Béjaïa cumule les retards Plans publics de développement

De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar

Béjaïa est une wilaya qui tourne au ralenti. En matière d'exécution des plans publics de développement la région cumule les retards à tous les niveaux. Dans un rapport de la direction de la planification et de l'aménagement du territoire (Dpat) datant du mois d'octobre, on apprend que le taux de consommation des crédits de paiement pour l'exercice 2012 a à peine atteint les 10% à la fin août. Sur une enveloppe globale de 45 milliards de dinars, allouée essentiellement à l'infrastructure de base, 4,5 milliards seulement ont été consommés en 8 mois d'activité. Durant l'année 2011, l'exécutif de la wilaya avait consommé 5,8 milliards de dinars sur un budget total de 43,3 milliards de dinars, soit un taux très timide de 13,42%. Au cours des deux exercices précédents (2010 et 2009), le résultat n'était pas meilleur. Pour le quinquennat en cours (2009/2014), les responsables locaux, élus et représentants de l'Administration, sont sommés de mettre les bouchées doubles pour réduire l'énorme préjudice causé aux populations de la région qui attendent avec impatience la livraison de nombreux projets vitaux. Au cours du quinquennat précédent (2004/2009), les bilans des différentes directions, sans distinction aucune, affichaient de graves retards. On avait à peine dépassé les 40% des objectifs initialement fixés. Pour se justifier on a prétexté, alors, l'instabilité et les événements qui avaient endeuillés l'ensemble de la région en 2001. La pénétrante autoroutière, le nouveau centre hospitalo-universitaire (CHU) et l'accélération de différents programmes de logements figurent parmi les principales priorités du moment. Concernant le premier point, le tracé définitif de l'autoroute vient d'être enfin conçu et le début des travaux, maintes fois reporté, est annoncé pour le deuxième trimestre de 2013. Cet axe structurant de 100 kilomètres d'autoroute est indispensable au développement des activités industrielles, agricoles, artisanales et touristiques de la région.
Au sujet du CHU, plusieurs dates ont été avancées pour le début des travaux, mais concrètement rien n'est encore entamé malgré la pression exercée par la société civile à travers une association spécialement créée pour suivre le projet. En matière d'habitat, les projets de réalisation de milliers de logements accordés à la wilaya sont aussi mis en attente faute, dit-on chaque fois, de disponibilité du foncier urbain. Il en est de même pour les transports, l'hydraulique, l'aménagement urbain, la pêche, la jeunesse et les sports, l'enseignement ou la culture. Les citoyens de la wilaya, qui souffrent au quotidien de toutes ces lacunes, ont la nette impression d'être pris en otage par une Administration paresseuse et des élus incompétents.