographie dans Nel el-iblihadj, p. 233. Cf. Voyages d'Ibn Batouta, tome 1, p. 15, 17, 18 et 19, et Chronique des Almohades et des Hafcides, p. 113 de la traduction de M. Fagnan, où il est dit qu'il mourut dans la nuit du 25 au 26 Ramadhan 740.
15 Le traditionniste Abou Mohammed Abd-el-Moheimin Et Hadhramy es-Sebty mourut de la peste, à Tunis, l'an 749 de l'hégire (inc. 1 avril 1318). il avait été le disciple d'Abou'I-Hacèn ben Abou'r-Rabi', d'Ibn El-Ghemmaz et de Salih EI-Kinany: Voyez sa biographie dans Djedhouat el-iqtibas, p. 279. Cf. Ez-Zerkéchy, Chronique des Almohades et des Hafcides, p. 72 du texte arabe et p. 133 de la traduction.
16 Abou Abdallah Mohammed Er-Roundy El-Facy accompagna le sultan Ahou'l- Hacén le mérinide dans son expédition contre Tunis. Il mourut dans cette ville eu 746 de l'hégire (inc. 1 mai 1345). On lui doit un commentaire sur le Djellab. Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 238 et dans Djedhouat el-iqlibas,
p. 142.
17 Abou Abdallah Mohammed ben Abd-er-Rezzag El-Djezzouly fit ses études à Fez et se rendit à Tunis. Puis il retourna à Fez, où il fut nommé cadi. Destitué, il fut remplacé par El-Maqqary. Il mourut à Fez l'an 758 de l'hégire (inc. 25 décembre 1356). Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 219, et dans Djedhouat el-iqlibas, p. 135.
18 Le cadi Abou Ishaq Ibrahim ben Yahia El-Ansary El-Morsy Et-Gharnaty mourut à Grenade le 10 Djoumada II 751 de l'hégire (16 juillet 1350). II était né en 687 (inc. 6 février 1288). Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 13
19 Le traditionniste Abou Abdallah Mohammed ben Yahia El-Bahily El-Bedjaouy, plus connu sous le nom d'Et-Mosaffir, parce qu'il avait exercé la profession de relieur, fut cadi de la communauté à Bougie. II mourut dans cette ville en 744 de l'hégire (inc. 26 mai 1343). .
Voyez sa biographie à la page 259 du Bostan; dans le Dibadj, p. 286 ; dans Djedhouat el-iqtibas, p. 186, et dans Neïl el-ibtihadj, p. 237.
Ibn Batouta (tome I, p. 16), qui le cite au nombre des savants de Bougie, lui donne le nom d'El-Mofassir. Ce nom lui est également donné par Ibn Ferhoun dans le ,Dibadj.
20 Le cadi de Bougie Abou Abdallah ez-Zouawy est cité par Ibn Batouta (tome I, p. 16). Il vivait encore en 725 de l'hégire (1325 de J.-C.).
21 Abou Ali Hacén ben Hacén (ou ben Hocéin) El-Bedjaouy fut le disciple de Nacir eddin ElMecheddaly. On lui doit un commentaire sur l'ouvrage intitulé El-Ma'alim ed-diniya. Il mourut l'an 754 de l'hégire (inc. 6 février 1353).
Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 88.
22 Nacir eddin Abou Ali Mansour ben Ahmed ben Abd El-Haqq El-Mecheddaly était un éminent docteur de Bougie. On lui doit un commentaire sur la Ricala, qui est resté inachevé, et d'autres ouvrages. Il naquit l'an 631 ou 632 de l'hégire (1233-1234 de J.-C.) et mourut en 731 (inc. 15 octobre 1330) âgé de cent ans.
Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 377.
23 Abou'l-Abbès Ahmed ben Amran El-Bedjaouy El-Yanouy, disciple de Nacir eddin El-Mecheddaly, a commenté Ibn El-Hadjib, et fut professeur à la Medersa Tachefiniya à Tlemcen. Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 47. Cf. Histoire des Beni-Zeiyan, par Et-Tenessy, traduction de l'abbé Bargès, p. 47 et suiv. Dans le Boghiet er-Rowad, Yahia Ibn Khaldoun donne une courte notice sur la vie et les ouvrages d'El-Mecheddaly, qui mourut l'an 745 de l'hégire (inc. 15 mai 1344).
