Algérie - Revue de Presse

Beaucoup de bruit pour rien


C?est l?impression qui se dégage quand des thèmes récurrents reviennent à travers la presse comme les privatisations, le code de la famille, la réforme de l?école ; alors que sur le terrain, les choses évoluent peu ou presque pas. Hormis des déclarations de principe ou de simples v?ux pieux, rien n?est venu conforter l?idée que le pouvoir politique a réellement l?intention de passer aux actes, comme on dit dans le langage de tous les jours. Quand ce ne sont pas tout simplement des actions prises à l?opposé du discours officiel et qui révèlent en filigrane combien les forces de résistance au changement sont malheureusement encore assez influentes pour se transformer en force d?inertie face à un Exécutif en panne d?idées, et pour qui l?improvisation et le tâtonnement sont devenus des règles de conduite dans la gestion des affaires publiques depuis une décennie au moins si ce n?est pas plus. Est-il besoin, en effet, de rappeler que la privatisation des hôtels remise au goût du jour par le syndicat ne date pas d?hier puisqu?il en a d?abord été question en 1995, avec la première liste de cession des établissements touristiques dont celui d?Oran, reprise une seconde fois deux ans plus tard... Une décennie après, rien n?a été fait et on apprend que les travailleurs du secteur sont toujours opposés à la vente d?unités moribondes pour la plupart. Quant au code de la famille, on ne compte plus le nombre de moutures d?avant-projet de loi ni le nombre de fois au cours desquelles le texte devait être débattu par les députés de l?APN ! Le secteur de l?éducation avance, pour ce qui le concerne, au rythme de demi-mesures qui n?en sont pas comme par exemple la réintroduction du français dans le primaire ou encore celle des épreuves sportives au brevet et au bac, ce qui existait, signalons-le au passage, dans les années 1970. Devant ce sentiment mêlé à une certaine conviction que sur les grands dossiers le pouvoir fait du surplace depuis quelque temps déjà, l?idée de l?amnistie générale lancée dans les conditions que l?on sait, sans autre clarification, apparaît de plus en plus comme de la poudre aux yeux et en vertu de laquelle les Algériens, enfin « réconciliés avec eux-mêmes », se remettraient au travail et verraient, par on ne sait quel miracle, tous leurs problèmes réglés dans un vaste mouvement fraternel. Tous les problèmes, y compris celui de la privatisation ou encore ceux du statut de la femme et du devenir de l?école algérienne trouveraient alors leur solution. Encore une fois, on veut faire croire que la panacée tient dans une formule toute faite quand tout reste à faire.


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