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Avant-première de Hanachia de Boualem Aissaoui à Alger


Avant-première de Hanachia de Boualem Aissaoui à Alger
Sous l'égide du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, dans le cadre de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» et en partenariat avec le département cinéma de la manifestation, le Centre algérien de développement du cinéma (CADC) et DZ Productions, la présentation en avant-première du long métrage de fiction «Hanachia» du réalisateur Boualem Aissaoui, a eu lieu le samedi 16 septembre 2017, à 19h à la salle Ibn Zeydoun de l'Oref.La projection a eu lieu en présence du réalisateur et de l'équipe artistique et technique devant un parterre nombreux de personnalités, venues découvrir les secrètes arcanes d'une héroïne que très peu de gens connaissent.« Hanachia », est donc une histoire adaptée très librement d'un scénario original de Zoubeida Mameria.
Cette histoire est voulue par le réalisateur Boualem Aïssaoui comme : «le fil conducteur pour pénétrer la cour du dernier Bey de Constantine, approcher sous un autre angle la personnalité de ce dernier, injustement calomnié dans la littérature coloniale, homme de culture, stratège militaire, bâtisseur et figure historique de la résistance à l'occupation française. « Hanachia » est un poème d'amour forgé aux valeurs de l'honneur et de la résistance».
Soit, dira le plus enjoué d'entre-nous qui, dans le public, avons subi une fable de 2h14, sensée être historique et nous évoquer une rencontre avec le destin, une rencontre avec l'amour sous des airs mélancoliques qui se trouvent empêtrés dans les rets du colonialisme, à la veille et juste après la chute de Constantine qui, après une résistance de sa population, portée dans ce temps précis de l'espace filmique qui nous intéresse par le Bey algérien, le seul du genre d'ailleurs, Ahmed Bey.
L'image est impeccable, des plans de caméras font oublier quelques erreurs de prises de vue, on essaye de comprendre le propos qui, d'après le titre, l'accroche et l'affiche nous évoquent le destin héroïque à la Fatma N'Soumer, de la trop belle Hanachia, digne fille de la tribu des Henencha, située à quelques cordées de la Constantine du beylik, et chantée par le poète du cru, Bensehla qui raconte la beauté divine de Hanachia, sous les oreilles indiscrètes de la mère du bey, brave femme qui fera tout pour avoir cette perle rare au palais, en la sortant de son «héroïsme quotidien», princier (hanachia est fille d'émir des henencha), au demeurant réalise la prouesse de cuisiner ou de faire la belle entre deux séances d'équitation dont on ne verra jamais la beauté...nous laisse pantois.
Loin d'oublier l'élégance et de ne pas considérer Mouni Boualem comme une beauté fulgurante, nous nous disons quand-même qu'elle est loin de répondre par les canons de beauté des brunes citées dans ces tribus connues. A moins que notre cher Bensehla ait eu le talent de bien enjoliver par ses propos la beauté d'une jeune femme qui, somme toute, est bien mignonne...tout cela pour dire qu'en fait, le film fait l'incarnation toute relative d'Ahmed Bey, au demeurant incarné brillement par Ali Djebara, mais qui ne trouve, par une direction d'acteur en dents de scie, aucun écho.
Mouni Boualem joue en roue libre en minaudant du début à la fin, et l'on se retrouve avec une fille qui apprend à être belle dans les décors faussement fastueux d'un palais décoré à l'emporte-pièce par le réalisateur lui-même qui ne semble pas ici être du métier. L'histoire va tourner en rond dans les hésitations de langage à fortement oublier de Hassen Benzerari dans le rôle du Dey Hussein, et du consul Duval incarné inexplicablement par Fawzi Saïchi dans la trop importante scène du chasse-mouche qui tourne à la farce grotesque.
Une mise en scène mièvre, trop peu conséquente par ses oublis, omissions et faux-raccords, et une histoire qui passe à côté malgré d'excellentes prouesses de dialogues et mise-en scènes portées par Malika Youcef par exemple. Boualem Aïssaoui, avec de la rigueur, aurait pu porter le point de vue du côté de Hanachia, comme annoncé en grandes pompes, il ne réussit pas le pari de rendre compte du grand destin de cette princesse, et fait le portrait d'Ahmed Bey, en insistant «méchamment » dans un immense acte manqué filmique, à inscrire ce « Hanachia-ci » dans la nunucherie inacceptable, du fait que si l'on fait le minutage de ce montage réalisé avec des ciseaux rouillés, on peut voir l'actrice principale faire des moues avec sa bouche durant de longues séquences filmées en gros plan, et se faire jalouser inexplicablement, évoluer dans des intérieurs mal décorés et sans propos ni continuités dialoguées, encore moins de propos pertinents pour la dramaturgie du film, ni blessures narcissiques, ni logique de construction des personnages qui ont pourtant toutes les possibilités de l'histoire dramatique qui pèse sur leurs épaules avec bien-sûr la possibilité aussi de creuser dans cette relation amoureuse qui aurait pu être « hizyesque ».
Bref, pour arrêter le massacre, ce film aurait pu être sauvé par un montage plus éloquent puisque beaucoup de scènes superflues sont honteusement ou égoïstement maintenues et imposées à un public qui a tenu le coup jusqu'au générique par éthique. « Hanachia » est donc un film qui n'a pas tenu toutes ses promesses. Dommage est le mot de la fin !
«Hanachia», fresque historique, de Boualem Aïssaoui sur un scénario de Zoubeïda Maâmria, avec Mouni Boualem, Ali Djebara, Djahida Youcef, Ayoub Amriche, Malika Youcef... Produit par : DZProductions, CADC.


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