Batna

L'école primaire de Ouled B'china, située à la périphérie ouest de la ville de Batna, a ouvert ses portes en 2009, et depuis son ouverture voilà donc cinq longues années, les enfants qu'elle reçoit pataugent dans la boue ! Durant la période hivernale elle est quasiment inaccessible.Elle est entourée d'un terrain vague où s'amoncellent gravats, déchets ménagers et autres ferrailles sources de tous les dangers pour les petits écoliers qui viennent passer le plus clair de leur temps. A l'intérieure, une petite courette où, tant bien que mal, le directeur fait pousser difficilement quelques arbres.Comble du paradoxe, la salle d'eau est carrément condamnée, car l'eau ne coule pas dans les robinets ; or les règles élémentaires d'hygiène sont dans le programme et on doit apprendre aux enfants à se laver les mains ! L'école est alimentée par des camions citernes une fois par semaine mais la livraison n'est pas régulière. Le maire promet de se rendre sur les lieux pour trouver les solutions mais cela ne semble pas faire partie de ses priorités, or il est le premier responsable de cette situation.Les services de l'hydraulique promettent, à ce propos, de brancher l'école à un nouveau forage. L'école est appelée, à cet effet de payer les frais de branchement. Les portes des classes en contreplaqué n'ont pas résisté au temps et se sont feuilletées. Voici une partie du décor dans lequel évoluent nos enfants. Au moment où nous rédigeons cet article, un colloque international autour de «la ville et l'enfant» se tient à l'université Hadj Lakhdar.Un colloques auquel participent les représentants de plusieurs pays étrangers venus raconter leurs expériences en la matière, expériences fort intéressantes si nos autorités s'y intéressent à leur tour. Pour le moment nous continuons à investir dans le béton en oubliant l'élément humain. Le contenant prévaut sur le contenu. D'ailleurs, deux mois se sont écoulés depuis la rentrée scolaire et l'école n'a toujours pas d'instituteur pour l'année préparatoire.