Banque d'Algérie : Une autre vie pour les billets de 200 DA

Après les billets de 1.000 et 500 dinars, la Banque d'Algérie a entamé le renouvellement des billets de banque de 200 DA en circulation depuis maintenant plus d'une décennie. C'est ce qu'a annoncé lundi le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. Répondant aux questions des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) au sujet du rapport annuel sur le développement économique et monétaire de l'Algérie, le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué que son institution a entamé l'opération de renouvellement des billets de banque de 200 DA pour un fonctionnement optimal des distributeurs automatiques disponibles au niveau des bureaux de poste et des agences bancaires. Laksaci a affirmé que l'opération de renouvellement des billets de banque intervient après les nombreuses doléances exprimées par les citoyens concernant la détérioration des billets de 200 DA. Dans ce contexte, le gouverneur de la Banque d'Algérie a relevé un fort accroissement du débit de la monnaie mise en circulation par la Banque d'Algérie, le montant global ayant atteint 173 milliards de DA durant les 8 premiers mois de l'année 2008. Chiffres à l'appui, le gouverneur de la Banque d'Algérie a souligné que les capacités de production de la Banque d'Algérie dans ce domaine se sont renforcées, passant de 46,6 milliards de DA en 2005 à 160,4 mds de DA en 2006 avant d'atteindre 203,1 mds de DA en 2007.

Laksaci a, par ailleurs, souligné que l'approvisionnement des bureaux de poste et des agences bancaires situés au niveau des chefs-lieux des wilayas se fait en monnaie fiduciaire par les différentes agences et succursales de la Banque d'Algérie. Dans ce contexte, il a fait état d'une augmentation considérable en matière de production des billets et pièces de monnaie, avec un montant de 1.000 mds de DA au premier trimestre 2008, contre 1.080 mds de DA le long de l'exercice 2007, précisant que le taux de croissance de la monnaie fiduciaire ciblé pour l'année 2008 est fixé à 22%. Répondant à une question sur les modalités d'investissement des réserves de change en devise du pays, le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué que cette opération s'effectue conformément aux normes internationales convenues par toutes les banques centrales internationales.

L'année dernière, presque à la même période, la polémique suscitée autour de la disponibilité des liquidités au niveau des bureaux de poste et le renouvellement des billets de banque et les reproches faits à la Banque d'Algérie par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information, n'ont pas été sans susciter la réaction de la Banque d'Algérie. Les chiffres livrés par la Banque d'Algérie avaient fait état d'un accroissement sensible de la monnaie fiduciaire qui a été multipliée par quatre entre 2005 et 2007, soit une croissance de 400%. Au sujet du remplacement des billets usagers, la banque avait rappelé que les billets qui circulent hors de la banque échappent au traitement de rafraîchissement. Apparemment, signale la Banque d'Algérie, ces billets plongent sans retour dans l'informel puisque la Banque d'Algérie, du fait de l'ampleur des sorties et des faiblesses des rentrées de billets, avait recouru à une injection de billets.

La Banque d'Algérie avait indiqué que l'émission des billets neufs au cours du mois de septembre 2007 a représenté le triple de celle de janvier de la même année. Le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers, invité du forum d'El Moudjahid en octobre 2007, s'était exprimé sur le problème de manque de liquidités, affirmant qu'il était dû à la détérioration du billet de 200 DA qui est manipulé plusieurs fois par jour et du coup est rejeté par les machines à compter les sous. Il avait annoncé, dans ce sens, que les billets de 200 DA allaient être retirés des distributeurs des billes de banque (DAB) et que ces derniers allaient distribuer exclusivement des billets de 1.000 et 500 DA.