Algérie

BENI-SAF Les femmes nombreuses, dans les auto-écoles



Il y a à peine quelques années, voir une femme au volant d'une voiture à Béni-Saf, relevait de l'irréel. Aujourd'hui, les auto-écoles de la ville ne désemplissent plus de la gent féminine. Chaque quinzaine, elles sont sur le circuit de l'examen. Quelques mois plus tard, certaines rouleront même en berline.  Certes, elles ne se bousculent pas, mais les femmes sont, aujourd'hui, à Béni-Saf, de plus en plus nombreuses à fréquenter les auto-écoles pour décrocher le fameux «permis de conduire». Dans les 06 auto-écoles qui offrent leurs services à Béni-Saf, les femmes viennent, régulièrement, pour apprendre à tenir le volant et la route. Elles sont jeunes et aussi moins jeunes. Elles représentent en moyenne 30 % des candidats au fascicule rose. Dans certaines auto-écoles, leur nombre est plus important, comme l'on nous souligne dans une auto-école du centre-ville. «Par moment, on atteint chez nous plus de femmes que d'hommes».  Et comme pour les hommes, les femmes non encore adultes ont besoin d'une autorisation de leur tuteur. Et le problème ne se pose plus. Pour un père, autoriser aujourd'hui sa fille pour aller apprendre à conduire, n'est plus un tabou. Aujourd'hui, cette barrière est levée. La gent féminine est devenue une clientèle ordinaire. On y trouve même des femmes mariées. D'ailleurs, cette frange est de plus en plus importante, relève-t-on au niveau des auto-écoles visitées. C'est souvent l'époux qui est derrière l'initiative. L'un d'eux a trouvé les bons mots pour l'expliquer : «Si demain, je serais dans l'incapacité physique de conduire ma voiture, il n'y aura pas de mal si mon conjoint le sera à ma place».  Pour B.D., propriétaire d'une autre auto-école au centre-ville, les femmes sont plus assidues que leurs opposés. Elles viennent régulièrement aux cours. Elles écoutent mieux, et bien sûr, elles apprennent vite, dira-t-il. Dans une autre auto-école, on affirme que le taux de réussite, chez ces dames, est de 40 %. Celles qui sont retenues la matinée par leurs obligations journalières (travail, foyer), viennent l'après-midi pour prendre leur cours de conduite ou de code. Pour beaucoup d'entre-elles, ce regain vers les auto-écoles est motivé par l'entrée en vigueur, l'an dernier, de la nouvelle loi relative au retrait du permis de conduire. Elles se disent rassurées ou plutôt qu'elles se sentent, aujourd'hui, moins stressées dans les rues et dans les routes.  Certaines, détentrices du permis de conduire déjà depuis belle lurette, reviennent aussi dans les auto-écoles pour suivre des cours de perfectionnement, histoire de reprendre la main en attendant l'achat de la voiture. Mais si, pour la plupart de ces femmes, le permis de conduire est devenu un projet personnel; pour certaines il n'est qu'un simple acte d'orgueil. Les avis sont souvent partagés. Comme pour H. 20 ans, qui pense que l'heure est d'abord de réunir les moyens pour acheter la voiture, contrairement à son amie F. 22 ans, interrogée à sa descente de la voiture d'apprentissage, qui pense que la priorité passe par l'obtention du fameux document rouge. «Le véhicule viendra après», dira-t-elle. Dire qu'aujourd'hui, à Béni-Saf, elles sont nombreuses chaque jour à silloner les rues, le volant bien collé aux mains, l'oreille attentive au moniteur et le permis au bout du nez. Une fois le document rose dans le sac, elles ne trouvent aucun complexe pour conduire souvent toute seule, et encore transportant que des pairs (femmes). Voilées ou non, ces conductrices font, le plus normalement du monde, leurs courses ou encore même vont chercher leurs mômes à la sortie d'école. Néanmoins, si le monde d'aujourd'hui et même d'hier a déjà vu la femme pilote ou la femme astronaute, la réalité, mesdames, surveillez surtout votre pédale droite. Allez... chapeau et bonne chance femmes!
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