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Azazga : Electro-industries dans la zone des turbulences



Un mouvement de grève a été enclenché depuis le 22 juin dernier par les travailleurs de l'entreprise Electro-industries, spécialisée dans la fabrication de transformateurs et moteurs électriques (ex-ENEL), d'Azazga, à 30 km à l'est de Tizi Ouzou.Les protestataires organisent ainsi quotidiennement des rassemblements devant le siège abritant la direction de l'usine, afin d'obtenir satisfaction de leurs revendications. Celles-ci se résument essentiellement au versement de leur part des bénéfices qui revient, selon eux, de droit, chaque année, aux travailleurs de ce complexe moteurs.
Les grévistes s'interrogent sur le fait que ce complexe industriel soit déficitaire «alors qu'il est, disent-ils, le seul fabriquant dans le domaine sur le territoire national». Les protestataires reprochent aussi à la section syndicale de n'avoir pas soutenu leur action.
Mardi, lors de notre déplacement sur les lieux, des travailleurs nous ont déclaré : «Nous n'allons pas mettre fin à notre action de protestation avant de voir nos doléances prises en charge.»
Les grévistes poursuivent ainsi leur action ponctuée de sit-in à l'intérieur de l'usine pour exiger de leurs responsables leur part des bénéfices qui sont octroyés chaque fin d'année d'exercice. «Bénéfice, bénéfice», crient-ils à gorge déployée, lors des rassemblements qu'ils tiennent quotidiennement, depuis plus de deux semaines, à l'intérieur de l'usine qui risque d'être complètement paralysée si aucune solution n'est trouvée à ce bras de fer étant donné que les contestataires campent toujours sur leur position.
Par ailleurs, de son côté, l'employeur souligne que la situation financière de l'entreprise est difficile. «Les grèves cycliques observées durant l'année 2019 (3 jours ouvrables non travaillés mais payés) ont beaucoup influé sur le rendement de l'usine.
Cela a engendré une perte importante pour l'entreprise qui emploie 876 personnes, toutes catégories confondues. Nous ne pouvons pas attribuer des bénéfices en situation de crise, surtout lorsqu'on sait que la production était aussi totalement à l'arrêt durant plus de 50 jours, pendant la période du confinement sanitaire», nous a expliqué Djilali Bentaha, président-directeur général (PDG) d'Electro-industries d'Azazga. «Si les ouvriers en grève reprennent le travail, nous pouvons facilement récupérer les pertes provoquées par cette situation exceptionnelle, car nous sommes le seul producteur dans le domaine sur le marché national», a déclaré le même responsable. «Nous avons un conseil d'administration exceptionnel pour lundi prochain.
La direction essayera de convaincre les membres du CA de trouver une solution à cette situation qui pénalise l'entreprise», a-t-il ajouté, soulignant, en outre, que le problème de disparité des salaires entre les cadres dirigeants et les autres employés sera abordé lors de cette réunion.
Notons aussi que des représentants de la direction de l'emploi, de l'Inspection du travail, de l'APW et le maire d'Azazga se sont déplacés, mardi, à l'ex-ENEL d'Azazga pour essayer de trouver une issue favorable à la grève qui paralyse ce complexe industriel depuis plusieurs jours. «Nous avons un important plan de charge pour peu que l'usine fonctionne de manière régulière.
Nous avons seulement eu des perturbations dans la production durant cette période exceptionnelle», indique le même PDG. D'autre part, la section syndicale (UGTA), accusée par les grévistes de n'avoir pas soutenu leur action, précise que, juste au début du débrayage, les représentants syndicaux ont soulevé les problèmes des travailleurs lors de l'assemblée générale tenue le 23 juin dernier.
Enfin, en attendant la réunion du conseil d'administration, convoquée, à titre exceptionnel, pour lundi prochain, la grève des travailleurs se poursuit toujours à l'ex-ENEL d'Azazga.


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