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Belkhadem n'est plus rien




Belkhadem n'est plus rien
C'est par une dépêche de l'APS, se référant à une source relevant de la présidence de la République, qu'a été rendue publique la décision du président Bouteflika, de mettre fin, hier matin, par décret, aux fonctions de Abdelaziz Belkhadem, en qualité de ministre d'Etat, conseiller spécial à la présidence de la République, ainsi qu'à toutes ses activités en relation avec l'ensemble des structures de l'Etat.Ce n'est pas tout : l'APS ajoute, à partir de la même source, «que contact a été pris avec M. le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN) à l'effet de prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin aux fonctions de Abdelaziz Belkhadem au sein du parti et interdire sa participation aux activités de l'ensemble de ses structures». En résumé : Belkhadem n'est plus rien ni dans les appareils de l'Etat, ni dans les structures du FLN dont le secrétaire général, Amar Saïdani, son ennemi juré, ne tardera pas à formaliser la décision d'exclusion qui fermera définitivement les portes de l'ancien parti unique à celui qui a été son premier responsable il y a moins de deux ans et qui ambitionnait de reprendre cette position dominante, au vu de son agitation à l'occasion de la dernière réunion du Comité central. Il faut noter la complémentarité des deux volets de l'exclusion de Belkhadem, destinée de toute évidence à couper court à toute spéculation sur l'avenir politique de l'intéressé et à éliminer l'hypothèse qu'il aurait été mis en réserve pour une autre mission qui l'aurait conduit à la tête du FLN et à la course à la présidence, comme il n'en cachait pas lui-même l'ambition. C'est clair : Belkhadem n'est plus rien dans le pouvoir. On ne connaît pas les raisons de ce retournement de situation qui a frappé Belkhadem, on finira par le savoir, mais pour le moment ce sont les hypothèses et les supputations qui ont commencé à fuser de toutes parts et dans tous les sens, dès l'annonce de la décision présidentielle de mettre à l'écart de façon pour le moins brutale, l'ancien ministre d'Etat et conseiller spécial. Il ne faut pas fouiller beaucoup et loin dans le temps pour trouver une bonne raison à cette décision inattendue. Belkhadem était lundi à Boumerdès, pour l'ouverture des travaux de l'université d'été du Front du changement, (FC) d'Abdelmadjid Menasra, aux côtés des adversaires les plus acharnés de Bouteflika, comme Ahmed Benbitour, Sid Ahmed Ghozali ou Abdelaziz Rahabi et pire encore, Ali Benflis. Il y était pour écouter, visiblement sans réagir, selon les compte-rendus de presse, Benflis en train de plaider pour «un pouvoir lucide et visionnaire qui ne nie pas la nécessité du changement mais l'accepte comme une donnée naturelle du développement des sociétés humaines» et appeler au «changement démocratique, qui doit restituer au peuple son droit de choisir ses gouvernants qui doivent, pour leur part, ?uvrer à édifier des institutions solides et pérennes». Il ne faut également pas trop s'interroger sur la voie que va prendre Belkhadem maintenant qu'il a été lâché par le pouvoir auquel il avait réussi à s'arrimer- après en avoir été détaché une première fois à la fin des années 1980- grâce justement au président Bouteflika qui l'avait rappelé en 2000 pour occuper les plus hauts postes dans le gouvernement, d'ailleurs en rivalité avec Ahmed Ouyahia, représentatif du pôle opposé à celui, plutôt islamiste, de Belkhadem. Ce dernier ne surprendra personne en essayant de se faire une place dans le Front du changement, dans un geste d'opportunisme dont il est coutumier. La question reste toutefois posée pour l'avenir des tous ceux, notamment les anciens ministres, qui l'avaient suivi dans la bataille du FLN et qui ne souhaitent pas quitter définitivement les allées du pouvoir pour rejoindre l'opposition.




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