Algérie - Revue de Presse

Béjaïa : Coup vache au PPDRI



Béjaïa : Coup vache au PPDRI
Dans l'esprit du PPDRI, il ne s'agissait pas de créer des unités de production laitière, mais d'offrir une opportunité à certaines familles volontaires de diversifier leurs revenus. Le développement local n'est pas toujours simple à mener, même quand il s'agit d'actions pour ainsi dire banales comme aider les ruraux démunis à s'adonner à une activité qui leur permette d'améliorer quelque peu leurs conditions de vie. Les acteurs institutionnels en ont fait l'amère expérience, comme cela s'est passé à  Béjaïa où la Conservation des forêts, en charge de la réalisation des projets PPDRI (programme de proximité de développement rural intégré) s'est trouvée, du jour au lendemain, dans la tourmente de la contestation et des feux des médias.Rien d'étonnant en fait, si l'on prend en compte la préparation hasardeuse dont a «bénéficié» Béjaia en matière de PPDRI, une wilaya au demeurant bien peu pourvue alors que les besoins sont très importants au regard de sa démographie, de sa géographie et des conditions sociales des populations rurales.Abstraction faite de cela, grâce à  l'abnégation des responsables en charge, la réalisation du programme s'est relativement bien déroulée, jusqu'à la phase d'acquisition des fameux bovins qui ont défrayé la chronique locale. En effet, après le lancement des offres d'appel et la sélection des fournisseurs, les bénéficiaires de modules de caprins et d'ovins ont pris livraison de leur dû, ainsi d'ailleurs que le feront ceux ayant opté pour des projets d'apiculture ou de cuniculture. Autant d'heureux qui n'ont pas manqué d'exprimer leur satisfaction. Les mécontents se comptèrent parmi les candidats à  l'acquisition des fameux bovins qu'ils ont considéré comme étant de mauvaise qualité. En fait, les vaches incriminées sont simplement de race locale, ce qui était au demeurant conforme au cahier des charges. Il faut comprendre que le  PPDRI consiste en des projets d'aide aux familles démunies, afin d'améliorer leurs conditions de vie et les élevages proposés se doivent d'être adaptés à  l'environnement des populations concernées, ici en l'occurrence des zones montagneuses. Les vaches locales sont les mieux adaptées, même si elles sont moins productives que leurs congénères européennes. De toutes les façons, dans l'esprit du PPDRI, il ne s'agissait pas de créer des unités de production laitière, mais seulement d'offrir une opportunité à  certaines familles volontaires de diversifier leurs sources d'alimentation et de revenus. Certains ne l'entendaient pas de cette oreille et se sont donc mis en tête de mettre des bâtons dans les roues de cette opération. Pour des raisons pas toujours avouables car, en dépit de toute la bonne volonté de la Conservation des forêts pour débloquer la situation, les choses restèrent en l'état. Du moins pour les animateurs de cette opposition. Certains ont en effet compris le jeu, à  l'instar des bénéficiaires du site Ighil Ouli (daïra de Darguina), et ont décidé de prendre livraison de leur cheptel.Ce projet, qui fait partie du programme national de distribution de 10.000 unités d'élevage, est, malheureusement pour les autres, arrivé à  son terme et ne peuvent plus désormais y prétendre. A moins que… En effet, suite à  ces difficultés, une commission a été dépêchée d'Alger le 18 août dernier pour situer les responsabilités. Les élevages ont été visités et le dialogue a été renoué avec les bénéficiaires. La commission n'a pu que constater la conformité de l'opération aux conditions des cahiers de charges, mais elle a néanmoins laissé entrevoir une lueur d'espoir pour les récalcitrants de bénéficier finalement de ces bovins, s'ils acceptent qu'ils soient de race locale. La commission leur a en effet promis de considérer la possibilité de prolonger les délais de validité du projet.Au delà de ces abracadabrantes péripéties, la problématique qui se pose est celle du sérieux qui entoure le montage des PPDRI et de leur exécution. En ce qui concerne spécifiquement Béjaïa, ce n'est pas un saupoudrage de quelques petits projets, même s'ils sont les bienvenus, qui vont changer la donne au niveau de cette wilaya qui a besoin d'un véritable programme de développement de ses zones montagneuses pour espérer combler son immense retard.


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