24 Mohammed El-Adjmy, jurisconsulte de Tunis, mourut en 748 de l'hégire (inc. 13 avril 1347).
Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 240.
25 Abou Abdallah Mohammed ben Haroun el-Kinany Et-Tounecy a commenté le Précis de Jurisprudence d'Ibn El-Hadjib et la Modawana. On lui doit aussi un abrégé de la Matitiya. il mourut de la peste en 750 de l'hégire (inc. 22 mars 1349). Sa femme mourut le même jour que lui. Voyez sa biographie dans .Neïl el ibtihadj, p. 240. Cf. Chronique des Almohades et des Hafcides, p. 135 de la traduction de M. Fagnan, et Revue africaine, année 1880, p. 463, 464.
26 Mohammed ben Yahia ben Omar ben El-Djebbab Et-Tounecy, plus connu sous le nom d'Ibn El-Djebbab, fut l'un des professeurs d'Ibn Arafa. Il a annoté le Moqarrib d'Ibn Asfour. Sa mort arriva l'an 741 de l'hégire (inc. 27 juin 1340).Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 236. Cf. Chronique des Almohades et des Hafcides, p. 134 de la traduction de M. Fagnan, où il est appelé Ibn el-Habbab.
27 Mohammed ben Mohammed ben Selama El-Ansary Et-Tounecy fut l'un des professeurs d'Ibn Arafa. Il mourut l'an 716 de l'hégire (inc. 4 mai 1345). Voyez sa biographie dans Neïl el ibtihadj p. 238.
28 Abou'l-Hacèn Ali El-Montacir Et-Tounecy, l'un des professeurs d'Ibn Arafa, mourut à Tunis dans la nuit du mercredi au jeudi 5 Djoumada 1 713 de l'hégire (6 octobre 1342). Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 193.
29 La ville de Gaza, en Palestine, est souvent désignée sous le nom de Béït ech-Chafi'y, parce qu'Ech-Chafi'y y naquit.
30 On lit dans Ibn Batouta (tome I, page 111)
« Le cadhi de Ghazzah est Bedr-eddin Es-Salkhaty El-Haourany, et son professeur est Alem eddin, fils de Salim. Les fils de Salim sont les principaux habitants de la ville; l'un d'eux est Chems Eddin, cadhi de Jérusalem. »
Ibidem, page 125 :
« Parmi les hommes éminents de Jérusalem, on remarque : 1' son cadhi, le savant Chems eddin Mohammed, fils de Salim al-ghazzi : il est originaire de Ghazzah, et un de ses grands personnages. »
31 Voyez Précis de Jurisprudence musulmane, par sidi Khelil, traduction du Dr Perron, tome V, p. 328, 329(fin du paragraphe 5) et texte arabe, p. 199, les quatre dernières lignes.
32 Dans le Neïl el-ibtihadj, cette discussion juridique ne se trouve pas dans la biographie d'El-Maggary, mais dans celle d'Abou Mouça Iça ben El-imam, p. 170.
33 Anés ben Malik s'appelait encore Abou Hamza ben Nasr El-Ansary. Il est un des six auteurs les plus approuvés pour les traditions musulmanes. Il avait servi Mahomet pendant dix ans, et alla établir sa demeure dans la ville de Bassora, sous le khalifat d'Omar. Il mourut dans cette ville l'an de l'hégire 91 (inc. 9 novembre 709), à l'age de 103 ans, après avoir engendré cent enfants, et fut le dernier de ceux qui sont qualifiés de Sahaba, c'est-à-dire, Amis, Compagnons et Contemporains de Mahomet.
34 Le Neïl el-ibtihadj porte : Ibn El-Hakem. Voyez supra, note 674.
35 Le 9 Dhou'l-hiddja est tombé pour la centième fois un samedi après l'an 10 de l'hégire, le 16 novembre 1325 (725 de l'hégire).
36 Arafat est le nom d'une montagne près de la Mecque, où les pèlerins font leurs dévotions le neuvième jour du dernier mois de l'année arabe, nommé Dhou'l-hiddja.
