Tizi-Ouzou - Abdelkader Rahmani


Biographie Abdelkader Rahmani
Abdelkader Rahmani est un Algérien, d'origine berbère, marié à une Française catholique, officier de l'armée française. En 1956, devant le dilemme de la guerre d'Algérie, il décida d'écrire avec 52 autres officiers de l'armée française, tous d'origine algérienne et les plus gradés, au chef suprême des Armées, le président René Coty. Issus des deux cultures, ils voulaient s'offrir en médiateur afin d'enrayer cette guerre fratricide. Il déclencha ainsi la fameuse "Affaire des Officiers Algériens", qui constitua, selon l'historien Vidal Naquet, "une chance manquée" d'éviter le désastre entre les deux communautés. Tous les signataires de cette lettre furent en effet emprisonnés. Dans le cadre de la collection "Le Choix des Hommes", Georges Mourier a réalisé un documentaire en deux parties "Combattre?" en 2003. Il fut consacré au cas d'Abdelkader Rahmani, et est édité aujourd'hui chez A l'Image Près et la Documentation Française.

Jeunesse :
Il est né en Kabylie 1923, dans un village nommé Tidelsine du Cap Aokas. Il est issu d'une famille maraboutique. Son père est professeur de français.

Dans l'armée française :
Après le débarquement allié en Afrique du Nord, il devient brigadier dans l'armée corps francs et joue le rôle d'instructeur. Mais il est cassé car il était interdit à un Algérien d'instruire ou de commander un Européen. Il participe aux combats de la libération. Il est en Allemagne en 1946.
Le 20 octobre 1948, il devient sous-lieutenant nord-africain de réserve. Il renonce, pour cela, à sa nationalité française. Il intègre l'école des officiers de l'armée indigène. Le 1er janvier 1952, il est promu lieutenant.
Il participe à la guerre de Corée. La Légion d'honneur lui est octroyée en 1956.
Il est marié à une Française.

Le basculement :
En 1956, il est au Liban lorsque les évènements le font basculer : Guy Mollet conspué, l'avion de Ben Bella arraisonné, l'intervention à Suez, les débuts de la "pacification" lui font prendre conscience que l'armée française va à l'échec et que la dignité des Algériens est en cause.
En janvier 1957, il écrit au président René Coty, pour proposer de jouer un rôle de médiateur entre l'armée française et le peuple algérien. Il est emprisonné dès le mois de mars et inculpé d'entreprise de démoralisation de l'armée et transféré à Fresnes.
Après ce premier emprisonnement, il est muté au centre d'instruction des parachutistes de Castres. Craignant pour sa vie, il s'entretient avec Claude Julien, journaliste du Monde qui était en vacances dans cette région. Le journal évoque son cas. Il est alors placé en résidence surveillée en Lozère.
Au cours d'un séjour à Paris, il réussit à contacter Guy Mollet qui lui fait savoir qu'il accepte de détacher quelques officiers dans les ambassades de Tunisie et du Maroc pour contacter le FLN algérien. Mais le remplacement de Guy Mollet par Bourgès-Maunoury annule l'opération.
La démission et l'emprisonnement[modifier | modifier le code]
Avec d'autres officiers algériens, il annonce en septembre 1957, sa démission de l'armée française dans une lettre au Président de la République :
« Monsieur le Président de la République,
Officiers démissionnaires de l'armée française, nous désirons porter à votre connaissance les motifs qui nous ont poussé à cet acte [...]
En huit mois, aucune solution n'a été apportée au cas de conscience que pose notre situation dramatique d'Algériens et de soldats... »
Cinq des 52 officiers concernés désertent et rejoignent le FLN à Tunis. Le lieutenant Rahmani est mis aux arrêts au fort d'Albi, puis écroué à Fresnes.
Une campagne d'opinion est lancée dans des journaux : La Croix, France Observateur, L'Express, Le Monde et Témoignage chrétien qui publie son journal de prison.

Une carrière brisée :
Après l'arrivée au pouvoir de de Gaulle, il sort de prison pour être placé en résidence surveillée au couvent des jésuites de Clamart, puis placé par mesure disciplinaire en position de non-activité par retrait d'emploi.
Il travaille alors pour la librairie Hachette dont il sera le directeur général en Algérie.
Il écrit un livre, saisi dès sa sortie : L'affaire des officiers algériens, paru en 1959 aux éditions du Seuil.
Sa carrière est brisée ; il est cependant promu capitaine en 1975 (soit vingt ans après la date où il aurait dû l'être). Il entame alors une procédure pour obtenir des indemnités auprès du Conseil d'État qui rejette ses demandes en 1977.



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