Algérie - A la une


Balises
Le Printemps arabe a donné au moins un fruit, c'est la Tunisie, pays qui entre de plain-pied dans la transition démocratique avec d'immenses atouts de réussite...Si elle a été pionnière dans les soulèvements démocratiques, en Octobre 1988 notamment, l'Algérie, elle, a raté sa première transition, au début des années 1990. Elle risque encore une fois de passer à côté de celle que propose le projet élaboré par le sommet de l'opposition de juin dernier. Comme le pouvoir l'a rejeté dans le fond et sur la forme, la CNLTD s'est tournée vers la classe politique et la société en vue de susciter un courant d'opinion favorable au projet et faire pression sur le régime. Mais la bataille est loin d'être gagnée car, en plus de l'hostilité frontale des autorités, se dresse au sein même de l'opposition un énorme écueil : la course au leadership, maladie infantile du multipartisme.L'histoire témoigne que tant d'occasions de rassemblement démocratique ont été ratées car des partis ont voulu soit prendre la tête coûte que coûte, soit faire cavalier seul. Ce sont généralement des partis conduits par des leaders charismatiques, tirant leur légitimité soit du Mouvement national ou de la Guerre de Libération, soit des luttes frontales contre les autorités avec leur lot d'assassinats, d'emprisonnements, de harcèlements, etc.Les régimes en place ont toujours encouragé les ambitions partisanes en solo, sachant qu'elles conduisent inévitablement à des divisions et des éclatements au sein de l'opposition. Est-ce le cas de la dernière initiative du FFS pour une conférence du «consensus national» ' Le parti a-t-il été «manipulé» par le pouvoir pour casser l'idée de «transition politique» qui lui fait peur car elle le dépouille de toute légitimité ' Beaucoup l'ont dit clairement. Mais certains ne pensent pas que le plus vieux parti politique de l'opposition en soit réduit aujourd'hui, alors même qu'il engrange plus d'un demi-siècle de luttes politiques dans l'opposition, à renier son âme et s'arrimer à un pouvoir qu'il a combattu frontalement. Il adhère plutôt à l'idée de la singularité qui a toujours caractérisé le FFS, trait de caractère que son fondateur Aït Ahmed a accentué tout au long de son combat militant.Parce qu'il se considère comme le précurseur et le creuset de l'opposition politique de l'Algérie indépendante, le FFS ne se voit pas dans les seconds rôles. Tout au contraire, il pense qu'il est destiné à ne jouer qu'un rôle moteur. Mais est-il conscient qu'à force d'accentuer le trait de la singularité, il prend le risque de casser la dynamique de l'opposition mise en ?uvre patiemment par la CNLTD ' Malgré sa fragilité, celle-ci est la dernière chance pour l'Algérie de voir surgir enfin d'autres alternatives politiques au système qui phagocyte le pays depuis plus de cinquante ans, semant ruine et désolation. La Tunisie n'est pas plus mûre que l'Algérie, mais elle est devenue une référence. Et les Algériens gagneraient à s'en inspirer.


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