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Béchar
En marge des deux journées de débat sur la qualité de l'enseignement supérieur qui se tiennent, depuis hier, à l'université Tahri Mohamed de Béchar, M. Rahmani Abdelmalek, secrétaire national du CNES, a mis en cause la tutelle sur le peu d'intérêt qu'elle accorde à la qualité de l'enseignement supérieur.Après avoir retracé une rétrospective du secteur depuis l'indépendance à ce jour, le responsable du CNES a indiqué que l'absence d'une stratégie claire des pouvoirs publics a abouti finalement à l'émiettement du métier d'enseignant qui a perdu son véritable statut, son prestige face à une massification, une des principales causes du déclin de la qualité de l'enseignement supérieur. «Il faut retenir que depuis 1994 à 1999, l'université algérienne n'a pas recruté d'enseignants car le pays endetté était en cessation de paiement et appliquait rigoureusement les injonctions du FMI en matière de dépenses publiques», souligne-t-il.Rahmani Abdelmalek a encore précisé que les pouvoirs publics, au lieu de sortir du marasme qui affecte le secteur et de l'improvisation, n'ont pas voulu doter le pays d'une stratégie claire à même de répondre aux aspirations des étudiants pour un enseignement de qualité. «Le métier d'enseignant doit être réhabilité, une exigence pour réaliser les performances souhaitées si l'on veut que le pays avance vers le progrès scientifique», a encore ajouté. Dans cet esprit, des propositions émises par le CNES ont été adressées à la tutelle dans le but d'adopter les méthodes d'enseignement techniques avancées et admises à l'échelle universelle, a-t-il déclaré. Rahmani invite aussi dans la foulée l'assemblée nationale à se pencher sur ce dossier soulignant au passage qu'il existe 101 centres et universités à travers le territoire.Selon la vision du CNES, il s'agit d'accompagner et d'amener l'enseignant à inverser la tendance actuelle vers la qualité de l'enseignement dispensé plutôt que vers la quantité, sous couvert d'une démocratisation qui a fait ses preuves et ayant engendré un enseignement au rabais.A une question posée sur l'université qui n'est que le réceptacle des paliers du primaire, du moyen et secondaire dont la qualité est fortement décriée par les parents d'élèves, Rahmani a reconnu que l'enseignement en général ne peut être dissocié de l'ensemble de ses différentes sphères de la formation. Mais la réforme à laquelle appelle le CNES n'est pas limitée uniquement à la seule révision des méthodes pédagogiques, à la formation certes base du succès mais elle reste aussi liée à la résolution des problèmes socio-économiques des enseignants professeurs. Et de citer à l'appui les 30.000 enseignants universitaires sur les 55.000 qui attendent toujours d'être logés.Le CNES milite également pour une hausse des salaires en faveur des maitres assistants rémunérés en deçà de leur qualification. Selon lui, la politique salariale a échoué dans la mesure où les rémunérations sont rapidement érodées par une inflation incontrôlable. «Il faut prévoir des mécanismes à même de protéger le pouvoir d'achat de l'enseignant avant de parler de l'austérité qui ne doit toucher en aucun cas le secteur vital de l'enseignement supérieur», a-t-il conclu.




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