37 D'après les Tables de Wustenfeld, le 9 Dhou'l-hiddja 704 est tombé le samedi 3 juillet 1304.
38 D'après les Tables de Wustenfeld le 9 Dhou'l-hiddja de l'an 10 de l'hégire est tombé le samedi 7 mars 632.
39 Le Neïl el-ibtihadj nomme ce personnage El Qacim ben Mohammed Es Sanhadjy.
40 Voyez cette anecdote dans Neïl el-itlihadj, à l'article: « Biographie d'El-Maggaty », p. 2-15.
41 Par ces mots : « Lorsqu'il compose un livre, il dit, etc. », ou veut dire que lorsqu'on éternue le nez produit un bruit qui imite exactement le mot arabe : (aâtis), qui signifie : j'éternue.
42 Il faut entendre par couvent de Khalil, la ville d'Hébron qu'on appelle le plus souvent Medinat Khalil, la ville d'Abraham, ou simplement El-Khalil, parce que le tombeau d'Abraham se trouve dans cette cité.
43 Les mots Rafidhy et Chi'iy désignent un hérétique de la secte de ceux qui ne reconnaissent point Abou Bekr, Omar et Othman pour légitimes khalifes ou vicaires de Mahomet ; mais qui soutiennent au contraire qu'Ali et ses descendants en ligne directe sont ses véritables héritiers et légitimes successeurs.
44 Abou Abdallah Mohammed ben Omar ben Mohammed ben Omar ben Rachid El-Fihry, de Ceuta, plus connu sous le nom d'Ibn Rachid, fit ses études dans cette ville. S'étant rendu à Grenade, il y fut nommé cadi ; puis il vint à Fez, et partit ensuite pour l'Orient, où il se 0t le disciple des savants de cette époque. En 692 (inc. 12 décembre 1292), il revint à Grenade, où il exerça les fonctions d'imam et. de prédicateur à la grande mosquée. Il était né à Ceuta en 657 (inc. 29 décembre 1258) et mourut à Fez, en Moharrem 721 (février 1321). On lui doit des annotations sur la Grammaire de Sibaweïhi et un livre intitulé : Fekk el-aïba fima djomi'a fi toul el-ghaïba ft'l-ouedjhateïn ila Mekka oua Taïba (Ouverture de la malle où se trouve tout ce qu'on a amassé pendant le voyage à la Mecque et à Taïba (Médine]). Voyez sa biographie dans le Dibadj, p. 274, et dans Djedhouat el-iqlibas, p. 144.
45 Ce Mohammed ben Abderrahim ben Abou'l-Aïch EI-Khazradjy est un ascendant de Mohammed ben Abou'l-Aïch El- Khazradjy Et-Tlemcèny, dont la biographie se trouve dans Neïl el-iblihadj, p. 358.
46 « Ibn es-Sikkit (Abou-Yoùsof Ya'qoùb ben Ishaq) était le fils d'un Susien, probablement d'origine araméenne ; lui aussi alla fréquenter les Bédouins pour y compléter sa connaissance de la langue arabe. La célébrité que lui valurent ses ouvrages décida le khalife El-Motawakkil à lui confier l'éducation de son fils El-Mo'tazz. La préférence qu'il accordait aux prétentions des Alides au trône, et qu'il ne dissimulait pas même au khalife, lui valut d'être châtié et piétiné par la garde du corps du khalife, composée de Turcs, traitement dont il mourut deux jours après, en 857 de J.-C. On dit que comme grammairien il manquait de pénétration. Son meilleur ouvrage est l'içlah el-Mantiq (Correction du langage) ; il a écrit également des commentaires des diwans d'EI-Khansâ et de Tarafa. II eut pour élève Abou 'Tâlib El-Mofaddal ben Salama, qui fut le compagnon de Fath ben Khâqân et d'Isma'il ben Bulbul, tous deux ministres de Motawakkil. » (CI. Huart, Littérature arabe, p. 151 et 152).
Voyez la biographie d'Ibn es-Sikkit dans Ibis Khallikan, tome III, p. 3-16.
