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Azzouz Lashab réalise un violon «inédit»


Azzouz Lashab réalise un violon «inédit»
Il est des artisans dont la dextérité et la minutie produisent des chefs-d'œuvre. C'est le cas d'Azzouz Lashab. Un artisan de Constantine qui se voue depuis une trentaine d'années à sa passion, celle de manier métal et cuivre, avec aisance, et en faire, sans prétention aucune, des merveilles. D'innombrables pièces uniques sont là pour en témoigner.Des reproductions, des répliques, à échelle normale ou réduite, attestent du talent de cet artisan, connu et reconnu par ses pairs. Sa dernière confection n'est autre qu'un violon? en cuivre, une première dans les annales de l'artisanat et dont celles de la musique. En cuivre, et ce n'est pas n'importe quel violon. Une réplique à la perfection du violon de cheikh Mohamed Tahar Fergani qui, pour l'occasion, avait même joué de cet instrument, nous confiera notre interlocuteur et «aurait même apprécié la sonorité».Ce sont six mois de travail effectués, selon Azzouz Lashab, pour que cet instrument à cordes, précisément un 4/4 (quatre quarts pour les connaisseurs), prenne forme. Des milliers d'heures investies dans ce projet qui lui tenait à c'ur. Une pièce unique fabriquée en cuivre, à l'état brut.Grâce au moulage, cet artisan a réussi une prouesse tant l'harmonie entre l'esthétique et la technique, selon certains experts locaux, est inouïe. Notre artisan ne s'est pas donné uniquement à un travail d'orfèvre, mais aussi à une rigueur de physicien. Car une telle innovation exige de l'exactitude dans les calculs des dimensions, des paramètres pour aboutir à une acoustique similaire à celle d'un instrument en bois. Il va élaborer différents dessins et maquettes pour exécuter son idée. Une idée qui paraît irréalisable, mais entre ses mains elle deviendra «un bijou» et pas n'importe lequel. Un violon «solitaire» d'une extrême perfection. D'une parfaite résonance. L'aspect de l'instrument n'est pas en reste. Son esthétique est accentuée par les sculptures en technique de géométrie bordant les côtés latéraux.Une pièce de muséeDe cet instrument, l'auteur veut en faire une pièce de musée. Du moins, il en a fait le v'u. «Je souhaite que ce violon soit exposé dans un musée», nous a-t-il confié. L'occasion est opportune à la faveur de l'événement «Constantine 2015, capitale de la culture arabe». N'est-elle pas la vitrine idoine pour valoriser l'artisanat local et célébrer le talent des artisans ' A ce propos, Azzouz Lashab projette de fabriquer des trophées qu'il propose à décerner aux artistes, prenant part à la manifestation culturelle de 2015. Un investissement qu'il paiera de sa poche.Une abnégation dont peu feront preuve. Mais la passion qu'il voue à son métier n'a pas de valeur matérielle. D'ailleurs, il ira jusqu'à proposer d'ériger une stèle de 7, 6 mètres pour le même événement. Un projet auquel il renoncera la mort dans l'âme faute de pouvoir le financer. Car une telle stèle mobilisera quelque 200 millions de centimes. «Rien que l'acquisition de la matière première s'avère onéreuse», fera-t-il remarquer. Un rêve qui, sans nul doute, deviendra un jour une réalité lors d'autres événements culturels, à Constantine ou ailleurs.Car Azzouz Lashab a plus d'une corde à son arc et des ambitions à la mesure de son talent. Il a déjà à son actif d'innombrables prix et distinctions accumulés au fil des expositions et salons organisés dans plusieurs villes du pays. Des trophées qu'il aimerait exposer à côté de ses productions, ailleurs que dans son local, situé au sein de son domicile à Zouaghi. La Maison et le Musée de l'artisanat en voie de concrétisation dans la ville des Ponts siéraient à merveille à sa démarche. Notre artisan nourrit l'espoir d'y avoir un atelier?


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