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Béchar
Un haut lieu de la résistance populaire à l'invasion coloniale au sud-ouest a été revisité, hier, après 86 ans d'oubli. Il s'agit de l'embuscade de djébel Arlal tendue par des résistants le 8 décembre 1928 à 20 km de Taghit et qui avait coûté la vie au général Amédée Clavéry, commandant en chef du territoire militaire d'Aïn Séfra, nommé à ce poste au mois de novembre de la même année, et à plusieurs officiers et sous officiers.Hier, l'événement sortant de l'oubli a été célébré en grande pompe sur le lieu même de l'attaque par les habitants de la région, notamment ceux d'Abadla dont est originaire le chef du commando, Abderrahmane Bouzid qui dirigea la fusillade de 1928. Des centaines d'invités venus de Tindouf, d'Adrar, d'El Bayadh, de Nâama, de Béchar et des personnalités nationales ont pris part à cet événement dans une ambiance festive et conviviale sous des tentes en plein air.Des orateurs ont pris la parole et se sont relayés pour rappeler que la région de Béchar lors de son invasion en 1903 par l'armée coloniale française, n'était pas entièrement pacifiée comme la propagande coloniale le laissait croire mais que de nombreuses poches de rébellion ici au sud-ouest comme dans les grandes villes existaient.Rappel des faits de l'embuscade du djébel Arlal: un convoi militaire de l'armée coloniale venant de Béni Abbès se dirigeait le 8 décembre 1928 aux environs de 16 heures vers Taghit pour inspecter les cercles, annexes et postes militaires. Le convoi dans lequel se trouvaient les officiers et sous officiers comprenait trois automobiles marchant dans l'ordre une camionnette (Fiat) ayant trois passagers, une autre (Renault) à bord de laquelle avait pris place le général Clavéry Amédée, un capitaine et un sergent.Puis un troisième véhicule ayant à son bord un capitaine et trois autres soldats. Le convoi était arrivé à la sortie d'un col dans une cuvette étroite entourée de crêtes rocheuses lorsqu'il a été accueilli par des rafales de feu nourri provenant du haut des crêtes escarpées surplombant le passage étroit emprunté par le convoi militaire. Le guet-apens était dirigé par Abderrahmane Bouzid avec douze de ses compagnons embusqués sur les crêtes. La fusillade fit de nombreux morts et blessés.Le général Clavéry fut tué sur le coup et son fils le maréchal de logis qui se trouvait dans la troisième voiture est sorti indemne. Les morts et blessés ont été, le lendemain, transportés à l'hôpital militaire de Béchar. Le général Clavéry ne saura jamais qu'il venait, la veille, d'être promu au grade de général. La fusillade a eu, à l'époque, un grand retentissement dans les milieux politico-militaires.Deux stèles ont été érigées à quelques distances l'une de l'autre pour commémorer l'événement. La première a été édifiée à l'emplacement de l'embuscade en 1932 en présence des autorités coloniales de l'époque, des familles des officiers et sous officiers tués. La seconde stèle a été érigée après l'indépendance du pays à la mémoire de Abderrahmane Bouzid et de ses compagnons recherchés et tués et d'autres victimes des représailles qui avaient suivi cette attaque sanglante.





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