47 Le Neïl-el-ibtihadj nomme ce personnage : Abou Abdallah El-Qarmouny de Carmona, ville d'Espagne).
48 Voyez cette anecdote dans N' eil el-ibtihadj, article : « Biographie d'El-Aboly », page 245.
En grammaire, le nom Zeïd est employé par antonomase pour désigner un homme quelconque.
49 Cf. Précis de Jurisprudence musulmane, par sidi khelil, traduction du D' Perron, tome V, p. 329, paragraphe 6, et texte arabe, page 199, les quatre dernières lignes.
50 Ibn Younès est l'imam Abou Bekr Mohammed ben Abdallah ben Younès, le Sicilien, de la tribu de Temim. Célèbre jurisconsulte, célèbre aussi par sa naissance et par sa générosité, il accrut encore l'éclat de son nom par son ardeur à combattre les chrétiens. Il mourut en 451 de l'hégire (inc. 17 février 1039), à Mestir, port de Tunisie, où se trouve son tombeau: On lui doit un ouvrage sur les successions et un traité de droit très estimé. Voyez sa biographie dans le Dibadj, p. 219.
51 Cf. Précis de Jurisprudence musulmane, par sidi khelil, traduction du Dr Perron, tome II, p. 333 et suiv.
52 Ahl ech-Choura (Les Gens du Conseil). C'est ainsi que les premiers musulmans appelèrent les six personnages que le khalife Omar nomma avant sa mort, du nombre desquels on devait élire son successeur. Ces six personnages étaient : Ali, Othman, Sa'ad, Abderrahman, Talha et Zobéïr.
53 Omar ben Abd-et-Aziz, huitième khalife de la Dynastie des Omméïades, succéda à son cousin Soléïman ben Abd-el-Malik, l'an 99 de l'hégire (inc. 14 août 717).
54 Soleïman ben Abd-el-Malik, septième khalife de la dynastie des Omméïades, était le deuxième des quatre enfants' d'Abd-el-Malik. Il succéda à son frère aîné Walid, l'an 96 de l'hégire (inc. 16 septembre 714) et régna seulement deux ans et huit mois, car il mourut en 99.
Une des plus belles actions et des plus utiles à l'Etat que fit Soléïman avant sa mort, fut de déclarer pour son successeur son cousin germain Omar ben Abd-et-Aziz, le meilleur prince et le plus saint d'entre tous les khalifes.
Voyez la biographie de Soléiman ben Abd-el-,Malik dans Bibliothèque orientale, par d’Herbelot.
55 Abou Abdallah Mohammed ben Ali ben Mohammed El-Asbahy El-Andaloucy Et-Gharnaty, plus connu sous le none d'Ibn El-Azraq, était cadi de la communauté à Grenade. On lui doit un grand nombre d'ouvrages, entre autres, un livre intitulé : Baa-aia' es-selk fi's-siaça es-soltaniya, qui est un abrégé des Prolégomènes d'Ibn Khaldoun; un traité de philologie qui porte le titre de Raudhdat el-A'alam, et un commentaire sur le Précis de Khalil. Il vivait encore en 890 de l'hégire (inc. 18 janvier 1485). Après la prise de Grenade par les Espagnols, il se rendit à Tlemcen ; puis il partit pour l'Orient. Voyez sa biographie dans Neil el.ibtihadj, p. 345.
60 Hadji Khalfa cite, sans nom d'auteur, un ouvrage intitulé : Hagaïq er-raqaïq; c'est peut-étre celui d'El - Maqqary.
61 Le titre complet de cet ouvrage est :
(La Flamme des récits tirés des traditions du Prophète et touchant les apophtegmes, les proverbes et les règles des bonnes moeurs.)
Son auteur est le cadi Abou Abdallah Mohammed ben Selama ben Dja'far ben Ali ben Hakmoun El-Qoda'iy. Voyez Hadji Khalfa, tome IV, n° 7,691.
