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Avoir la tête dans le sac




Avoir la tête dans le sac
D'est en ouest, du nord au sud, il ne se passe pas une journée sans que, dans les quotidiens nationaux d'information, les Algériens n'apprennent qu'une voie à grande circulation, un chemin de wilaya, communal et parfois vicinal a été fermé par les habitants d'une localité donnée. Est-il besoin de rappeler que cette mesure non citoyenne a été initiée au début des années 1990 par des éléments appartenant à un parti politique extrémiste aujourd'hui dissous. A cette époque, les Algériens désemparés faisaient alors face à une expérience qu'ils n'auraient jamais pu imaginer en ce sens qu'elle s'apparentait à celle de bandits de grands chemins. Et autant dire que dans un pays où l'autorité de l'Etat n'était pas qu'une simple vue de l'esprit, lesdits bandits ils ne les courraient pas tellement ces grands chemins.Face au risque d'une montée des périls politiques dus à l'appel à la désobéissance civile et la sédition d'une bande d'exaltés et une fois dissipés les premiers flottements, les dirigeants du pays allaient vite retrouver le sens du devoir pour redonner aux services de l'Etat leurs droits. Si la contestation de l'époque a puisé ses arguments ou a voulu les justifier à travers des idéaux qui n'en étaient pas, d'où d'abord son impact limité parmi les populations et son échec ensuite, celles (contestations) perlées qui ont continué à agiter l'Algérie depuis sont toutes aussi inadmissibles et condamnables parce qu'elles ne reposent en fait que sur des considérations discutables susceptibles d'être dépassées par un dialogue.Or, ce n'est pas et ce n'est plus le cas depuis une décennie tant les conflits se multiplient ici et là. Ils sont à caractère social et professionnel notamment. Leur régularité est telle qu'ils en sont devenus prévisibles pour le citoyen lambda, ce qui a pour effet, à juste titre d'ailleurs, de diminuer de leur impact, d'en déconsidérer les promoteurs et parfois de ne pas avoir les effets escomptés du fait de leur illégitimité. Ainsi, si elles prêtaient quelque peu à sérieux, les revendications formulées par les non bénéficiaires à l'occasion d'une distribution de logements sociaux, elles ne font plus l'unanimité aujourd'hui auprès de la population et, pis, ne bénéficient plus de cette médiatisation qui consistait à, parfois à raison et souvent à tort, la diabolisation des pouvoirs publics dans tous les cas de figure. Cela étant, les mesures prises par l'Etat depuis une décennie de multiplier et diversifier l'offre en matière de logements a énormément contribué à atténuer la virulence de la contestation et si tant est qu'elle ait lieu, ce qui est par ailleurs inévitable, en laissant le temps au temps les acteurs directement impliqués entre responsables locaux et demandeurs non exaucés désamorcent dans la sérénité la crise.Les conflits professionnels sont désormais recensés sur deux fronts réputés chauds : le secteur de l'enseignement (au sens élargi du terme) et celui de la santé. Sauf que leur multiplication et surtout leur récurrence ont grandement contribué à la dilution, pour ne pas dire la démystification de leurs revendications. Les protestataires de ces secteurs ont réussi aujourd'hui la performance de liguer contre eux non plus seulement la hiérarchie administrative mais aussi les élèves, leurs parents, les malades et leurs proches et non pas uniquement parce que les revendications formulées ont à chaque fois été satisfaites mais parce que derrière les grèves se cachent parfois d'autres raisons moins flatteuses : incompétence, individualisme et souci du confort personnel, chronicité d'un assistanat qui ne dit pas son nom. Malheureusement tout cela est conforté par la démission de l'Etat et le refus de ses institutions de donner force à la loi et uniquement la loi en l'appliquant contextuellement dans toute sa rigueur.Quant aux autres contestations que d'aucuns veulent communautaires, ethniques, culturelles, elles ne sont en réalité que fabulation de ceux qui les initient et tout aussi de médias qui leur sont acquis non pas par conviction et encore moins par souci déontologique et éthique mais juste pour de l'agit-prop. A. L.


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