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Béjaïa se débarrassera-t-elle de ses vieux démons'



Béjaïa se débarrassera-t-elle de ses vieux démons'
Hamou Ahmed Touhami (HAT), le désormais ex-wali de Béjaïa, s'en va avant de boucler sa cinquième année d'exercice.Il est muté par surprise témoigne-t-on, lui qui a programmé le jour même de sa mutation, une visite de travail et d'inspection dans la région de Sidi Aïch, dans une région qui lui est hostile, avant de l'annuler deux heures avant. Il laisse derrière lui une wilaya spécifique, comme il l'a toujours décrite lui-même lorsqu'il est interrogé sur l'absence de mesures face aux situations spéciales.Une wilaya qui peine à renouer avec le développement devant une administration laxiste incapable de faire face aux doléances qui se font au grand jour régulièrement. Près de 500 actions de rue mettant en avant des revendications sociales et économiques de premier ordre ont été enregistrées dans les quatre coins de la wilaya de Béjaïa. Les fermetures de routes, c'est connu à Béjaïa. Ignoré dans un premier temps, ce fléau a ensuite été pris en considération, mais de manière sélective, induisant conséquemment un effet boule de neige. On ferme la route pour faire plier l'administration et l'amener à ouvrir le dialogue. Ce qui illustre parfaitement le blocage des canaux de communication même si l'administration de wilaya s'en défend en la matière, affirmant que les portes du dialogue n'ont jamais été fermées.L'affaire de la commercialisation de l'alcool illustre elle aussi une manière insidieuse de gérer ce secteur si on considère son évolution ces quatre dernières années. Mis sous pression au départ pour une histoire de conformité avec la réglementation, le secteur a connu cette année un boum avec l'ouverture de nouveaux établissements et points de vente de boissons alcoolisées. Au chapitre du développement, la wilaya de Béjaïa a vu certes certains projets structurants connaitre enfin le démarrage mais avec beaucoup de peine alors que d'autres traînent encore, à l'image du CHU, des ZET, de l'extension du port et de l'aéroport et le dédoublement de la voie ferrée et du complexe pétrochimique. Ce dernier risque même de ne pas voir le jour si on considère les récentes coupures budgétaires.Quand bien même ce n'est pas le cas, ce projet, cette plate-forme pétrochimique créatrice de richesses et d'emplois, reste conditionnée par l'achèvement de la pénétrante autoroutière dont les délais de livraison sont impossibles à respecter. Sur le plan politique, exception faite de la période des événements de Kabylie, jamais la wilaya de Béjaïa n'a connu une aussi grande tension que ces cinq dernières années.La preuve en est dans l'institution de l'APW, bloquée depuis près de neuf mois. Les rapports entre les institutions élues et l'exécutif de la wilaya n'ont jamais été aussi tendus. La tension était telle que l'on est même arrivé à manifester dans la rue et organiser des marchés de dénonciation de l'exécutif, à sa tête le wali dont le départ est revendiqué ouvertement, notamment par le FFS et le maire de la municipalité de Tinebdar.Voilà brièvement la situation dont héritera le nouveau wali de Béjaïa, M. Ould Salah Zitouni désigné mercredi dernier, à la faveur du mouvement des walis et walis délégués effectué par le président de la République dans le corps des walis.Le successeur de Hamou Ahmed Touhami aura du pain sur la planche pour débloquer des situations compliquées et faire la part des choses.Outre l'urgence de débloquer l'Assemblée populaire de wilaya, et ce n'est pas chose facile eu égard à la gravité des rapports en une opposition majoritaire qui réclame le pouvoir, un groupe FFS minorisé qui fait la sourde oreille, le nouveau chef de l'exécutif devra s'employer rapidement à résorber le retard qu'accusent de nombreux projets structurants en optant pour une démarche plus pragmatique.M. Ould Salah Zitouni devra en premier lieu donner un coup de pied dans la fourmilière administrative à l'origine des nombreux maux sociaux. Du réseau routier fortement dégradé et saturé jusqu'au commerce informel en passant par les récurrentes pénuries d'eau potable, de téléphone et d'Internet et la grave situation du secteur de l'environnement, le travail ne manquera pas pour le nouveau patron de la wilaya de Béjaïa.


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