Algérie

Beau livre. Bettina Heinen Ayech




Goethe dans la Seybouse Rares sont les éditions à compte d?auteur, surtout dans le domaine du beau livre et cela mérite déjà d?être souligné. Il a fallu pour cela un mélange de passion, d?engagement et de rigueur à Taieb Larak, qui a dû attendre sa retraite pour réaliser ce bel ouvrage sur la vie et l??uvre de Bettina Heinen-Ayech, sans doute l?Allemande préférée des Algériens, artiste sensible et talentueuse que son mariage avec un compatriote a entraîné à Guelma où elle réside toujours avec un attachement qui ne s?est jamais départi. L?équilibre entre l?iconographie, qui donne à voir la palette magnifique de l?artiste, et les textes qui éclairent son parcours, ses influences et sa démarche, est un des points forts de ce beau livre. Les textes de Claude Touili, agrégée de l?université, apportent notamment des éléments précieux pour situer la peinture de cette fille de la Rhénanie du Nord, née en 1937, et qui a su donner à son âme germanique un regard méditerranéen. On y découvre la figure forte de l?artiste et écrivain Erwin Bowien, ami de sa famille, et dont l?influence sera décisive sur la jeune Bettina. A ces références s?ajoutent les textes, concis et éloquents, de l?écrivain Bernard Zimmermann, du critique d?art et écrivain Hans Karl Pesch et du poète Edwin Wolfram Dahl ainsi qu?une biographie commentée de l?artiste. Pour être importants, ces écrits ne sont naturellement pas aussi parlants que les propres commentaires de Bettina. Elle y livre ses visions, les manières dont elle a traité les sujets et ses intentions créatives. Ces lignes illustrées sont d?une richesse remarquable car elles permettent au lecteur d?entrer dans l?univers de l?artiste. Des pépites de confidences. Parfois techniques : « Il est difficile de peindre en aquarelle un bouquet de callas, car il faut travailler avec la couleur blanche, qui dans la technique de l?aquarelle, est obligatoirement constituée par le blanc du papier ». Mais souvent émotionnelles, telles que celles liées à une orangeraie de la vallée de la Seybouse qui lui rappelle autant la philosophie que « les magnifiques poèmes de Goethe ».Taieb Larak a réalisé ici un livre qui mérite des félicitations. La réalisation très honorable de l?imprimeur En-Nakhla aurait gagné avec un papier mat, plutôt que satiné, du fait même des spécificités de la technique de l?aquarelle que souligne l?artiste. Mais connaissant les déboires de l?approvisionnement en papiers dans notre pays, pourquoi faire le difficile quand le résultat est réussi, que l?ouvrage est une belle idée de cadeau et qu?il rend un hommage mérité à celle qui, vient nous rappeler la beauté d?une Algérie que la laideur menace chaque jour que Dieu fait ? Taieb Larak. Bettina, La rencontre d?un peintre et d?un pays, Bettina Heinen-Ayach et l?Algérie. Ed. à compte d?auteur. Alger, 2007. 80 p.

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