« Un magistrat égyptien, Abou Abdallah Mohammed ben Salâma El-Qodâï, qui avait étudié à Bagdad la science des traditions et le droit chaféïte et été nommé cadi, fut chargé d'une ambassade auprès de l'empereur romain de Constantinople. Lorsqu'Abou'l-Qàsim Ali el-Djardjaràï, auquel le khalife EI Hàkem avait fait couper les deux avant-bras, fut chargé du poste de vizir par le khalife fatimide Ez-Zâhir en 1027 de J. C., El-Qodàï eut la délicate fonction, toute de confiance, d'apposer sur les décrets de ce ministre la formule qui les validait. I1 mourut en 1062, au Vieux-Caire. Sous le titre de Kitab el-inbâ, il a compilé une histoire universelle depuis la création du monde jusqu'au XI° siècle ; sous celui de 'Oyoun el-Mé'arif (Sources des connaissances), une histoire des patriarches, des prophètes et des khalifes oméyyades, abbassides et fatimides, et, sous le nom de chihab (la Flamme), un traité des traditions du Prophète, pouvant servir de base à la morale. » (Cl. Huart, Littérature arabe, p. 205.)
Voyez la biographie d'El-Qoda'iy dans Ibn Khallikan, tome II, p. 213.
62 « Abou-Bekir Mohammed Ibn El-'Araby naquit à Séville en 1076 de J.-C., accompagna en 1092 son père qui faisait un voyage en Orient, et parcourut Damas, Bagdad et le Hedjaz. Après avoir accompli les cérémonies du pèlerinage, il revint à Bagdad écouter les leçons de Ghazâli, et retourna à Séville par Alexandrie et le Caire. Rentré dans sa ville natale en 1100, il y exerça quelque temps les fonctions de cadi, puis il professa jusqu'à sa mort en 1151. Nous n'avons plus son commentaire des traditions de Tirmidi, intitulé Aridet-el-Ahwadi, mais on trouve encore au Caire son commentaire du Koran (Qanoün-et-ta'wil), ses études juridiques sur le texte sacré, et son traité du mariage (faraïd ennikah). » (Cl..Huart, Littérature arabe, p. 259, 260).
Voyez la biographie d'Ibn El-'Araby dans le Dibadj, p. 251; dans Djedouat et igtibas, p. 160; dans Ibn Khallikan, t. I1, p. 292, et dans là Chronique des Almohades et des Hafcides, p. 9 et 10 de la traduction de M. Fagnan.
63 Abou Ishaq Ibrahim ben Mouça ben Mohammed El-Lakhmy - El-Gharnaty, plus connu sous le nom d'Ech-Chatiby, est l'auteur de plusieurs ouvrages, entre antres d'un commentaire sur le traité de grammaire intitulé El-Kholaça, et d'un traité des principes du droit qui porte le titre de El-mouafaqat (les concordances). Il mourut en Cha'ban 790 (ce mois a commencé le 5 août 1388). Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 15
64 Abou Abdallah Mohammed ben Youçof hen Mohammed ben Ahmed ben Mohammed ben Youçof, plus connu sous le nom d'Ibn Zemrok, naquit en 733 de l'hégire (inc. 22 septembre 1332) dans les environs de Grenade. Il fut le secrétaire du sultan mérinide Abou Salim Ibrahim, fils d'Abou'I-Hacèn Ali. Sa mort arriva à Fez, l'an 792 (inc. 20 décembre 1389). Voyez sa biographie dans Neil el-ibtihadj, p. 292,.
65 Abou Mohammed Abdallah ben Mohammed ben Ahmed ben Djozaï El Kelby est le frère d'Abou Abdallah Mohammed ben Djozai, rédacteur des Voyages d'Ibn Batouta. Il professa à Grenade. Voyez sa biographie dans Neïl el-iblihadj, p. 129.
66 Abou Abdallah Mohammed ben Ali ben Qacim ben Ali El-Andaloucy El-Gharnaty, plus connu sous le nom d'Ibn Allaf, fut cadi de la communauté à Grenade. II mourut le jeudi 2 Chàban 806 (14 février 1404). On lui doit un commentaire sur le Précis de Jurisprudence d'Ibn El-Hadjib, un autre sur le Traité des successions par Ibn Chatt, etc. Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. 291.
67 Cette notice est extraite de Neil el-ibtihadj, p. 219 et suiv.


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