Algérie - A la une

Babès réclame des changements radicaux



Le gouvernement va se pencher sur la plateforme des recommandations et déterminer les procédures nécessaires à sa mise en oeuvre.
Les walis ont plaidé pour la décentralisation de la gestion des collectivités locales et la contribution de la société civile aux programmes de développement local. Les walis ont revendiqué une marge de manoeuvre à travers le renforcement de leurs prérogatives. Ils indiquent que les préoccupations des citoyens sont en priorité, l'emploi et le logement. Le wali de Chlef, Djamel Mahmoud, veut la simplification des procédures de gestion. Cette proposition est émise lors des assises sur le développement local organisées par le Conseil national économique et social.
Le wali de Msila, Ben Mansour Abdellah, s'attend à des programmes de rattrapage dans les régions accusant un retard dans le développement. Pour le wali de Tissemsilt, Hocine Bessaïh, l'attente essentielle consiste à donner plus d'attributions aux autorités locales. Le wali de Jijel, Ali Bedrissi, a mis l'accent sur la nécessité d'oeuvrer à davantage de décentralisation et de transfert de prérogatives de l'administration centrale vers les collectivités locales. Le wali de Tamanrasset, Saïd Meziane, a expliqué que les régions du sud du pays souffrent d'un manque crucial de cadres: ingénieurs, médecins spécialistes, agronomes, etc.
Le wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, a affirmé que depuis près de 5 ans, deux grandes études ont été entamées, celle de la baie d'Alger et celle relative au plan d'urbanisme directeur, relevant que ces études ont permis d'avoir une vision sur le développement de la capitale. Une plateforme des recommandations a été adoptée et sera soumise au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et introduite dans le programme national des réformes. Elle comprend sept principaux axes portant sur les transformations structurelles, les réaménagements institutionnels, les réformes de modes de gouvernance et les reconfigurations des actions de développement en lien étroit avec l'implication des partenaires économiques et sociaux.
La prise en charge de la demande sociale, les recommandations liées aux attentes des populations de certaines régions et les réaménagements techniques et instrumentaux, figurent également dans cette plateforme.
D'autres recommandations sont relatives au renforcement de la démocratie et du processus démocratique, ainsi que la clarification des relations entre les élus, l'administration locale et la société civile. Il est question également d'ouvrir le champ aux initiatives du mouvement associatif et la nécessaire révision de la gouvernance tant au niveau local que national.
Le septième et dernier axe traite des questions économiques et comprend quatre principales recommandations: une réforme du Code des marchés et de la fiscalité locale, l'émergence d'institutions locales de financement, l'amélioration des disponibilités foncières pour l'investissement et l'élargissement du principe de la contractualisation territoriale.Le président du Conseil national économique et social, Mohamed Seghir Babès, estime que les résultats obtenus sont très satisfaisants. La Concertation sur le développement local a permis d'être face à des réalités qui «nous poussent à aller vers des changements radicaux de la façon dont sont menées les politiques économiques et sociales. Les systèmes de gouvernance sont à reconsidérer à tous les niveaux», a-t-il dit. Selon Babès, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a la ferme conviction qu'il fallait aller à une transformation radicale de la situation. Il a relevé qu'un retour de l'Etat planificateur est une nécessité pour le développement du pays. La planification doit être la mission des pouvoirs publics à tous les niveaux. Il faut que l'Etat-stratège se réinstalle dans son territoire et fasse confiance à ses représentations territoriales, à commencer par les communes, dit-il.
A propos du sort des recommandations qui se dégageront de cette Concertation nationale sur le développement local, il répond que le Chef de l'Etat avait décidé d'introduire les recommandations dans le programme national des réformes pour qu'elles soient appliquées. Sur instruction du président de la République, le gouvernement va se pencher sur la plateforme des recommandations et déterminer les procédures nécessaires à sa mise en oeuvre. «La lettre lue en son nom, à l'ouverture des Assises nationales sur le développement local, confirme cet engagement majeur», selon Babès.


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