Bienvenue M.Bouderbala

Que le réalisateur et le scénariste espagnols Luis Garcia Berlanga et Juan Antonio Bardem ne m'en veuillent pas. M'inspirer du titre de leur film Bienvenue Mr Marshall pour dédier ma présente chronique à un commis de l'Etat, que j'ai appris à connaître à la Fondation Emir Abdelkader, est loin d'être fortuit, un simple exercice de style.Prix international du film de la bonne humeur au 6ème Festival de Cannes, l'énoncé de l'oeuvre en question suggère, en effet, quelques similitudes avec la situation présente telle que vécue par la Compagnie Air Algérie où, sans jeu de mots aucun, Mohammed Abdou Bouderbala vient d'atterrir. Et c'est loin d'être un atterrissage forcé me supputent certaines sources généralement bien renseignées qui soutiennent, bien au contraire, que le nouveau responsable n'est pas venu pour dédouaner une entreprise nationale peu soucieuse de faire sa mue. Et c'est loin d'être une blague...Déterminé qu'il est, il compte tout simplement en découdre avec les dysfonctionnements à l'honneur dans une entreprise qui mérite assurément mieux. Le constat accablant qu'il dressa à l'issue de sa réunion avec les cadres d'Air Algérie ne laisse subsister aucun doute quant à sa volonté manifeste de réconcilier les clients avec une compagnie qui bat assurément de l'aile malgré le chiffre d'affaires relativement confortable réalisé l'exercice dernier. Cette nouvelle donne, annonciatrice de lendemains certains, l'a incité à adresser un appel fort et sincère à la conscience, à la responsabilité, au savoir-faire et au professionnalisme de chacun des cadres et personnels de l'entreprise en vue d'une mobilisation et d'un engagement sans préalable. Un don de soi, en d'autres termes, qui permettra de jeter les bases de la consolidation des acquis et d'un redéploiement performant. Un redéploiement qui, de l'avis même du premier responsable de la compagnie, commande la remise en cause du mode de gestion en vigueur pour mieux retrouver la confiance des clients grâce à l'amélioration de la qualité de services: «Les défis de la compagnie sont le développement du pilotage et la gouvernance, l'amélioration de la performance opérationnelle, la mobilisation de la ressource humaine, le renforcement de la compétence commerciale pour satisfaire la clientèle et faire face à l'intensification de la concurrence à l'international: «L'objectif final est de satisfaire et de fidéliser les clients et de consolider les parts de marchés de la compagnie à court terme.» S'il reconnaît, au même titre que le premier responsable de sa tutelle, le dysfonctionnement en question, il n'en invite pas moins ses collaborateurs à repenser leur modèle d'exploitation et de gestion afin de générer l'excellence opérationnelle pour une prise en charge immédiate des mauvais fonctionnements. Transformer les mauvaises fortunes en possibilités d'action, tel semble être le credo d'un homme qui ne donne pas l'impression, malgré sa bonhomie légendaire, de badiner avec la discipline. A fortiori lorsque carte blanche lui est donnée par une intervention musclée de Boudjemaâ Talaï, ministre en charge du secteur des Transports: «Nous allons commencer par les sanctions. Celui qui n'est pas capable de travailler n'a qu'à rentrer chez lui. Soit nous donnons un bon coup et nous sauvons la compagnie, soit nous ouvrons la piste à d'autres et nous disparaîtrons.»zianide2@gmail.com